Le bâtiment est toujours là. Un rectangle posé en
bord d’autoroute, souligné de néons roses sous le pourtour de la
toiture, montrant aux automobilistes sa grande enseigne rose. Assis sur
le siège arrière, dans le brouhaha animé de la conversation, moi je
m’évade vers ces néons roses, revivant une nuit rose de douceurs.
Finalement cette couleur te va bien je trouve, c’est la réflexion que
je me fais lorsque je comprends que ce sont les couleurs que tu as
justement choisies pour peindre ton monde à toi.
Il
faisait chaud ce jour là, une journée qui avait débuté tôt pour toi,
faisant ce voyage vers un homme dont tu ne connaissais rien, ou si peu,
mais pas son visage. Tu lui avais demandé une photo de ses mains
notamment. Tu avais besoin de cela pour te raccrocher à cette nuit à
venir. Ne rien connaître de son visage mais deviner ce qu’il était au
travers des lignes de vie. Moi j’avais entrepris un tout aussi long
voyage et ma journée fut ponctuée par la crainte que finalement tu ne
viennes pas. Je n’arrivais pas à taire cette idée là, quelque chose me
guettait, je le sentais, je voyais en toute chose des signes négatifs.
Ce sera le lendemain que je comprendrai cette ombre portée sur moi,
cette ombre qui n’avait rien à voir avec toi. Toi, tu es faite de rose,
d’ombre aussi, mais pas de ces ombres là.
Je suis dans cette voiture et je me fais ces réflexions, je refais le chemin qui a conduit mes pas au pied de cette porte. Je vois la passerelle, le champ traversé, le parking emprunté, le car de touriste. Quelques coups frappés à la porte dans un long couloir rectiligne. Auparavant, un couple de retraités italiens, je m’essaye à parler italien, buena sera. S’ils savaient ce que ces néons roses allaient m’offrir. Je tâche de ramener mes idées vers celle qui se trouve derrière cette porte là. La porte s’ouvre. J’attends comme nous l’avions convenu. J’avais su trouvé quelques mots italiens, je ne me doutais pas que j’aurais du mal à trouver les bons mots dans ma propre langue. Je te découvrais toi. Je me suis senti maladroit, ne sachant trop comment t’approcher. Je t’ai donné mes mains, je te les ai montrées. J’avais l’impression que mon langage des signes n’était pas le tien. Il a fallu que nous nous apprenions, main dans la main. D’une crainte, t’effleurer. D’une crainte, passer aux baisers, des baisers aux caresses et ainsi passer la nuit côte à côte.
Ta langue épaisse et douce contre la mienne, l’envie de l’aspirer toute entière, mais comment te dire, comment te faire savoir ? Il faut trouver le bon rythme, la clef de sol qui nous permettra de trouver l’accord. Passer du « vous » au « tu », du « tu » au « vous » puis repasser au « tu », perdre le sens de nos logiques, se défaire de nos personnages, ou peut être trouver nos personnages. Allongée sur le dos tu résistais à mes caresses, lentement je déchainais de violentes embrassades, alternant douceur et chocs. Douceur et choc. Ma langue arpentant le fruit défendu, creusant mon sillon. Et toi qui dans un souffle m’avoue « vous allez me faire jouir » comme pour me dire que le supplice est trop fort, trop bon, visiblement tu ne voulais pas jouir, avais tu le désir de t’occuper de moi ? Quelle drôle d’idée de se refuser à la jouissance alors que précisément c’était ce que je cherchais à t’offrir. Je crois que tu me diras « Mais il fallait le dire plus tôt », petite plainte rendue presque muette par le plaisir qui cheminait en toi. Dés lors tu as baissé ta garde et t’es laissée envahir par le plaisir. Dès lors nous avons su créer un nouveau lien, plus éphémère que celui égrené au fil des mots précédents, plus vrai, une vérité nue, une vérité sobre, une vérité douce, loin de l’attente, loin des scrupules.
Vint alors la seconde fois, crescendo, comme des souvenirs de plus en plus prégnant. Cette fois je serai assis sur le bord du lit. Toi sur moi, tu m’as offert tes seins, de petits seins naissants, tendres et fermes, pour moi tu es la femme enfant, paradoxe pour toi qui me semble déjà culminer plus que je ne vivrai dans cette vie là. Je me dis encore aujourd’hui que pour moi tu resteras cette femme enfant, différence d’âge ? Evidente réalité ? J’avais encore mon caleçon, toi tu ne devais plus avoir grand-chose. Je ne sais plus où étaient tes bras, je sais où étaient les miens. Mon bras gauche te serrait la taille, mon bras droit remontait le long de ton dos, ma main ayant prise sur ta nuque. Tu t’es ainsi frottée contre moi, cherchant à nouveau la jouissance. Des hauts et des bas mimés pour un éveil de nos sens, aucune pénétration, entre mon sexe dressé fièrement et tes lèvres demandeuses, une fine couche de tissu. Je n’aurais jamais imaginé faire l’amour ainsi, et pourtant c’est ainsi par le frottement de nos sexes empêchés que tu à jouis sur moi une seconde fois. Je fus le spectateur de ta jouissance, suffisamment lucide pour accepter l’offrande que tu me faisais. Tu étais belle ma chère amazone, belle et sauvage. Tu as suivi le chemin de mon sexe érigé et tu as su jouir. De la tension à la chute, j’ai senti ton corps s’affaisser sur moi, c’était un instant que j’ai envie de qualifier d’unique. Te ressentir à ce point. Ressentir les réactions de ton corps, cet évanouissement si doux que tu subis à chacune de tes jouissances, c’est un peu comme si tu me laissais toucher le nuage qui t’enveloppait. Et toi qui t’excusais de perdre ainsi tes moyens. Femme enfant, femme rose de pensées cotonneuses. C’était touchant, c’était beau.
