Il était l'homme fait nuit, s'invitant dans mes songes et glissant au creux des ondes. Il était l'homme recouvert de pluie, flottant où l'on ne sait, quelque part dans la profondeur de mes cieux. Il était celui que je n'ai jamais vu mais qui pourtant à mes côtés se baignait dans le lit des rivières calmes et cristallines. Il était celui qui n'a pas de visage et qui pour moi en a un, le reflet de la lune dans le lagon, la blancheur des cierges, et le calme toujours dans la tempête, au long des étreintes solitaires et cotonneuses. Il était avec moi, me donnant la main lorsque plus rien ne devait me porter, m'enveloppant de son voile, et m'offrant ses baisers d'étoile dans la langueur estivale. Il suffisait de prêter attention à mes soupirs pour que l'homme nuit dise tout de ce qu'il était, il me confiait alors tout de ce qu'il devinait, et je laissais voler au delà de mes rêves le langage que me soufflait sa présence, râles, soupirs ou mot