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Maso quezaco

Et là, elle m'écrit "Sinon, ok, t'es maso... mais tu sembles connaître tes mécanismes." Intérieurement, je me dis "Maso ? c'est bizarre. Mais pourquoi diable me dit-elle que je suis maso ?". Je referme le message. J'y pense, j'y repense. Et je finis par me dire "Maso ? mais quezaco ?". Bon, ok, le masochisme est la recherche du plaisir dans la douleur. Jusque là, je n'apprends pas grand chose. Mais encore ?

Je lis rapidement quelques articles sur le sujet.

Conseil de lecture à ceux qui peuvent me lire, si vous n'avez pas envie que je me dévoile un peu devant vous, ne soyez pas tentés de lire la suite.

Des souvenirs affleurent :
Des séances intensives de vélo tandis que je songeais à sa souffrance à elle.
Boire fontaine et me retenir longtemps pour lui offrir cet hommage.
Me couper par accident, voir l'épaisseur de ma peau en coupe et sentir palpiter mon sang et songer à elle.
Avoir envie de rééditer cette coupure pour l'offrir à ma Reine
Marcher et marcher encore, des heures durant et poursuivre encore plus l'intensité de l'effort alors que mes forces s'amenuisent. Terminer heureux, pris de frissons que je n'arrive pas à empêcher tant mes effort m'ont conduit au bout.
Savoir qu'elle a passé une nuit avec un  de ses amis à prendre rail de poudre blanche sur rail de poudre blanche, sentir le désir grimper en moi tandis que je m'imagine entraîner dans cette folie.
Chercher à ce que mon cul soit plein, forcer le passage à en avoir mal et penser ce que ce soit elle qui me prenne enfin, elle qui puisse s'amuser à ce qu'elle souhaite.
Lire quelques jolis supplices d'une blogueuse à l'un de ses amants et sentir mon plaisir monter.

Je poursuis ma lecture. Pêle-mêle :
L'humain a toujours eu besoin d'idoles, de messes, de cérémonies. Le masochisme est une expérience mystique. Le jeu masochiste lui permet de rentrer dans un autre état de conscience. Et, l'espace d'un moment devenir l'esclave qu'il n'est pas dans la vie réelle. De même que Clifford Bishop confirme que la flagellation ou tout autre procédé semblable est utilisée pour unir l'esprit humain au divin. On peut l'employer aussi pour unir des esprits humains entre eux. Le masochiste sexuel est prêt à acheter son plaisir fugace avec la gêne de la torture et même de sa vie. En prévoyant les appréciations futures, sûr des éloges de la postérité, il savoure des extases divines. Toute l'histoire de l'humanité dans son oppression sociale et religieuse a son pendant dans l'univers masochiste festif. Les hommes inventent des arrière-mondes. Si le masochiste moral est dans la pulsion de mort, le masochiste érogène est, lui, dans la pulsion de vie, dans le masochisme gardien de la vie.  Le masochiste social ignore le plus souvent qu'il est masochiste, Il se met en position de subir ses malheurs dans la vie ordinaire. Alors que le masochiste érogène connait presque toujours son état.

Revenons à cette première affirmation "Sinon, ok, tu es maso... mais tu sembles connaître tes mécanismes". Ouf sauvé, le "masochisme érogène connait presque toujours son état". C'est juste que je n'avais jamais posé en un mot ce qui pouvait en englober plusieurs. Et là je comprends le cheminement d'une bonne quinzaine d'années pour sans doute passer d'un masochisme social que je subissais sans être capable d'en percevoir les fondements, au jeu choisi d'un masochisme cantonné à la sphère érogène. C'est tout de même bien mieux ainsi.

Je songe à nombre de mes écrits, vers la chambre close, en terre morte, la putain de Dieu, les traces sombres de ses ailes, le buveur d'encre, neige d'été, comme le diable rit,  les corps incomplets, l'arbre et la branche et sans doute d'autres encore.

Alors ? Masochiste ? Moi ? C'est bien possible, mais érogène s'il vous plait, et surtout, mais pas que.

Commentaires

  1. Nous ne sommes pas toujours ce que nous disons de nous et nous ne sommes pas toujours, non plus, ce que l'on dit de nous. Personne n'a le regard assez saillant (juste/fin ?) pour voir quelqu'un dans son entièreté, en voir toute la complexité et les détails. Presque personne en tout cas.
    La perception qu'on a des autres est d'ailleurs souvent mouvante. J'ai régulièrement l'impression qu'on ne fait jamais que ressentir quelqu'un... pourtant jamais avec la même justesse que l'on peut sentir la chaleur du soleil sur notre peau ou voir un grain de beauté au creux d'un poignet.

