Après de longues intermittences et près d'une année de silence, Plume d'envie alias Succuba, a décidé de nous faire à nouveau partager ses mots, notamment en nous faisant partager l'un de ses anciens textes.
Rompant son silence par cette "Stimulation visuelle", je réédite donc ici le fruit d'alors, c'était il y a 4 ans, celui qui à la lecture de son texte m'avait fait imaginer m'invitant à son récit. Ses mots intacts en couleur noire, les miens en rouge.
Bonne lecture.
Je
suis seule à la maison, le soleil darde de ses rayons printaniers les
baies vitrées du salon et… je m’ennuie ferme. Des envies me titillent,
aussi. Et dans ces moments-là, je me sens d’humeur voyeuse. Me changer
les idées tout en m’excitant, voilà un programme des plus réjouissants.
Pourtant cette fois, mes envies sont allées un
peu plus loin, oui un tout petit peu plus loin... Et si j’ajoutais à
mes voyages visuels habituels une légère touche de réalité ? Je pense à
un homme, un homme en particulier qui sans le connaître beaucoup
appréciera sans doute un tel partage. Je laisse parler mes instincts.
Je sais que son emploi du temps lui laisse parfois un peu de
flexibilité, et puis… même sans être certaine de rien, j’aime lancer
des rendez-vous, des impulsions, au mieux il peut être là, au pire
j’aurais semé une petite graine. Message simple.
14h40
je vous ouvrirai la porte de mon home cinéma. Au programme : séance
cinéma. Film de mon choix. Vêtements au placard. Si à 14h40 vous n’êtes
pas là, je ne vous ouvrirai pas la porte. Ne répondez pas à ce mail.
Venez, ou ne venez pas.
Il est 14h15. J’aime
l’idée de ne pas savoir s’il pourra venir ou pas. Les minutes qui
s’égrènent feront monter doucement mes envies. Les premières bases sont
posées, une belle surprise peut-être en prime. Je me connecte
alors depuis mon ordinateur personnel sur un des sites que
j’affectionne particulièrement quand ce désir de mater se fait aussi
bon et fort. Je choisis consciencieusement le programme des minutes à
suivre en survolant chaque fenêtre suggestive pendant quelques
secondes. Je prends mon temps, tout mon temps.
Les rubriques sont légions, je connais déjà celles qui auront ma
préférence, pourtant je les regarde toutes une par une, le désir monte,
les yeux se remplissent et les minutes s’égouttent une à une. Je
visionne les teasers, la pression monte. J’en oublie presque Raphaël.
Lorsque
ma préférence se dessine pour telle vidéo qui dévoile un rapport de
soumission soft voire un peu… beaucoup plus hard, ou vers une double
pénétration endiablée avec des plans ad hoc, ou encore vers une sodomie
au rythme soutenu et aux acteurs plutôt convaincants, je laisse charger
les images et vais préparer mes accessoires. 14h32,
il est temps. Séance cinéma plein tarif ou demi tarif ? Viendra-t-il ?
A-t-il eu mon mail ? Les questions s’évanouissent aussitôt posées. Cela
m’est égal. Je sens déjà mon sexe palpiter.
Mon gode, mon plug anal, mon lubrifiant… un verre de mon alcool préféré. Tout
est prêt. 14h38. Je sursaute. L’interphone retentit. J’espère que ce
n’est pas la petite vieille du premier qui oublie toujours son code.
Non. C’est lui. Je le fais monter. J’entrouve la porte. Je m’installe confortablement dans le canapé après avoir orienté l’écran de l’ordinateur comme il se doit et lancé la vidéo.
Je suis nue. Il entre dans l’appartement, j’entends ses pas. Je le
vois enfin, il découvre la scène avec un certain étonnement, je le sens
réservé, presque gêné. Le tableau doit être insolite. Une femme dans sa
plus simple intimité, installée dans un grand canapé beige, un écran,
des images pornographiques. Moi, ici. Moi, ainsi. Lui, ici. Je lui
tends un verre, l’invite à s’installer à mes côtés. Nos corps se
touchent. Nos corps sont proches. Moi, ma peau. Lui, le tissu de son
costume gris. Une chemise bleue, ses yeux en échos et son sourire un
peu timide. Je cesse de le regarder. J’attrape mon verre et sirote le liquide à la paille, je rentre dans mon monde, dans ma bulle, ma main libre se pose sur mon bas ventre caressant les poils de mon sexe.
