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Affichage des articles du janvier, 2023

Home sweet home

 Ton cul lampe Tes fesses abat-jour Ta croupe chevet Tes reins napperon Ton dos buffet Tes seins tableau Ta poitrine plante Ton ventre coussin Tes hanches commode Ton sexe fourneau Ton sexe flacon Tes poils plaid Tes poils brosse Tes pieds frigo Ta peau meuble Ta peau table Ta peau fenêtre Ta peau édredon  Tes grains téléphone Tes pommettes corbeille Tes bras tapis Tes bras porte-manteau Tes bras lit Tes lèvres armoire Tes lèvres tiroir Ta bouche garde-manger Ta bouche vide-poche Ta bouche livre Tes doigts porte Tes doigts poignée Tes jambes persienne Tes jambes rideau Tes jambes chaise Tes cuisses tableau Tes cuisses faïence Tes cuisses desserte Tes yeux douche Tes yeux miroir Tes yeux fenêtre Tes yeux balcon Tes yeux terrasse Ton souffle garde-meuble Ton souffle peinture Ton coeur chaudière Ton coeur matelas Ton coeur bibliothèque Ton coeur drap Ton coeur intérieur

De profundis

 Face contre terre La joue couverte d'éclats, de brindilles et d'herbes Je rampe nue sur le sol Silure légendaire en attente du pêcheur Sa queue au dedans, je me répands Me fends à grandes eaux Je crois qu'il sait Je sais Nous sommes du même monde Le même langage, le limon en partage La boue et la vase, tiède ou brulante Les eaux sur la pente, épaisses et sirupeuses Laisse envahir et grandir  Le vertige, la poussée de ses hanches Plus loin De lui Je me branle Pénétrée, étouffée, transportée Toute en moi sous ma peau Progressant peu à peu Le labour vibrant de l'échine Affublée sous le poids de ses mains Mon visage, plaqué, enfoncé La langue fouissant, animale Le sexe et le ventre, pleins Je lèche, je bave et je râle  Il m'enfouit en profondeur Le visage dans la terre Je l'invite à venir Dans mes parfums d'îles humides Fertiles de terre, de sueur et de foutre L'embaumeur trompe la mort Épines de pins colonnaires Arbre qui marche m'écrasant feuille mort

Nos tropiques

 Sous la couette, la chaleur. La chaleur des corps. Celle des souffles qui se répondent. Moiteur tropicale, micro climat sensuel, sexuel. Il n'y a d'autres bruits que le froissement lent des drapés. Quelques murmures aussi, inaudible au-delà de ce qui se love sous la couette. Des mots qui invitent. Des mots qui pénètrent. Des mots qui suggèrent. Mes mots qui te rendent mienne. Dans la pénombre de notre tente, sous l'étouffoir de plume, j'épie les traits fins de ton visage, je détaille l'ouverture que forment tes lèvres. Je te prends par le cul. Une main entre tes cuisses, mes doigts en toute part de toi. Je te prends par le cul et le sexe. Pouce, index, majeur. Nous ne comptons pas jusqu'à trois. Car ici, le temps ne s'écoule plus. Je pars avec toi et suis ton voyage. Ton plaisir est silencieux. Mon regard ne l'est pas. Enfermée dans ton monde, tu ne peux que le deviner. Je te baise du regard. Tu es ma chose. Tu es entre mes mains, quand enfin vient le l