Sous la couette, la chaleur. La chaleur des corps. Celle des souffles qui se répondent. Moiteur tropicale, micro climat sensuel, sexuel. Il n'y a d'autres bruits que le froissement lent des drapés. Quelques murmures aussi, inaudible au-delà de ce qui se love sous la couette. Des mots qui invitent. Des mots qui pénètrent. Des mots qui suggèrent. Mes mots qui te rendent mienne. Dans la pénombre de notre tente, sous l'étouffoir de plume, j'épie les traits fins de ton visage, je détaille l'ouverture que forment tes lèvres. Je te prends par le cul. Une main entre tes cuisses, mes doigts en toute part de toi. Je te prends par le cul et le sexe. Pouce, index, majeur. Nous ne comptons pas jusqu'à trois. Car ici, le temps ne s'écoule plus. Je pars avec toi et suis ton voyage. Ton plaisir est silencieux. Mon regard ne l'est pas. Enfermée dans ton monde, tu ne peux que le deviner. Je te baise du regard. Tu es ma chose. Tu es entre mes mains, quand enfin vient le lâcher prise, ma Femme. Tu me diras merci plus tard, merci pour avoir fait passer ton plaisir avant le mien. Ton plaisir est le mien. Je ne fais rien passer avant si ce n'est mon plaisir à être là, tout à toi absorbé dans l'instant, fondu en ton plaisir. Mon ventre éprouve la chaleur de tes reins. Mes doigts écartent tes chairs. Tes mains sont à leur ouvrage, l'une écartant les lèvres, l'autre te faisant branleuse. Ma branleuse. Ma petite branleuse. J'aime quand tu quand tu te branles. Sous la chaleur de la couette, l'air se fait rare, bis respirations se cherchent. Voici nos tropiques. Te voir faire, concentrée sur ce que tu ressens, moi contre toi, l'autre main sur ta gorge. Il fait chaud entre nous. Le bras enserrant ta nuque, mes doigts trouvent assise naturelle. Je serre. Je vois tes lèvres et ton regard perdu en toi. Je sens ton corps se tendre, tes cuisses se tendent, ton front se plisser. Je pourrais dire, pars, jouis, lâche, et je sais que tu partirais dans l'instant. En lieu et place, je veux qu'il fasse plus chaud encore, que tu ne trouves plus ton souffle, que notre instant soit à l'image d'un été tropical brûlant et sans brise. Je relâche l'emprise sur ta gorge, pose ma main sur ton visage, t'empêchant de respirer. Tu pars. Tu jouis. A mon tour désormais.
Hier, je suis rentré du chemin retrouver les miens. Douze jours loin d'eux. Douze jours sur mon chemin. Cette année, j’ai passé sur le chemin dix jours seul, et j'étais merveilleusement bien. Cette année, j'y ai passé aussi pour la première fois deux belles journées et deux nuits fauves toutes particulières, et c'était naturellement et vicieusement merveilleusement bien, j'étais bien avec elle. J'étais bien avec toi. C’était bien d’Être avec toi. J’ai débuté ce chemin, il y a treize ans après une crise profonde au sein de mon couple. Pendant ces treize ans, je crois pouvoir dire être devenu l’homme que je voulais être. Nous avions à cette époque, douze années de vie commune derrière nous et une petite fille de deux ans. J'avais tellement vécu pour toi et pour les autres que je ne savais pas qui j'étais. Depuis, si ce n’est l'année de naissance de mon fils il y a dix ans, deux années calédoniennes, et deux années sous cloche sanitaire, j’ai arpenté ...
Commentaires
Enregistrer un commentaire