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Articles

Affichage des articles du mai, 2023

Calédonie

 Houp géant Grand Kaori Sur nos peaux mortes Mille feuilles Nos pas s'enfoncent De grands arbres en ombres gardiennes Je frissonne de peur Lieu tabou habité des ombres Plus loin deux colonnes alitées Lignes mêlées cordylines Chambranles frôlant les cieux Plus loin encore les étoiles La grande case mystérieuse Le poteau central l'homme et la femme Plongée en des pins colonnaires Sous la croix du Sud La voix lactée en offrande Brindilles sous le pied Sous la main Sous nos cuisses Au dedans l’araucaria à l’étrange ramification Puis la rosée verte L’horizon rosé Le réveil des vagues Au loin sur la barrière

Petite pisseuse

Putain, mais quel connard ! Pitit con ! Pitit con ! P'tit con ! Quelle conne je fais ! Je suis là avec une envie de dingue. Et lui, il pionce tranquille !! Il m'énerve, il m'énerve, il m'énerve ! Grrrrrrr. Pourquoi est-ce que j'ai accepté ? Après tout, j'aurais pu dire non, tout simplement. C'est pas compliqué de dire non. Au lieu de ça, il lui suffit de me dire fait ci, fait ça et mon ventre se met à me commander. Je chaudifie au doigt et à l'oeil. C'est comme si je lui avais donné une télécommande avec connexion directe à mon petit coeur et mon joli cul. On. Off. On. Off. Bon, le off marche pas trop. Mais le ON !!! Il y a quelques semaines, alors qu'il était dans sa chambre d'hôtel, peu après minuit, alors qu'il me semblait si loin, inapprochable, alors que j'avais été plus que suggestive lui tendant toutes les perches du monde, il n'en avait saisi aucune. Mon désir avait fini par s'éteindre. Je n'allais pas tarder à fai

Mille éclats (à grands feux)

 Aux effacements sans bruit Cultures des limbes d'enfance Se meuvent sans ambages des terreaux de désir Terres fertiles, amazones et bruissantes Chant du Notou et mugissements de fauves Décor de jungle A l'abri du grand kaori et des bois de fer Pieds nus dans la glaise cuivrée Corps lourds marqués de morsures Ta peau blanche toute encrée de rouge Ta peau de lait sous la flamme Mon appétit vorace et monstrueux A grands feux 

Parure d'outre nuit (des vies en une)

 Il y a dans ma chambre une petite boîte dans laquelle je dispose des objets précieux, dérobés, glanés, empruntés ou offerts. Chacun de ces objets forment des passerelles vers des ailleurs, des moments passés, des souvenirs, des choses sensibles et importantes. Quiconque ouvrirait cette petite boîte de carton orné de couleurs douces et chaleureuses aurait ici l'impression d'un drôle de fatras qui ne pourrait faire sens. Il y a quelques jours, je regardais les enfants jouer en bordure de la forêt. Ils s'étaient construits une petite cabanes, un peu comme une tipi. Toutes les branches alentours avaient été ramassées, traînées puis dressées par la force conjuguée de leurs petits bras. Je me suis avancé au seuil de l'entrée et je les ai vu jouer, assis en cercle. Devant eux il y avait un morceau de rubalise, des feuilles de toutes sortes, hêtre, houx, frêne, chêne, des glands, des balais fleuris, des pierres anguleuses, des petits cailloux, des galets ronds, des poignées de