L'eau est calme. Seule une légère brise irise sa surface. Avec douceur et parcimonie. Ici, je suis seul au monde. Parfois, il n'y a aucun bruit. Aucun son. La nature m'offre son silence. Je la ressens, la respire, m'y fonds. Je suis ici le témoin privilégié du temps qui s'écoule au rythme des lunes. Lorsque le soleil s'échauffe je m'installe parfois sur un grand rocher arraché à la montagne, juché au balcon du lac. Les cimes ont commencé à se voiler de blanc. La chaleur est encore douce en ce début d'après-midi. Un vol de cacatoès noirs trace sa ligne en épousant les reliefs, s'évadant vers le bas de la vallée. Les prairies tourbeuses se gorgent des minéraux de la terre. Il faut deviner le chemin, marcher le pied léger, éprouver le moelleux de la terre, presque un ressort tant elle est attentionnée à envelopper votre pas pour vous offrir le prochain. Des wombats paissent, placides, les mottes de jonc, marchant lentement, la bouille attendrissante.