Je le vide assez vite afin d’en ressentir les effets rapidement. Il fait de même. L’archange a le diable chevillé, il s’en ressert un second. Guère raisonnable à cette heure du jour. J’aime les plaisirs solitaires quand mes idées flottent un peu plus qu’à l’habitude. Mais
cette fois, je partagerai mon plaisir solitaire. Je me demande comment
la scène se présentera, non pas la séquence de 25 mn chronométrée qui
se déroule devant nos yeux, mais celle bien réelle de nos deux corps. Regarder un couple, un trio ou plus, s’adonner au sexe alors que je m’apprête à me faire du bien légèrement enivrée est assez excitant, mais là… je trouve cette scène extrêmement troublante. Pourtant il ne s’agit que de sa présence.
Je
regarde l’écran tout en faisant glisser mes doigts plus loin.
Aujourd’hui, c’est une jeune femme blonde, plutôt bien faite, qui se
fait entreprendre par deux hommes. Les vêtements masculins tombent dans
la minute qui suit le démarrage du court-métrage et me font découvrir
des corps sculptés avec des sexes de bonne proportion. Sa
main glisse sur l’étoffe. Je devine son sexe. Il regarde l’écran. C’est
comme si nous étions là sans être là. Il pourrait être chez lui et moi
ici. Il pourrait regarder la même vidéo sans être là. Deux réalités
virtuelles et réelles.
Les
gros plans sur les queues en érection et les regards dominateurs me
chatouillent l’estomac. J’ai envie de lécher, sucer, pendant que de
tels regards se planteraient dans le mien. Tour à tour, la jeune femme
gobe les sexes à sa disposition. Ou plutôt, les sexes masculins et
leurs propriétaires respectifs disposent de la bouche féminine comme
bon leur semble. Je le vois dégrafer son
pantalon qui échoue à ses pieds. Je le regarde frotter son gland contre
la douceur de son shorty parme et rouge. Il se branle comme il se
branlerait seul. Nos deux bulles sont parallèles. Ma réalité est la
sienne. Mon regard alterne de l’écran à ses hanches. Les images se
superposent. Je cherche son regard. Il ne me sourit pas. Il ne me
regarde pas. Il fixe ma main. Il fixe mes allées, mes venues.
Quelques
claques fusent, des gémissements d’excitation les accompagnent, les
miens mélangés à ceux de la jeune femme. D’une fellation classique les
acteurs passent à une exploration plus en profondeur des muqueuses
buccales de la belle blonde. Elle les avale sans difficulté, et même si
c’est son métier, les images n’en restent pas moins stimulantes. Ma
main comme aimantée se dirige vers la chair réelle, tendre mais dure,
chaude et pulsante. Je fais glisser son caleçon, je libère sa queue.
Une réalité toute autre que ces membres taillés pour la baise mais son
sexe est beau, petit mais parfaitement proportionné. Son gland
m’invite. Je résiste, plutôt que le baiser, je pose simplement ma main
sur ses poils pubiens.
De multiples envies naissent des images visionnées, vécues et ressenties.
Lorsque le plan change et la montre à quatre pattes face à son premier
partenaire, la queue de ce dernier bien planté dans sa gorge alors que
sa main crochetée dans la longue chevelure fait aller et venir la tête
de la jeune femme sur son membre, le second protagoniste masculin
empale le sexe de sa partenaire totalement découvert et écarté par les
mains de la belle. Lui se branle sans aucune gêne.
C’est
là que je n’y tiens plus. Ma fente est bien mouillée, mes doigts
glissent sans aucun problème vers plus d’obscurité et je stimule de ma
main libre mon clitoris déjà gonflé. J’aime quand ça monte vite, comme
à l’instant, à l’aide des images, de l’alcool et des caresses que je me
prodigue depuis quelques minutes. Moment
disruptif. Il saisit ma main. Arrête mon geste. Mon regard l’interroge.
Il porte mes doigts à ses lèvres, fixe à nouveau l’écran et se met à
lécher mes doigts presque absent, focalisé sur cette femme se faisant
défoncée par les deux mâles entraînés.
