"La première fois que je suis allé à Moscou, j'ai eu le sentiment de retrouver ma place. Partout dans le monde, la Russie a des enfants ignorant qu'elle est leur mère. Aucune explication à ce mystère. L'irrationnel tisse entre les êtres et les lieux des liens plus solides que les cordons de chair. Je me sens mieux entre les bulbes et les bouleaux qu'entre les chênes et les clochers. Qu'y faire ? Partir.
[...]
Dans la fournaise de l'insomnie, j'écoute taper contre mon crane le boutoir des questions : Pourquoi suis-je revenu en Karakalpakie ? Vais-je m'imposer la traversée de l'Oustiourt en plein mois de juin ? Pourquoi avoir quitté les miens et comment éteindre ce bourdonnement de nostalgie qui m'envahit de sa basse continue ?"
Sylvain Tesson, Éloge de l'énergie vagabonde
Cécile un jour me questionna sur ce que j'avais vraiment envie de faire pour moi et pour moi seul. Je lui répondis sans hésitation que j'aimerais marcher jusqu'à Saint Jacques de Compostelle. Alors pourquoi devais-je ne pas le faire ? J'avais des tas de raisons de ne pas le faire. Des tas de mauvaises excuses et de petites peurs. Ces questions c'était il y a un peu plus d'un an. Depuis le chemin intérieur n'a pas toujours était simple, il ne le sera jamais en fait. Mais je sais que je cheminerai sur ces chemins. Je partirai de la cathédrale du Puy, là où mes grands parents avaient coutume de venir une fois l'an pour une journée de pèlerinage dédiée à la vierge Marie, je marcherai ensuite sur mes propres pas vers le Sud et l'Ouest. Et alors sans doute comme l'écrit Sylvain Tesson, en voyage le premier jour je me demanderai pourquoi je suis parti. Ensuite, je me demanderai comment rentrer. Je ne me poserai plus la question du pourquoi.
L'Aubrac, sur le chemin de Compostelle
Faites le.... Faites le enfin mon ami.
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