Du cuir, je veux m’imprégner. Du cuir, je veux gouter aux plaisirs de ta chair. Fouetter mon sang contre mes parois empourprées, pourpres d’avoir étaient frappées par tant de désirs inaboutis. Me laisser inonder et ne penser qu’à une chose, ton cuir sur ma peau délicate. Ton cuir, sur cette chair blanche et fragile. Ton cuir d’amazone cinglant mes flancs, laissant ça et là des stries rouges, de beaux trophées à garder en secret, car personne ne doit savoir. Effleure en surface, tempête l’intime. De belles choses que nous sommes seuls à comprendre, des marques, certaines passeront, d’autres resteront, là, simplement là, dans mon cuir, tatouage de feu, une flamme de cuir.
Je veux sentir ton cuir, le renifler comme un chien affamé, le lécher pour nettoyer tes pêchés, le frotter pour exhiber nos jouissances, le lustrer pour t’offrir un reflet, miroir de ta féminité, contours de moi. Tu porteras sur moi tes zébrures de cuir, enveloppe corporelle, femme Maîtresse, violant mon corps et libérant mon être. Violine, folle de nos contes d’adultes. Je le sens, ton cuir, sental enivrant, odeur d’abandon, fauve, sauvage et cru. Monte a cru, monte sur moi, ma queue dressée fière au vent, étalon innocent, incapable d’envisager son pouvoir propre. Ce cuir, ce cuir qui claque, qui fouette, qui fait agenouiller les hommes à tes pieds. Qui rend les caresses cuisantes, qui les font pénétrer dans les entrailles, interstices d’âmes perdues. Ils te vénèrent ainsi, toi amazone, impératrice sans aucun doute. Une chasseresse de cuir, reine des nuits les plus sombres. Soumission volontaire, offrande consciente et pesée. A tes pieds ils se couchent, ton cuir, ils le lèchent, ton cuir ils l’espèrent.
Je veux ton cuir. Je veux ton cuir sombre. Je veux ton cuir lumineux. Je veux ta part d’ombre. Je veux ta part de lumière. Je veux y graver une parcelle de moi, ici, sur ce cuir, ton cuir, y greffer mon cuir. Une éternité à t’offrir. Quatre tours d’aiguilles, la plus petite. Mes mains seront des trotteuses qui marqueront ton cadran, elles marqueront ton cuir de mes lettres romaines. Ton cuir, inscription au fer rouge de nos baisers, l’imprimer à l’encre colorée, essence de nos rêves. Un fétiche unique, un talisman contre tes nuits noires. Un gouffre pour moi, un gouffre de cuir. Du cuir, je l’espère, je fermerai les yeux, et garderai en moi des étoiles de cuir, noir, ocre, brun, rouge, blanc. Parce que le cuir peut être blanc, il peut aussi devenir peau, douceur, infinie. Il peut être rude, intraitable, rugueux. J’aime ton cuir, ta peau. Un drapeau, une nation intimiste, un monde à partager seul avec toi. Car je veux ton cuir, je veux ta peau, la tanner, la travailler, la colorer. Quiero tu piel, mon amazone. Prend les rennes, bien serré, le mors jusqu’aux dents, mes cris douloureux, plaisir ancestral. Sens ! Sens, comme je suis dur! Bandé, arqué, prêt à lancer mes flèches, sur cette cible de cuir, le cuir tendu. Du cuir, dans ma bouche, du cuir dans mon cul, du cuir sur ma peau, du cuir dans mes mots, de ton cuir, je te dépouillerai.
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