Je comptais tes grains de peau, suivant le chemin vers tes eaux avant que je ne me perde avec toi dans la forêt de bambou. Là où il n’y a plus que les ombres, les ombres bercées par la lumière, les chants d’oiseaux et les cris de singe, le battement de nos sexes affamés et ta gorge offerte à la cisaille de ma main. Nous avons quitté l’allée des toris et la cavalcade assourdissante des cigales d’ici, stries métalliques qui ornent de montagnes infranchissables les plaines suffocantes, les moindres allées arborées et les squares abandonnés aux herbes sauvages. Aux bordées de tonneaux de saké, formant les allées vers le temple, nous n’avions d’autres choix que d’égarer les marches faites pour les hommes, convoler entre les autels et les stèles, entre les creux et les pentes, dans les plis de ces étranges paysages. Égrainant ça et là des prières dans ton con, des adorations sur ta langue, des vœux dans nos yeux et des offrandes déposées là sur la berge du lac inerte et calme, à tes pieds cent fois léchés d’infinis lapements enivrants. Tu as déposé un peu plus loin quelques pierres précieuses dans ma chair, rubis couleur de sang, à l’abri des regards, si ce n’est des insectes, des oiseaux et des spectres. Tu demandais à être mon obligée et mes doigts fourmillaient de mille façons le suc animal de tes cuisses lunes, tour à tour écartées, plus sûrement enlacées à mon bras, buvant à la commissure de tes lèvres, recueillant les gouttes luisant sur ma peau transpirante, ton ventre charnu bondissant d’ondes et de vagues sous le reflux de ma langue affamée. C’est au creux de l’eau ruisselante de ton con qui suinte le long des parois de pierres, qui serpente entre les sagines vertes, qui dédale sur le bleu de mes veines que nue je t’ai baignée dans la sève et que nue tu m’as baisé de tes lèvres disant tout le tremblement de ton corps, temps des louanges à la terre qui se dérobe à nous, aux bambous qui dansent dans le ciel. Alors j’ai tremblé à mon tour tant et tant, rempart nu révulsé, chaviré, chutant l’un dans l’autre ensevelis mille lieues sous terre, quelque part, par delà la mer du Japon.
Dans la clarté de la nuit des songes en nuées là la Malemort où je ne sais quoi sort s'étire et s'enchâsse s'enlace jusque sous ta gorge griffant mordant soufflant le chaud et le froid sur la peau fine écarlate prête à geindre en mille éclats de lunes en ta face putasse ta queue branlée tes bourses lourdes mises à mal pour le long voyage la malle poste et ta tête branlante riposte étouffe entre les cuisses la douceur de la peau le tendre abrasé par ta barbe impropre parsemée de l'odeur forte de son con tant de fois baisé sous le lit des pinèdes qui là te font suffoquer ahaner en grande goulée giboulée et bâillon de bave embrassées nage nage petit poisson poisseux visqueuse bite guerre de tranchée perdue avant que la messe ne soit dite car l'avant fut fessé pris engouffré pénétré fouetté mâle mené foutraqué fourré comme jamais quatorze queues putargues avalées pour te voir plus tard t'affaler offert lustré ta sueur suie blanche crasseuse épaisseur criante et ton
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