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Articles

Affichage des articles du août, 2021

Nue je t'ai baignée dans la sève

  Je comptais tes grains de peau, suivant le chemin vers tes eaux avant que je ne me perde avec toi dans la forêt de bambou. Là où il n’y a plus que les ombres, les ombres bercées par la lumière, les chants d’oiseaux et les cris de singe, le battement de nos sexes affamés et ta gorge offerte à la cisaille de ma main. Nous avons quitté l’allée des toris et la cavalcade assourdissante des cigales d’ici, stries métalliques qui ornent de montagnes infranchissables les plaines suffocantes, les moindres allées arborées et les squares abandonnés aux herbes sauvages. Aux bordées de tonneaux de saké, formant les allées vers le temple, nous n’avions d’autres choix que d’égarer les marches faites pour les hommes, convoler entre les autels et les stèles , entre les creux et les pentes, dans les plis de ces étranges paysages. Égrainant ça et là des prières dans ton con, des adorations sur ta langue, des vœux dans nos yeux et des offrandes déposées là sur la berge du lac inerte et calme, à tes pied

J'irai fouiller dans mes rêves

 J'irai fouiller dans mes rêves, plonger mes mains entières dans ton ventre et basculer tête la première pour y trouver ce que l'on ne peut nommer, ce qui étouffe, ce qui me chavire, ce qui vibre, ce qui m'illumine secrètement et sublime les amants du petit jour et des chambres sans âmes, les couples qui se baisent dans l'appartement conjugal et ceux qui s'aiment dans les chiottes au carrelage bleu des immeubles de bureau. Ces échos d'ailes, ces mouvements de chair, les oiseaux sur la peau, ceux volant dans ton dos y déposant quelques plumes de paon, et la main s'approchant de la moiteur de ton corps caressant de sa plume jusqu'à ce que mon foutre finisse de se répandre sur le sol poussiéreux, dans l'ombre et la suie glauque d'un dépotoir lieu de rencontre. J'irai fouiller sur mes lèvres et je prendrai ce baiser que toujours tu m'as refusé, je retrouverai cet autre que tu as déposé sur ma joue après m'avoir si joliment regardé, je che

Mille

 Les âmes vibrent, vont, viennent vêtues d'ombres Autant de forêts cachées, de ruisseaux, de vires De champs à fleurir, de contes et de nuits noires De traces invisibles, de pas qu'on devine Sur sa nuque, mes doigts ont ancré sa peau tiède Sous nos yeux, le voyage puis l'oubli des armes Plus loin encore, le sang battant cavalcade Tous amant au lointain, jouissant de mille charmes Mille morts, mille vies, mille mots, mille eaux

Au sanctuaire d'Inari

 Dans la forêt de bambou les singes refluent Le concerto des cigales nous assourdit J'ai déchiré ta robe pour voir ta peau nue Ce n'est rien à côté de mon sang qui bat vite Je lèche tes lèvres gonflées par nos baisers Tandis qu'Inari nous couvre sous ses toris La chaleur nous étouffe brasiers à ses pieds Et demain il y a ce retour à Paris Prends ma main entre tes cuisses aéroplane Voici le temps d'éprouver durement ta foi