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    1. Belle image que celle que tu nous donnes là.
      Je dirai en fait personne, pas même celui qui est l'objet du regard. Ou peut être Maître Oogway seulement (si t'as pas vu Kung Fu Panda tu peux pas savoir).

      Ah ! Il fait beau aujourd'hui. Une belle journée / nuit s'annonce.

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  2. Quels sont les limites de la case ?

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  3. La case maso ? Faut il qu'il y ait des limites ? Faut-il qu'il y ait une case ?

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  4. Ben non justement !
    C était pour souligner l'étrangeté de ce qu'on t avait dit ;)

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    1. Mais je ne trouve rien d'inapproprié dans ce qui m'a été confié. Rien d'enfermant non plus. Pas plus de jugement non plus.

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  5. Moi je pense qu'il vaut mieux une "case" et ne pas la faire trop spacieuse. ^^ C'est un peu comme la colère, je prends le premier exemple pourrave qui me vient : (que l'on me pardonne de tisser des parallèles de mârde) si tu la laisses déborder n'importe comment, s'échapper à plein régime, elle t'échappe aussi. Bon bein...ça m'apparaît être la même chose.
    Sinon, il y a bien un autre truc : genre si tu passes de la case "sain(e) et sauf(ve)" à la case "brulé(e) vif(ve)"... là tu es un peu sorti(e) de ta case finalement. il serait donc judicieux de faire quelques pas en arrière et d'avoir une petite discussion avec toi-même avant d'atteindre la case "dead de chez dead". :-)

    Rose, simplification à l’extrême. Everything is understood ? No ? It has been my pleasure to respond quand même hein.


    (Dita, comment ça étrangeté ? C'est moi qui lui ai dit ça. Toi l'étrangeté, oui ! :p)


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    1. C'est sur qu'ils sont bien pourraves tes exemples !
      :)
      En RH, on dirait qu'il vaut mieux être dans une case un peu plus grande, mais pas trop, de façon à laisser velu qui occupe la case le loisir de la dépasser et de l'elargir, avant dans doute de s'inscrire dans une nouvelle case un tout petit peu plus grande qu'il ne le faut. Ça évite dégommer dans le puits et de recommencer le jeu de l'oie à zéro.
      Oui moi aussi je sais trouver des illustrations pourraves.
      :))

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    2. On ne cherche pas à augmenter un potentiel et on n'est pas dans un objectif de dépassement de soi pour un épanouissement personnel ou professionnel là. Je ne mets pas la folie et sniffer de la coke dans l'épanouissement personnel par exemple... à part pour un chanteur de rock des années 70 où cette case me semble à cocher point de vue personnel et professionnel (à moins d'avoir raté sa vocation^^). On est pas dans une excitation physique directe non plus. Ce n'est pas simplement un gros "kiff" comme celui d'aller voir son boss une fois qu'on a gagné au loto en lui chantant du "au revoir président". Ce que tu écris, ici, c'est un peu différent de ce que tu m'as dit en plus. On est pas tout à fait sur le même cheminement.

      Au final, c'est la façon de vivre nos fantasmes ou de ne pas les vivre qui est saine ou pas (pour soi, à aucun moment je ne parle d'un point de vue extérieur), de ce qu'on ressent surtout, aussi, et pas le fantasme en tant que tel. Ce qu'il provoque intérieurement, lorsqu'on dépasse une certaine limite, me semble important. Pour moi, la santé mentale, c'est ce qu'on a de plus important dans la vie... et si ça me fait marrer de voir mon chat se taper des sprints dans mon appart' en se mordant lui même la queue, je doute de ressentir la même joie si ça m'arrivait.

      Se "mettre à devenir l'esclave [qu'on] n'est pas dans la vie réelle", ce n'est pas être masochiste. Tout comme se prêter au "jeu masochiste" ça ne veut pas dire qu'on est masochiste pour autant. Le masochisme est un état qui se singularise par une recherche de la souffrance. Une souffrance corporelle et/ou morale. Avant de parler de plaisir dans une forme de déplaisir (si tant est qu'on reste sur un masochisme érogène) on parle d'un état qui conduit à [quelque chose] qui s'inscrit dans un but et qui à des conséquences.
      Il n'y a pas forcement recherche de souffrance pour certain(e)s qui pratiquent des jeux sexuels qu'on pourrait qualifier extérieurement de masochistes. Entre symptômes, comportements, fonctionnements, fantasmes et pratiques masochistes... il y a tout un tas d'états et de nuances dans ce que renferme ce mot. De personnes aussi d'ailleurs.

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  6. De quoi méditer. Là j'ai l'impression que nous sommes partis sur des chemins différents et que chacun essaye de parler à l'autre de choses différentes alors que le chemin nous éloigne.
    Raphaël

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