Ville Masque :
Les yeux des fontaines
Lèvres des rideaux
Sourires des vitres
Les tempes des murs
Lucarnes aux vents
Les yeux des fontaines
Lèvres des rideaux
Sourires des vitres
Les tempes des murs
Lucarnes aux vents
Je coulerai pour vous, me fondrait dans vos lèvres, nous ferons
vivre ces murs, le soleil caressant nos peaux, au dedans les grands
vents.
Ville d'amour :
Entre les deux cuisses
Des rives du fleuve
Le jardin de l'île
Où le vert-galant
Cabre son cheval
Entre les deux cuisses
Des rives du fleuve
Le jardin de l'île
Où le vert-galant
Cabre son cheval
Entre mes deux cuisses ce diable satiné, se frayant dans vos
fleuves, s'échouant sur la rive, toute proche du jardin de ville, le
grand cèdre vert et l'alcôve des troën, au dehors des amoureux sur des
bancs publics, au dedans, deux amants sur la brèche.
Ville lune :
Cratère des stades
La mer des tempêtes
Vagues pétrifiées
Sur les ronflements
Cratère des stades
La mer des tempêtes
Vagues pétrifiées
Sur les ronflements
Dehors un temps calme, bleu du ciel, douceur du soleil et narcisses
printanières, dehors une éclipse de temps laissant place à la tempête
pour faire naître un océan et déclencher l'écume de vagues violentes et
déroutantes.
Ville œuf :
Un embryon de ville
S'organise déjà
Pour briser sa coquille
et réaménager
le nid de sa naissance.
Un embryon de ville
S'organise déjà
Pour briser sa coquille
et réaménager
le nid de sa naissance.
L'histoire du temps qui ne vit que pour nous, le temps qui nous fait
naître un peu plus, révélateurs de nos âmes, grandir doucement et
s'aimer simplement, conserver cet embryon et le faire vivre.
Poèmes : Michel Butor
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