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Articles

Affichage des articles du janvier, 2011

La ultima

Lire, c'est arriver un jour à une dernière page, quelle que soit cette dernière page, elle peut se trouver au commencement, au milieu du guet où exactement à la fin. Aujourd'hui je tourne ici une dernière page. Ce blog deviendra privé d'ici quelques jours, je vais ranger chacune des pages de ce livre dans ma bibliothèque personnelle, une fois qu'elles auront trouvé leur place sur l'étagère, je supprimerai ce blog définitivement. Je ne vais pas me mentir, je sais que j'écrirai d'autres pages un jour.   Merci à celles et ceux qui m'ont accompagnés. Merci à mes amies. Sincèrement.

Le p'tit doigt

Quelqu'un est arrivé ici en tapant sur un moteur de recherche : "engourdissement petit doigt gauche" ... Mon p'tit doigt me dit que la personne en question n'a pas du trouver beaucoup de réponse à la question qu'elle se posait.

Con toda palabra

Il y a un an, je vous adressai quelques titres de Lhasa, il y a un an, elle n'était plus. Il y a un an je l'écoutais sans cesse. Elle vous sera désormais liée dans mon imaginaire ma chère amie.

Instantanés

"Je me dis que tous ces instantanés, nos enfants les regarderaient un jour avec émerveillement, pensant que leurs parents avaient vécu des vies calmes, bien ordonnées, stables comme sur les photos, et qu'ils se lèveraient le matin pour marcher fièrement sur les trottoirs de la vie, sans jamais imaginer la folie déguenillée ni le tumulte de nos vraies vies, de notre vraie nuit, l'enfer que c'était, le cauchemar insensé de la route. Tout cela dans un néant sans fin ni commencement." Jack Kérouac, Sur la route. Je me dis qu'à leur tour ils deviendront adultes, et à leur tour ils sauront.

Délice du mont Gay

Aujourd'hui j'ai fait une expérience savoureuse Délice du Mont Gay, fabriqué à la ferme .

J'ai tué

Samedi premier janvier deux mille onze, nous n'avons pas tardé à mettre dans leur boite les quelques décorations de Noël qui ornaient le sapin. J'ai regardé cela de loin. L'heure de la sieste venue, toute la maisonnée dormait. Je me suis levé après quelques minutes de sommeil. Je me suis saisi de la pince coupante au manche épais et bleu et j'ai fait le travail. C'est ce que je fais chaque année. je me munis de cet ustensile non approprié et je coupe une à une les branches du sapin desséché. J'amasse les branches en un tas jusqu'à ce que le sapin se retrouve enfin nu, seulement orné des branches majeures qui auront dès lors perdues leurs ramifications. Ensuite je dispose ces branches dans quelques sacs poubelles avant de jeter le tout et de  faire place nette. Habituellement j'attends les rois mages. Cette année je voulais que cela ne tarde pas. J'ai trouvé une compensation à sectionner les plus résistantes dans la petite douleur de mes jointures.

Les larmes

Je n'ai pas dormi cette nuit. Nous nous étions donné tacitement quelques jours de répit, une trêve des confiseurs, où sans doute s'est elle raccroché à un espoir, l'idée que onze années de vie commune ne pouvaient être détruites en  quatre jours. Ce matin les mots échangés m'ont donné la sensation que ma tête gonflait comme un ballon, mon corps suivait, je devenais une masse,  un bloc de granit, une tombe. J'entendais les paroles, elle était à quelques centimètres de moi dans la nuit, nous nous parlions et j'avais l'impression que mon corps s'installait dans une autre pièce, que son corps à elle n'était pas dans cette même pièce, que seuls nos mots parvenaient à nous. Ce matin je me suis enfermé aux toilettes et je me suis mis à pleurer à gros sanglot. Ma fille est venue réclamer son papa. J'ai séché mes larmes et je lui ai donné un peu d'attention. Mon baiser paternel du matin m'a arraché des larmes que j'ai repoussé de toute ma for

Eloge de l'énergie vagabonde

"La première fois que je suis allé à Moscou, j'ai eu le sentiment de retrouver ma place. Partout dans le monde, la Russie a des enfants ignorant qu'elle est leur mère. Aucune explication à ce mystère. L'irrationnel tisse entre les êtres et les lieux des liens plus solides que les cordons de chair. Je me sens mieux entre les bulbes et les bouleaux qu'entre les chênes et les clochers. Qu'y faire ? Partir. [...] Dans la fournaise de l'insomnie, j'écoute taper contre mon crane le boutoir des questions : Pourquoi suis-je revenu en Karakalpakie ? Vais-je m'imposer la traversée de l'Oustiourt en plein mois de juin ? Pourquoi avoir quitté les miens et comment éteindre ce bourdonnement de nostalgie qui m'envahit de sa basse continue ?" Sylvain Tesson, Éloge de l'énergie vagabonde Cécile un jour me questionna sur ce que j'avais vraiment envie de faire pour moi et pour moi seul. Je lui répondis sans hésitation que j'a