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Affichage des articles du avril, 2023

Imaginaires de peaux

 Imaginaires de peaux La mienne La votre Étreinte lente Sexes L'un dans l'autre Ni vous Ni moi Ne savons Comment le lait Cheminera sur vos lèvres Alors Que vous relèverez votre jupe Que je lèverai mon vit Mais Vous et moi Connaissons le yeux fermés Les sourires Qui parcourront nos peaux

Porno

 Porno vice, porno star, sur le canapé les yeux ébahis. Je veux voir. Voir ce qui ne se voit pas. Toujours regarder, sans plus cesser. Des hommes, des femmes, des cris et des râles, simulés, amplifiés, réels, au-delà de l'écran, le néant, l'anéantissement de toute volonté. Le néant qui dévore sans fin, qui te mène en bordure de toi, qui t'empare et te désempare. Pantin empalé, le néant et la brute qui te saisit, qui rentre derrière ta nuque et qui commande plus, encore plus. L'immonde solitude de celui qui se branle, celui qui repousse encore pour voir plus. Les lèvres sont rouges, gonflées, la peau est blanche ou noire, les bordures duveteuses, poilues, propres ou crasseuses, les culs ronds, petits, pleins, gros, les bites toujours démesurées et monstrueuses. Montre-moi encore, écarte tes cuisses, pousse tes couilles, laisse-moi voir, laisse-moi ramper, traverser l'écran, laisse-moi regarder salement à l'intérieur de toi, voir tout ce qui ne se voit pas, attend

Empoigner

 Empoigner. Te tenir dans la paume de ma main. La refermer et serrer. Jusqu'à te marquer, te rougir, te réchauffer, te serrer fort et délicatement. Empoigner. Les poignets attachés, les mains dans le dos et ton visage emmené ailleurs, au-delà des grimaces, plus loin que le vice et de la face qui bave, le liquide qui coule, le regard troublé et la joue écrasée contre le matelas. Le cul rebondi bien haut et les cuisses ouvertes. Ce n'est pas ta chevelure ou ton cul que j'empoignerais. Je pognerai ta gorge, d'abord juste pour lui servir d'écrin, rapprocher mes lèvres de toi et lâcher là quelques bombes auditives à haut pouvoir d'empoignement. Je te parlerai peut être de ma dernière recette, de mon trajet jusqu'à toi, de la météo du jour ou des abysses du désir, de mon désir et du tien. Qu'importe le sens premier des mots qui couleront de ma bouche dans les profondeurs de ton cerveau, ce seront des mots de vice, de foutre et de fièvre, des mots de vrilles et

La lame de la nuit

 "Laisse agir". Le parfum de l'air devient lourd. Mon corps s'éprouve. Il bouge seul. C'est la montée en pression. La marée haute. Il y a autour de moi des corps par centaines. Tous pris dans la nasse, le cœur vrillé, pupilles dilatées. L'humanité enfin une sous les relents synthétiques. Je suis dans la foule. Je suis la foule. Pour un temps et sa boucle. Et ça tourne. Ça tourne. Ça tourne en boucle. La chaleur de l'été, étouffante, le voile de la nuit, sans aucun répit, les lumières qui prennent forme, stries rouges, pies voleuses, nécrophages à l'envie déchirant nos cadavres de jour. Les costumes délaissés, les obligations achevées, les dossiers clos. Abandonner le navire, écoper, écoper. Ferme les yeux. Et danse ferme. Sens. Sens le rythme qui afflue, le désir carnassier. Regarde les corps. Les corps qui s'évaporent, laissent place à la vague. Les corps à l'unisson sous la pulsation des amplis. Le corps qui t'attire. La pulsion. La mécan