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Chienne

 Je suis allongée sur le dos

Confortablement installée 

Le crâne enfoncé dans la profondeur des plumes du coussin 

Tu me regardes

Je te regarde

Je suis nue 

Je bande fort parce que j'ai envie de toi 

Je bande fort parce que ma bouche et ma langue se sont enfouies dans ton sexe à te dévorer 

Je bande fort parce que voilà plus d'une heure, peut-être deux, que je suis absorbée par tout ce que je fais, tout ce que je te procure.

Je suis chienne

Tu me regardes 

Je garde le silence et te regarde 

Plongée en toi

Tu es agenouillé entre mes cuisses 

Tes genoux viennent toucher la peau de mes couilles

Tu te mets à sourire dans le silence 

Ce sourire vicieux qui fait rire tes yeux et illumine ton visage

Tes seins sont beaux, ils pointent

Le désir de les lécher et sucer en est douloureux

Et ton sourire

Est-ce que tu lis dans mes pensées ?

Ce sourire qui me rend chaude 

Je souris à mon tour

Je veille à tenir ton regard

Mes bras sont relevés au dessus de ma tête 

Il y a cette odeur de transpiration, la mienne, elle m'enveloppe 

Depuis que je te connais, je n'utilise plus que du savon 

Je sens

Je sens ma transpiration, animal

Je ne sens jamais aussi bon que ta propre odeur 

Cette odeur qui m'ennivre, me rend folle et douce, chaude

Tu me dis 

_ la vérité, c'est que tu n'as aucune idée de ce qui est en train de se passer dans ma tête

Je te réponds 

_ la vérité c'est que je suis ta chienne

_ une chienne

Silence

Regards vicieux et durcis

_ une chienne, je ponctue.

Tu t'installes sur mon ventre

Tes cuisses puissantes enserrant ma taille au dessus de mes hanches

Les lèvres de ton sexe se collent à mon ventre

J'ondule instinctivement du bassin

Légèrement 

Tu poses une de tes mains à plat sur ma verge chaude, tendue et douce 

Tu ne bouges pas

Et tu me dis

_ maintenant branle toi sur ma main, chienne que tu es

Je me liquéfie 

Je m'exécute 

Je donne des petits mouvements saccadés 

Mon frein se frotte dans la paume de ta main

Cela fait des heures que tu m'interdis de jouir 

Je suis devenu liquide contre ta peau, liquide inflammable

Je coule

J'halète de plaisir à me branler contre ta main

Ton bassin est lourd, ton poids et tes cuisses m'empêchent de trop bouger

Mes mouvements en sont réduits à partir de mon cul, sans possibilité de m'aider de mes abdominaux

Je suis chienne

Tu me regardes toujours

Vicieux

Je te regarde du plus profond de mes rétines

Ton autre main vient enserrer ma gorge 

Tu serres

Un temps je cesse mes mouvements de queue 

Et toi, tu serres

_ Continue

Je reprends, trop contente de me donner du plaisir 

Dans un silence puissamment érotique, tu te mets à cracher plusieurs fois sur mon visage

Je souris

Je sens en toi une sorte de rage

Cela me fait fondre et m'excite d'être ainsi sous ton pouvoir

Ma gorge fait des bruits d'animaux, mulot, blaireau, chienne, animal de terrier

Et tu serres

Je ne parviens plus à dire si tu souris ou si tu me punis, tu es dur, tu me baises, le cerveau plus que le corps, tu m'ensevelis

Et tu dis 

_ Jouis petite chienne, jouis, me dis tu sans me lâcher du regard, en me baisant de ton regard

Je sens le plaisir monter, tu le vois sur mon visage

A l'instant même où mon réflexe d'éjaculation s'enclenche, tu enlèves ta main de mon sexe tendu à l'impossible 

Laissant mon orgasme s'écouler dans ma petite ruine

Moi, animal immobilisé, pris dans tes phares

Je me répands à la fois dévasté, émotionnellement dévasté, plus liquide encore, et cette fois chienne errante.

Et tu me dis

_ tu es belle

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