Je comptais tes grains de peau, suivant le chemin vers tes eaux avant que je ne me perde avec toi dans la forêt de bambou. Là où il n’y a plus que les ombres, les ombres bercées par la lumière, les chants d’oiseaux et les cris de singe, le battement de nos sexes affamés et ta gorge offerte à la cisaille de ma main. Nous avons quitté l’allée des toris et la cavalcade assourdissante des cigales d’ici, stries métalliques qui ornent de montagnes infranchissables les plaines suffocantes, les moindres allées arborées et les squares abandonnés aux herbes sauvages. Aux bordées de tonneaux de saké, formant les allées vers le temple, nous n’avions d’autres choix que d’égarer les marches faites pour les hommes, convoler entre les autels et les stèles , entre les creux et les pentes, dans les plis de ces étranges paysages. Égrainant ça et là des prières dans ton con, des adorations sur ta langue, des vœux dans nos yeux et des offrandes déposées là sur la berge du lac inerte et calme, à tes pied