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Articles

Affichage des articles du avril, 2015

Un film de Claude Lelouch

Les nuages s'accrochent aux montagnes, l'instant d'après on devine la lumière du soleil sans ne rien voir de lui. Entre chaleur et humidité. J'aime ce temps qui évolue sur la tranche. On ne sait pas s'il va pleuvoir ou si les vestes devront être remisées au bras. Ces nuages qui défilent et se délitent, s'amassent et se vident. Je pense à S., à la vie de S., à l'une des photos de S. Depuis cette photo, j'ai longtemps traversé la gare de Grenoble en fin de journée en me disant, je vais la croiser. Elle va descendre du TGV. Elle sera là, devant moi et, quelle joie ce sera pour moi, quelle immense joie de pouvoir la regarder tout ému de ce hasard. Elle ne me dirait sans doute jamais qu'elle pourrait être de passage ici. Quelques êtres se croisent. Est-ce à dire que nos vies se sont croisées ? S., cette nuit où tu m'as dit que tu savais que jamais tu n'aurais d'enfants. Mon cœur a voulu te dire, moi je te ferai cet enfant. Comme un élan, un be

Belle histoire d'amour

Promesse

Je vous ouvrirai mon O, je boirai à votre eau Je vous offrirai mon I, vous me donnerez vos cris Vous voulez mon Q, dévorez moi à cru.

Déviances

Du noir. Du néant qui jaillit de mon ventre. De ma bite. De mon cul. Je veux. Tout. Je veux tout et plus encore. Je veux encore. Je veux ce qui me passe par la tête. Embrasser petite folie. Courtiser belle démence. Sombrer dans les tréfonds. Le cul bien en l'air, aux quatre vents. Le trou béant. Du trou noir absorber la matière. Du trou noir, déplier mes chairs. J'ai perdu l'écriture mais je branle la plume. Combien ? Six ? Neuf ? Comme des lettres éparses, sans mot dire, sans compter. Il y a le cyclope. Fente miniature. Délicate. Fragile. Il y a mon doigt, enfoncé jusqu'à la racine de l'ongle. Il y a ce qui rentre en ma bite. Ce qui la fait dresser. Ce qui la contraint. Ce qui lui plait. Des images souffreteuses, des négatifs passés aux révélateurs, des toiles métalliques frottées à l'acide, déviances, déviances, déviances. Décortiquer. Ranger. Multiplier. Disséquer. Archiver. Dénombrer. Répertorier. Tout garder en mémoire. Tout extrapoler sans anesthésie. Mat

Dans le noir

On se souviendra de toi comme de l'or, de l'or comme de l'ombre, de l'ombre Tu parles trop, tu parles encore Tu en dis trop, tu parles trop fort Tu parles jamais d'amour, tu parles jamais de fleurs Tu parles toujours du sombre à l'intérieur Je veux savoir s'il pleut toujours, où tu m'as plu Pourtant Je me souviens du parfum des choses Je me rappelle de la vie en rose J'ai pas choisi le noir, c'est ma couleur Je ne suis qu'un putain d'oiseau de malheur Plume trempée dans l'encre noir qui sortait du cœur J'en ai pour mille an de malheur Je veux savoir s'il pleut toujours, où tu m'as plu Depuis longtemps que tu pars loin je suis perdu J'suis comme un chien qui court la nuit le long des rues Je cours à poil depuis des nues Je dormirai loin de chez moi sous un pont Bercé par le bruit des voitures et des camions Dans les hôtels faits de carton pour chiens mouillés Dans mon non œil sans oreiller