Il me faut plus à présent. Il libère ma main. J’attrape
mon gode et après avoir chatouillé mes lèvres du bout, je le plonge
profondément en moi, pour me sentir harponnée, enfin prise, pleine. Je
cale le rythme de mes mouvements sur ceux que je vois à l’écran, tantôt
celle de la pénétration classique, tantôt celle de la fellation. Le
plaisir s’enroule déjà au creux de mes entrailles, mais je ne veux pas
lui céder déjà. Je ne lui cèderai pas à lui non plus. Je veux être égoïste. Je crois qu’il veut exactement la même chose.
Je
retire mon gode et continue à mater les trois acteurs à l’œuvre.
Maintenant, l’un des hommes lèche le sexe de la jolie blonde, la
pénétrant avec sa langue, alors que l’autre mâle, surplombant la
demoiselle de toute sa virilité, les jambes écartées au dessus de son
visage, pénètre grâce à de puissants coups de bassin la bouche qui lui
est offerte. Sa main tire sur la peau de ses
testicules, caresse, serre, enserre, je vois que son rythme s’accélère,
une main sur ses couilles, l’autre sur son membre, un anneau
coulissant, un anneau saisissant.
Nouvelle
directive du réalisateur, la jeune femme se remet en position de
levrette, le cul luisant du lubrifiant qui a été utilisé quelques
secondes plus tôt. La pénétration anale ne se fait pas attendre. L’anus
dilaté par l’expérience et le lubrifiant facilitant encore plus
l’accès, le coulissement se fait sans aucun problème et l’excitation
est à son comble quand les coups de boutoir se font plus agressifs. Son
bras passe rapidement devant mon champ de vision. Perturbation
passagère qui me ramène à lui avant d’être emporté totalement par mes
tempêtes intérieures. Il se saisit de mon lubrifiant. Je sens une
petite tension, je n’ai pas envie qu’il m’oblige à lui dire non. Je ne
veux pas qu’il s’occupe de moi. Je le veux lui à côté, moi dans ma
bulle, lui dans sa bulle. Mais non, je n’aurais pas à le lui dire.
C’est sur son sexe qu’il répand mon lubrifiant et ce n’est pas mon
antre qu’il souhaite investir. Sa main étale le lubrifiant doucement,
délicatement, je trouve ce mouvement empli de grâce et de tendresse. Il
reprend ses caresses, il masturbe son sexe de ses deux mains glissant
le long de sa queue. J’avais cru voir un sexe petit tout à l’heure, je
ne vois désormais qu’un glaive de belle taille.
Je les entends, gémir pour elle, grogner pour lui. Je reviens à ma scène. Je reviens à moi. Cette fois c’est moi qui interfère sur son champ de vision. Je prends mon petit flacon,
je m’affaire à lubrifier mon plug. Je vois le second acteur enfourner à
nouveau sa queue dans la bouche de la jeune femme, dont les petits cris
sont maintenant étouffés, ce qui rajoute à mon excitation. Cette
fois ce sont ses yeux et non les miens qui se sont détournés de nos
trois coquins. Il ne regarde toujours pas mes yeux, je sens des
pulsions, je m’exhibe, il se fait voyeur. Je commence à m’envoler.
Douce folie dans mes entrailles et dans ma tête. Je m’enfonce délicatement le plug dans le cul et ferme les yeux de plaisir. Sensation indiscutable que sa main, sans pourtant avoir bougé, s’est mise à accompagner la mienne.
Frais
et lisse, je le sens m’investir de ses deux centimètres de largeur et
le cale bien grâce à l’appui du canapé sur mes fesses. Je reprends
alors mon gode en main et attends presque sagement le moment de la
double pénétration qui ne saurait tarder. Je patiente en me caressant
de la main, frôlant mon clito, plongeant dans mes eaux intimes bouillonnantes.
Voilà
la jeune femme qui s’assied littéralement sur l’un de ses partenaires,
pour une sodomie sportive. Il la fait aller et venir sur sa queue à un
rythme impressionnant et je ne peux réprimer quelques gémissements.
Tout ceci est vraiment excitant, images virtuelles, images réelles comme gestes réels. L’onde de l’orgasme se prépare, la spirale est presque achevée. Mes réalités s’effacent.
