Puisque ailleurs l'on parle d'hôtel, de piscine, de femme seule et d'été, voici un texte estival écrit par le passé :
La chaleur m’étouffe aujourd’hui, elle colle à mes pensées,
elle se plaque sur ma peau, coule vers mon nombril, s’effondre entre mes
fesses, lisse mes cuisses et lèche d’une langue large et paresseuse mes lèvres
assoiffées. Quinze heures trente-trois, l’esprit en parenthèse, le sexe éveillé
dans mon sommeil. L’été est un amant que je n’aime pas déloger du lit. Tangage
assuré. Trente-cinq, trente-six, trente-sept, trente-huit, trente-neuf et me
voilà bouillante avant même de compter jusqu’à cinquante. Combien de degrés
compte l’échelle de mes obsessions ? L’esprit alourdi je tourne en boucle
comme le pendule doré qui vient choquer la boule opposée, se relancer, revenir,
se relancer, revenir, tout cela dans un même et unique but. J’ai besoin de
sexe, je le respire, le transpire, je le regarde couler, longtemps, longuement,
lentement, le recueille et le savoure dans sa course, je le sue, le suce et le
sucre lourdement de mes pensées orientées. Suis-je si secrète que cela à
sécréter en pensées par mes pores crasses de crème solaire des envies de
lubricité ? J’imagine que tout le monde est en mesure de me démasquer, je
ferme les yeux, allongée sur le ventre, le visage posé sur mes mains croisées,
le mouvement de l’eau dans la piscine m’offre un fond sonore qui m’éloigne un
peu plus vers mes îles. Je voudrais qu’un homme vienne s’allonger à mes côtés,
poser ses lèvres sur mon con. Habituellement je ne pense à pas à cette
appellation, mais là, son côté salace me liquéfie un peu plus encore. Je
mouille mon maillot de bain entre l’eau salée de mon corps exsudée et l’épaisse
cyprine qui baigne ma chatte.
Je pense à ces jeunes hommes qui fanfaronnent dans l’eau, à
peine seize ou dix-sept ans et déjà des corps athlétiques, des bites spartes
prêtes au combat. M’imaginent-ils comme un sexe à disposition ou suis-je une
quadra invisible à leurs yeux ? Je suis ici depuis le milieu de matinée,
le manque de queue se faisait déjà cruellement sentir, trois semaines que je
n’ai pas entrevu Ernst, trois semaines que je m’abstiens de mes propres mains.
J’ai rempli mon contenant d’eau trouble, j’ai sciemment mis le feu, posé le
couvercle et laissé mijoter la pour que le tout s’épaississe jusqu’à prendre
corps. Emplir ma tête d’un bloc visqueux, le désencombrer de l’inutile, y
mouler de façon lancinante un sexe baveux, y accoler un, voire plusieurs sexes
turgescents et rouges, et attacher le tout solidement pour que mon regard
puisse le transmettre à qui voudra s’en saisir.
Trois semaines… plus qu’à point, au point de reluquer ce
matin un homme sans avantage, peut-être vingt bougies de plus que moi, un
visage totalement disgracieux, mais vu son regard cabot, mon esprit y a gravé
dessus huit lettres au fer rouge : LUBRIQUE. Sa femme n'est pas beaucoup
mieux, même âge, étrangeté semblable du visage, une poitrine titanesque fichée
sur un ventre étonnamment fin en comparaison, contraste saisissant, et l’envie
redoublée qu’ils me regardent les dévisager. Qu’ils comprennent que je les ai
démasqués, qu’elle m’écrive sur un bout de papier le numéro de leur chambre,
que je puisse les rejoindre et la surprendre en train de se faire prendre à
quatre pattes, telle une chienne, par son mari à la peau blanche et aux cheveux
blonds clairsemés. Je sens d’ici l’odeur forte de leurs ébats. Je saisis la
chique et m’en parfume le nez. Le tableau me porte encore à cette heure
brûlante de l’après-midi et je trémousse mon ventre de façon à ce que ma
serviette de bain vienne frotter dans les plis de mon bol de miel.
Qui viendra se faire prendre la main dans le sac ? Qui
pour se pourlécher les babines à me lécher amplement et copieusement ? Le
soleil me tisonne, j’en frissonne, comme une lame de lave qui part de la base
de mon crâne pour venir se rompre sur les falaises de mes reins. Mes seins sont
durs, à vif, l’envie de les frotter contre un mur, de les râper tandis que l’on
me besognerait alternativement et le cul et la chatte, des doigts sertis de ma
mouille odorante échouant dans ma bouche gourmande. Combien de temps vais-je
affliger tout ce petit monde de ma retenue ? Qui profitera du barrage sur
le point de céder ? Me faudra-t-il attendre que mon amoureux pose ses
valises ce soir ? Je me frotterai à sa bite la culotte fichue dans mon
sexe replet et préparé savamment pour l’occasion. Paresseuse comme je suis, j’ai
bien envie de m’offrir au premier qui comprendra mon cinéma d’attente, dusse lui faire brûler les étapes en l’échauffant un peu trop.
Pourquoi pas cet homme ? Je l’ai vu à de nombreuses
reprises avec sa petite famille, le père responsable et aimant en tout point,
on lui donnerait le bon Dieu presque sans confession… presque, il n’a pas
manqué de poser son regard sur ma peau luisante de transpiration. En cet
instant, il est seul. Sa petite famille doit être à la sieste. Ses lunettes de
soleil m’empêchent de voir s’il bouquine réellement ou s’il me mâte depuis
qu’il est arrivé à la piscine. Mon imagination ne se borne pas à cette
incertitude, elle transforme les peut-être en certitude, et c’est cet homme qui
satisfera ma rêverie du jour. Je me remémore sa queue. Lorsqu’il est sorti de
la piscine hier, son petit slip de bain collé au cul, j’ai deviné son gland au
travers du tissu synthétique noir, un gland moulé comme je les aime. J’en joue
souvent, mes lèvres se bornant à marquer le territoire qui sépare le gland de
sa queue, je grimpe le repli, le lèche et m’en cajole. Un régal qui pourrait me
faire couler beaucoup d’encre, et qui fait couler bien plus encore.
