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Articles

Affichage des articles du mai, 2021

Lèvres lierre

Lignes lianes et liens de laines lâches Forment les fils diaphanes de la mer d'Ariane Tenir ta main chaude la feuille peau Qui si tôt s'écoule sous la vague peine Débordant dans la malle enceinte Mâle qui ploie sous l'amas des mots Qui sabordent sans cesse tes doigts et caresses Mille abeilles et des butins de larmes miels Folles nefs survolant les mers irisées de nos âtres Autre refuge des ombres où se tendent les mains En d'étrange glycine rampant silencieuse errance Sans peine soufflée par tes lèvres Lèvres lierre lianes lignes liens laines Miennes étreintes hors d'haleine

Enter the void

 Inspiré du film "Enter the void" de Gaspar Noé. Palme d'or 2009. Paz de la Huerta dans le rôle de Linda. Nathaniel Brown dans celui d'Oscar, le narrateur. Détournement et inspiration du film Enter the void de Gaspard Noé ----------------------- Devant ma glace, un visage que je ne connais pas. C'est le mien pourtant. Il y a cette lumière, cette lumière blafarde qui donne à mes traits une pâleur cadavérique. Je crois que ce sont mes mains que je vois toucher ce visage. J'ai la sensation que rien ne peut aller plus lentement que le mouvement de ma main sur mes joues. La main qui étire la peau, les joues, prend le menton, tire sur la motte saillante des pommettes pour désorbiter ce regard absent. Lenteur, temps étiré, suspendu. Pupilles dilatées, globes oculaires injectés de sang. Le bruit a cessé au-dessus, au dehors. Plus de cris, plus de voitures qui circulent, plus de klaxons en file indienne, plus de marmailles qui hurlent leurs caprices dans la tuyauterie

Pensées du soir

 Bientôt 1h du matin. La nuit est froide ici. Le printemps est là, fragile. La neige est plus haute mais pas si loin. J'ai marché hier. Ce matin encore. Cet après midi. Pas de longues marches. 1h ou 2h. J'aimerais marcher plus, traverser ces paysages à mon rythme, seul ou accompagné par celui ou celle qui sera sur les mêmes pas. C'est beau l'Auvergne quand le soleil se dispute avec les nuages, quand il fait frais. Ces paysages ont les mêmes effets sur moi que les alpages du Senépy, que le haut plateau du Vercors, que le Mézenc et le Gerbier, que l'Aubrac, que la Tasmanie, le Jura aussi. J'imagine qu'il en irait de même avec l'Irlande, l'Écosse, la Scandinavie et l'Islande, les Dolomites aussi. Je suis là. Les amis sont là. Nous sommes 10 adultes, 8 enfants. Cette fois j'ai décidé de ne pas jouer avec mon fils, pas plus qu'avec les enfants. Je voulais voir si cela changeait quelque chose pour moi d'être avec les adultes. J'ai trop

Écrire avec le corps

 Écrire avec le corps Marcher sur la rive, pieds nus, le sable blanc, farine, laisser l'océan Pacifique ensevelir la voûte, s'enfoncer dans le sol et se laisser prendre. Avancer. Se retourner pour regarder ses pas s'effacer, disparaitre sous la langue salée de la baie. Écouter le bruit du ressac et regarder ce ciel s'adoucir, s'obscurcir. Je pourrais te montrer le chemin de mes pas, là bas, tôt le matin du campement à Kanumera. Écrire avec le corps Poser mes mains sur sa nuque, appuyer le bout de mes doigts sur les épaules, les ramener vers la paume de mes mains plus dénudée encore s'il en était possible . Faire des vagues non pas sur l'eau mais sur ta peau. Masser. En surface jusqu'aux profondeurs. Être tout entier ici dans ce geste que je veux lent et profond. Profonde respiration qui m'inonde, m'illumine et me rend vibration. Vibration vers toi. Vibration en toi. Suivre le dessin qui se cache en ton dos et le colorer d'une encre qui le pré

Lieu tabou

 Le diaporama de mon long voyage en Nouvelle Calédonie défile. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu Hervé et Sophie. Près de 4 ans. C'était avant mon départ. Je n'aurais jamais pu imaginer qu'ils puissent finir ensemble. Ce sont deux amis avec lesquels j'ai toujours eu la sensation que nous étions frères et sœurs. Eux n'étaient pas proches et ne se fréquentaient pas spontanément. Mais entre nous, c'était fluide, naturel, simple et évident. En quatre années beaucoup de choses changent. A commencer par soi. Hervé et Sophie se sont séparés de leurs conjoints. Ce fut difficile pour tous deux. Les enfants. Les déménagements. Et puis visiblement, un jour, l'étincelle entre eux. J'ai suivi cela de loin, par écrans interposés. Avec 17000 km de distance et 10h de décalage. J'aurais aimé qu'ils viennent jusque là bas avant que je ne rentre définitivement. Je leur aurais fait visiter les forêts de mousse, le maquis minier, la traversée des creek

