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Affichage des articles du janvier, 2020

Sans nuances

Remake de l'extrait d'un chapitre de 50 nuances Je sursaute. Cela me cuit. Je retiens un juron. Un juron de plus. Putain, qu'est ce que cela me porte loin. Un autre coup. Un autre. Au dernier contact sur ma peau, la branche flexible et verte se casse. Le bruit reste gravé dans ma peau. Je le regarde faire. J'aime le regarder faire. Il me tourne autour. Ses pas bruissent dans les feuilles mortes qui jonchent le sol à l'odeur d'automne. Il a choisi son arbuste. Sans le moindre effort, il casse une courte branche, flexible, souple. Il en fend l'air. Je vois dans son regard le jeu. Le plaisir du jeu. Peut être aussi, et finalement sans doute, le plaisir d'imaginer ce qui va suivre. Me violenter, me torturer. Il bande. Son sexe paraît lourd. Sanguin. Veiné de toute part. Dans la lumière du la nuit étoilée, un objet étrange, doté de sa propre vie. Je crois voir des gouttes tomber au sol tandis qu'il s'approche à nouveau de moi. Je savoure ce spectac

Je suis un monstre

Face à la glace, nu. J'ai tondu la barbe. Cette barbe blanche, châtain, parsemée d'éclairs roux. Je suis plus laid ainsi. En ce moment, lorsque je ferme les yeux. Je vois des visages d'hommes. Menaçants. Souriants. Ce sont des monstres. Ils ricanent. Je ne dors plus. Je passe mes nuits sur le canapé. Je me branle devant des films pornos. Tout y passe. La nuit, je ferme les yeux et je les vois. Je suis comme eux. Je suis un monstre parmi les monstres. Je me caresse pour les faire fuir. Ma main sur mon sexe dur. Et cela marche, ils disparaissent dans ma nuit. Se transforment en lapin. En bottes de carottes et betterave rouge. En chats aussi. En lune. Je les vois elles, et j'oublie que je suis un monstre. C'est le plaisir que m'offre le contact de mon sexe frotté contre mon slip. Je suis allé brûlé le sapin. C'est la première fois. Je l'ai chargé dans la voiture. Je devais l'emmener en déchetterie. C'est ce que j'ai dit à ma femme. Elle jouait

Comédie en trois baisers

" Elle était fort déshabillée, Et de grands arbres indiscrets Aux vitres penchaient leur feuillée Malinement, tout près, tout près. Assise sur ma grande chaise, Mi-nue, elle joignait les mains. Sur le plancher frissonnaient d’aise Ses petits pieds si fins, si fins. — Je regardai, couleur de cire Un petit rayon buissonnier Papillonner, comme un sourire Sur son beau sein, mouche au rosier. — Je baisai ses fines chevilles. Elle eut un long rire tris-mal Qui s’égrenait en claires trilles, Une risure de cristal… Les petits pieds sous la chemise Se sauvèrent : « Veux-tu finir ! » — La première audace permise, Le rire feignait de punir ! Arthur Rimbaud — Pauvrets palpitants sous ma lèvre, Je baisai doucement ses yeux : — Elle jeta sa tête mièvre En arrière : « Oh c’est encor mieux !… » « Monsieur, j’ai deux mots à te dire… » — Je lui jetai le reste au sein Dans un baiser, qui la fit rire D’un bon rire qui voulait bien… — Elle était fort déshabillée Et de grands arbres