Peut-être que je pourrais jouer le scénario inverse du
couple disgracieux… j’arracherai un petit bout de mon livre actuel, un petit
bout qui amputerait à jamais la page 218 de la chaleur du jour. Je me lèverais,
déposerais mon paréo sur mes hanches, me penchant pour prendre ma serviette et
surtout montrer mon ample cul à son regard mateur, prenant soigneusement le
temps de la pause, quitte à faire tomber sur le transat mes lunettes de soleil
pour recommencer une fois de plus ma parade sans détour. Je me retournerais et
marcherais vers lui, un petit sourire aux lèvres, me pencherais cette fois vers
lui pour lui offrir une vue plongeante sur mon décolleté, je l’imagine très
surpris, paralysé dans l’instant, l’entendant bafouiller quelques mots tout à
fait désorientés. C’est là que je laisserais tomber le petit feuillet sur son
ventre. Direction chambre 218. Combien de temps mettrait-il à me suivre ?
Peut-être se lèverait-il à peine quelques secondes après que je me sois
retournée pour prendre la direction de l’hôtel, il profiterait de mon cul se
tortillant dans les escaliers, et moi je jouirais à chaque marche de me sentir
dans ses yeux et dans mon cul tout à fait catin. À moins qu’il ne m’arrache à
ma démarche putassière pour m’emmener séance tenante dans les toilettes qui se
trouvent au rez-de-chaussée légèrement à l’écart de l’escalier.
J’aime l’idée de l’escalier, que son visage puisse être à
portée de mon cul, qu’il puisse s’en dégager une odeur animale, une odeur
forte, que tous les mâles de cet hôtel puissent sentir qu’ici est passée la
plus désirable des débauchées qu’ils n’aient jamais croisée de leur vie. Oui…
c’est bon de se dire que je pourrais faire se trémousser aussi bien son nez que
sa queue. Les mener à la baguette par l’unique distillation de mes effluves
épicés. Une légère brise caresse mon cul et pénètre en moi pour me rappeler
l’inondation permanente. Si je monte l’escalier devant lui, verra-t-il une
tâche plus sombre à mon entre-jambe, le tissu rouge mouillé par la chaleur du
jour et la moiteur irradiante de mon sexe ? Un homme sous l’hypnose de mon
sexe, avant même de lui l’avoir montré. À sa place je ne résisterai pas à
stopper la belle catin en posant sur ses hanches une main sûre d’elle, une main
qui resterait à la surface du tissu du maillot de bain, qui caresserait
doucement pour se positionner sur ma raie. Communiquant une chaleur encore plus
rude et me surprenant en enfonçant un doigt majeur dans ma chatte, testant
l’élasticité du tissu en mon intérieur.
Je me retourne pour m’allonger sur le dos, je sais que ma
culotte est trempée, je n’en éprouve en ce lieu aucune honte, j’aimerais au
contraire être encore plus inondée, que la tâche sombre puisse s’agrandir à vu
d’œil et que tous les vacanciers présents puisse sentir la vague qui me ronge
en profondeur. Je m’assois sur le bord du transat, pose ma serviette sur mes
jambes et me mets à frotter mes genoux l’un contre l’autre, mon regard orienté
vers le regard du gentil Monsieur. Je vois sa queue libre, je vois son gland
luisant des sécrétions de mon cul, je vois ses doigts dans mon con, ses dents
sur les tétons bouffant copieusement tout ce qui lui tombe sous les lèvres, je
vois son nez planté dans mon sexe, je vois mes hanches emprisonnant son visage,
l’étouffant de mes orifices, je vois ses yeux exorbités, je le vois affamé à
l’odeur de mon sexe, cette odeur épicée dont mon amoureux aime tant ressentir
les effluves encore de longues heures après m’avoir baisée. Tandis qu’il se
trouve en tout lieu public il aime ainsi me remémorer et me reconstituer en
partant de l’invisible odeur qui le submerge, revoyant les gestes, les caresses,
les mots, cultivant les échardes qu’il a laissées dans ma peau.
Encore un dernier mouvement de mes jambes et mes mains se
mettront silencieusement à agripper le tissu épais de la serviette de plage. Ma
bouche s’entrouvre inspirant longuement l’air brûlant de l’été. Dernier
mouvement, dernier frottement. Je respire la déflagration qui saccade mon sexe.
Les yeux noyés dans le verre sombre de mes lunettes. J’étouffe les mots qui
m’assaillent. Ma tête tourne. Je ne sens plus mes mains. Je trouve la force de me
relever, les jambes flageolantes, l’esprit parti ailleurs. J’entoure mes
hanches de ma serviette, enlève sans réfléchir le bas de mon maillot de bain.
Marche une longueur. 20 mètres. Arrivée à mon but, négligemment, je le dépose
sur la petite table jouxtant le transat de ce cher monsieur. Je ne le regarde
pas. Demi tour, 20 mètres inverses, je quitte la scène. Je repars pour ma
chambre. Lorsque je sors de l’enceinte de la piscine je l’aperçois portant la
récompense que je viens de lui offrir à portée de respiration. Il est temps de
me préparer à recevoir ce soir.
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