J'irai fouiller dans mes rêves, plonger mes mains entières dans ton ventre et basculer tête la première pour y trouver ce que l'on ne peut nommer, ce qui étouffe, ce qui me chavire, ce qui vibre, ce qui m'illumine secrètement et sublime les amants du petit jour et des chambres sans âmes, les couples qui se baisent dans l'appartement conjugal et ceux qui s'aiment dans les chiottes au carrelage bleu des immeubles de bureau. Ces échos d'ailes, ces mouvements de chair, les oiseaux sur la peau, ceux volant dans ton dos y déposant quelques plumes de paon, et la main s'approchant de la moiteur de ton corps caressant de sa plume jusqu'à ce que mon foutre finisse de se répandre sur le sol poussiéreux, dans l'ombre et la suie glauque d'un dépotoir lieu de rencontre.
J'irai fouiller sur mes lèvres et je prendrai ce baiser que toujours tu m'as refusé, je retrouverai cet autre que tu as déposé sur ma joue après m'avoir si joliment regardé, je chercherai celui que tu as offert à un autre une nuit de fin octobre qui a suivi une ascension vers les sommets, le soleil se couchant, arasant le sol du Senépy, moi seul face au paysage, au sommet de l'alpage, branlant de ma main glacée mon sexe brûlant, ébloui par les images de ton sexe ouvert, ton sexe qui respire. J'épèlerai tes prénoms celui qui fait écho au mien et à celui d'Alfred, j'épèlerai ton souffle celui que tu retiens désormais entre tes silences et tes autres silences, ceux que tu offres lorsque je viens presser de ma main ton entre-jambe protégée par l'épaisseur de ton jean, comme si je serrais une queue et des bourses invisibles à quiconque, te plaquant contre le mur et te susurrant des mots tendres et vicieux, des poésies arabesques que Arthur et Gherasim ne renieraient pas.
J'irai fouiller dans mes verves, pour dire tout ce que je ne dis pas, mon émoi lorsque je te suis dans la rue, observant ta démarche, me délectant de ton pas, te volant des sourires que tu offres si joliment à l'homme attablé au bar, à celui qui fait la manche, au fromager ou au primeur du marché. Je te lirai les lettres que jamais tu n'as reçues, celles d'Alfred et celles de Raphaël, ces deux hommes qui parfois se cachent. Je te décrirai l'insondable de ce qui se trame lorsque tu poses ton regard sur moi peu avant que nous nous séparions, cette vibration qui s'épanche en tout mon être et ce malaise que je ne sais changer de peur qu'il ne cesse, pourtant mes bras n'ont qu'une envie, t'enserrer, t'étreindre, t'entourer. Ton regard, c'est assez simple, il me rend beau, simplement beau, c'est ce que produit ton regard sur les êtres que tu croises. Il les rend beau.
Alors, je n'ai pas besoin d'aller fouiller loin dans mes rêves, il me suffit de regarder au loin, où que je sois.
J'adore ! sublime texte d'aller fouiller loin proche ... d'y mettre ses sens et du sens en mots poème et peau aime d'érotisme
RépondreSupprimerPour l'anecdote, j'avais fait parti d'un exercice d'écriture où il fallait faire un texte à partir de certains débuts de titre, j'ai choisi "j'irai cracher sur vos "
Merci, merci
SupprimerComme ne pas choisir Vian ? Vous me feriez lire ?