Femme rivages

 Ta peau est parsemée de tâches sombres, de grains posés là en semences sans âge. Je te découvre nue sous le drapé d'un regard qui ne sera pas le seul. Ce n'est pas la première fois que je te regarde pourtant j'ai la sensation de te découvrir pour la première fois. Sage ou sauvage. Ces images ne sont pas pour moi mais ces tâches, ces grains sont là, sous mes yeux qui s'attardent aux parages. Alors je pose mes doigts sur l'écran, mes deux pouces posés là sur ta peau, mes deux pouces étalages que j'éloigne en glissant diagonale pour détailler à l'écran le dessein de ta peau tachetée, sur ton ventre et ton dos. Je te trouve sauvage. Sauvage et sage. Battements de peau qui ondoie quelque part propageant au passage une musique invisible à la surface d'une eau calme, mouvement insondable de la nuit noire qui se cache dans la respiration profonde et silencieuse des violoncelles. De quoi suis-je libre sinon de rêver à l'ondée qui irise ta peau pluie marquée

L'immonde beauté des désirs salaces

 Il veut te faire gicler sur ton parquet, te bâillonner et te baiser, se branler avec ton homme sous tes yeux tandis que tu feras de même. Fera-t-il comme moi ? Posant à plat sa main dans les flaques tièdes de ta jouissance fontaine inondant le parquet pour ensuite peindre sur la peau de ton visage poupée le reflet humide de tes humeurs vicieuses, déformant tes jolis traits en appuyant sur tes joues, bavant à la bordure de ton nez pour que tu viennes receuillir sur tes lèvres l'essence même de mon désir aimant. Branlera-t-il ton homme en serrant d'une bonne poigne son vit énorme, glissant sans effort tant ton mari lui même mouille de se laisser aller librement au rythme sourd et salace de ce que je vous permets. Se branlera-t-il lui même alors qu'il masturbe le sexe conjugal en te regardant t'exhiber à la bande de mâles en rut ? Donnera-t-il comme moi sa queue à sucer aux lèvres fraiches et avides de celui que tu baises et limes comme ta petite salope offerte à tes vice

Au bord

Allongés nus dans le lit, sous la couette, l'un contre l'autre. Elle est d'abord venu sucer son téton droit alors qu'ils étaient allongés sur le côté, l'un contre l'autre. Elle le têtait. Elle le léchait. Le mordait. Le suçait. Il montait vite cotonneux, s'envolait dans le désir, perdu dans ses vices. Il l'a voyait sucer des queues, de belles queues. Sa main entre ses cuisses, thermomètre de son désir à elle. Loin du précipice encore. Alors, tandis qu'elle restait allongée sur le côté, il s'est installé au niveau de son visage, les genoux repliés et lui a offert son sexe et ses couilles. Elle, aime être l'objet. Elle, aime sucer. Il donne donc le rythme en la faisant alterner entre ses couilles, son gland ou sa bite entière. Sa main droite est placée sur sa nuque, sur sa gorge, dans ses cheveux ou contre le côté de son visage. Pendant ce temps, la main gauche continue de caresser son entre jambe. Elle le lèche, le suce avec avidité, devenant

Le vertige

 Sous la pluie face au vent, face à la mer et là-bas je ne sais quel pays, au pied du fort dans lequel on ne saurait pénétrer, j'ai glissé ma main, tirant la matière élastique pour l'y loger, laissant mes doigts récolter l'iode de ton sexe bénitier. Mes baisers susurrant je ne sais quels murmures lubriques et mes mots salaces et mes gestes d'amour, j'ai craché dans ta bouche et bavé sur tes joues, recueilli ta mouille pour sur ton visage y apposer un masque de luxe. J'ai léché pour te démasquer, tes joues, tes yeux, tes lèvres, le lobe de tes oreilles, leur orée, jusqu'à vouloir boire ces quelques gouttes qui s'épanchaient de ton nez. J'étais l'animal à sang chaud, l'homme animal et l'animal fait homme serrant ton cou de mes mains à me délecter de ton souffle. Souffle qui irise la mer et qui entre deux coureurs de fond écarte les berges pour confier à ma main l'espoir d'être prise, prise par elle, envahie par elle, dévastée par el