Face contre terre
La joue couverte d'éclats, de brindilles et d'herbes Je rampe nue sur le sol
Silure légendaire en attente du pêcheur
Sa queue au dedans, je me répands
Me fends à grandes eaux
Je crois qu'il sait
Je sais
Nous sommes du même monde
Le même langage, le limon en partage
La boue et la vase, tiède ou brulante
Les eaux sur la pente, épaisses et sirupeuses
Laisse envahir et grandir
Le vertige, la poussée de ses hanches
Plus loin
De lui
Je me branle
Pénétrée, étouffée, transportée
Toute en moi sous ma peau
Progressant peu à peu
Le labour vibrant de l'échine
Affublée sous le poids de ses mains
Mon visage, plaqué, enfoncé
La langue fouissant, animale
Le sexe et le ventre, pleins
Je lèche, je bave et je râle
Il m'enfouit en profondeur
Le visage dans la terre
Je l'invite à venir
Dans mes parfums d'îles humides
Fertiles de terre, de sueur et de foutre
L'embaumeur trompe la mort
Épines de pins colonnaires
Arbre qui marche m'écrasant feuille morte
De profundis
Je jouis en moi
Jouissez
Amen !
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