C’est
alors que le deuxième homme vient se positionner dos à la caméra et
prendre le sexe de la belle blonde sans plus de cérémonial. Les jambes
se mêlent, le rythme se calme, mais ce n’est pas le plus important
désormais. Ce qui concentre mon attention et risque de me faire partir
en à peine cinq secondes, c’est de voir dans mon chant de vision frontal ces deux queues s’activer dans les intimités mises à leur disposition et
du coin de l’œil distinguer le mouvement de haut en bas de deux mains
masculines. Les sons se mêlent. Il n’y a plus deux hommes et une femme,
il n’y a plus deux sources de râle et une de gémissement. Un de plus
pour les hommes, une de plus pour les femmes. Ils sont 3 à baisers,
nous sommes deux à nous masturber.
Je
reprends mon gode en main et reproduis inconsciemment les mouvements
que je regarde en même temps. Mon bassin s’active sur le plug encore
fiché dans mon cul et ma main me pénètre grâce au gode qui est comme
avalé par mon sexe. Mon orgasme explose avec les cris de la jeune femme
doublement prise, tout comme je l’ai mis en scène pour mon propre
plaisir. Il vient très vite, presque trop vite… Ma respiration est très
rapide, l’excitation et la jouissance sont extrêmes avec ce genre de
scenarii, je dois pendre quelques minutes pour que tout se pose.
Je
dépose doucement mon gode serti de mes empreintes sur sa cuisse. Je ne
sais pas ce que je veux lui signifier mais c’est ce que je fais. Il n’a
pas encore joui. Combien de temps tiendra-t-il encore. Il ne regarde
plus l’écran. Cette fois c’est mon regard qu’il attrape. Il ne le lâche
plus. Mon gode disparaît, sa main s’en est saisie. Son bassin glisse
vers l’avant, sa queue se relève. Il disparaît à nouveau, mais cette
fois entre ces cuisses. Je vois qu’il cesse de respirer. Il souffle, il
expire. Sa main ne bouge plus sur son sexe. Sans aucun mot, c’est ma
main qui se pose sur la sienne, celle qui pousse en lui. Mes empreintes
se mêlent dans une lente progression aux siennes. Je prends le relais,
je l’introduis en lui, doucement, lentement. Il écarte son cul comme
l’a fait tout à l’heure la blonde de ces deux messieurs. Cet homme est
pour moi. Je pousse. Je reprends. Il entre et sort. Je le baise dans un
rythme croissant, frénétiquement ensuite comme s’il n’était qu’un
jouet commandé à distance, une réalité irréelle.
Ses
mains se saisissent de sa belle et grande queue, je vois tous ses
muscles se contracter. Et c’est dans un cri grave et long qu’il jouit à
grand traits blancs, échouant sur son ventre, s’écoulant sur sa main.
Je le laisse reprendre pied. Mon regard lui sourit puis revient à
l’écran. Je me rends compte que depuis qu'il est rentré nous n'avons
échangé aucun mot. Cela ne fait qu'accroître cette impression
d'irréalité. Chacun de nous a su préserver et partager sa propre bulle
dans un silence d'ondes similaires. Je prends alors plaisir à regarder la fin de la petite sauterie diffusée sur mon écran pour laisser l'irréalité s'éteindre doucement. Je me relève pour éteindre. Me rassois à ses côtés. Je lui prends la main, la porte à mes lèvres et dépose sur sa pulpe des baisers complices. Mon esprit est aussi repu que mon corps. Le sien aussi, je le sens.
C'est parfaitement excitant.
RépondreSupprimerJ'ai lu Plume, puis toi. Puis je suis jalouse. Viens chez moi aussi...Et tout de suite !
Et oh ! Comment ça tout de suite ? Depuis quand tu me donnes des ordres? Faut être poli avec moi ma p´tite dame! :D
SupprimerEn effet, je n'ai pas choisi ce texte par hasard, cet échange pour le moins inattendu et pourtant si réussi, m'ayant vraiment beaucoup plu !
RépondreSupprimerMarie, je peux venir aussi ? :p
Avec grand plaisir. Plus on est de fou, plus on jouit [ce jeu de mots doit-être éculé, mais tant pis]
SupprimerEculé?
RépondreSupprimer:D
bon, je sors...