J’ai réclamé un peu de ma part, et après t’avoir une fois de plus goûté, cette fois ce sont tes lèvres à toi qui se sont déposées entre mes cuisses. Une histoire de regard, dans tes yeux il n’y avait plus de rose, que du noir, du noir sombre, du noir incisif, du noir tranchant. Je n’avais plus la femme enfant trop gâtée par mes lèvres sur les tiennes, je n’avais plus la rose au parfum frais et discret. C’était une autre toi, tu voulais quelque chose, tu l’as pris. Un regard inversé, un regard qui m’opposait un noir sans fond. A quoi pensais-tu ? Je te voyais carnassière, instinctive. Un instinct de femme, prenant ce qu’elle voulait, un instinct que je ne voulais pas arrêter. J’ai eu la sensation de disparaître à tes yeux, de n’être plus qu’une proie à consommer tant que la chaire est fraiche. Je me suis laissé consumer.
Vinrent d’autres mots, lus et prononcés, une cigarette à la fenêtre auréolé du rose des néons. J’ai eu en cet instant envie de te prendre à la fenêtre. J’avais envie de te malmener un peu, de te prendre alors que quiconque noctambule pourrait te voir ainsi baisée ouvertement. Je me serais nourri du rose comme de la clarté de la nuit pour te baiser copieusement. Mais l’inconnu que j’étais n’a pas osé. Je n’ai pas osé essuyer un refus. Après réflexion, je n’aurais pas du hésiter, j’aurais du te prendre lorsque j’en avais envie. Pensée égoïste. Je n’ai pas su être véritablement moi. Je ne sais pas être véritablement moi. Il était tard déjà et ta nuisette te disposait au sommeil. Du moins, c’est le prétexte que je me trouvais pour enterrer mes pensées noires pour retrouver ce rose tendre.
Tu t’es endormie dans mes bras, moi je n’ai pas fermé l’œil, je ne laisserais pas filer le temps. Je t’ai caressé. J’ai laissé mes doigts suivre tes courbes, passant ma main dans tes cheveux épars, suivant les traits de ton visage de femme enfant, essayant d’enregistrer tactilement ton corps, façon d’immobiliser le temps. En vain, l’heure tournait, tu dormais paisiblement. Plus les minutes se faisaient sablier et plus j’avais envie de te faire l’amour à nouveau. J’avais envie de ton sexe. Je t’ai découverte, mes mains voyageaient toujours sur ta peau câline, petite princesse. Entre tes cuisses le passage n’était pas aisé, pourtant je l’ai emprunté. Rêvais-tu de ce qui se passait ? Ressentais-tu la volonté de mes caresses ? A quel moment as-tu émergé de ton sommeil ? A quel moment le rêve a-t-il cédé sa place à la réalité ? Je n’aurais jamais de réponse à ces questions, mais c’est une nouvelle première fois que tu m’as offerte, je n’avais jamais réveillé une femme par mes caresses, privilège délectable.
Je me souviens de ta croupe qui s’écartait et se relevait lentement au fil de mes caresses, de ma langue parcourant une fois de plus les plis de tes reins jusqu’à la naissance de tes lèvres. J’avais faim. J’avais faim de toi. Tu m’as à nouveau vouvoyé avant de balbutier des excuses sur le mode « tu », je retrouvais ma rose, femme et enfant. Et une fois de plus tu t’es laissée faire pour t’allonger une dernière fois dans ton nuage mâtiné de la rosée du petit matin. Cette fois je pénètrerai enfin en toi, n’ayant que faire de tes protestations vaporeuses si tôt remplacées par des gémissements attendrissants. Les néons roses s’éteignirent avec le jour nouveau et c’est foulant la rosée matinale que je m’éloignais vers l’ombre qui m’avait guettée les jours passés.
Je suis dans cette voiture et je me fais ces réflexions, je refais le chemin qui a conduit mes pas au pied de cette porte. Je vois la passerelle, le champ traversé, le parking emprunté, le car de touriste. Quelques coups frappés à la porte dans un long couloir rectiligne. Auparavant, un couple de retraités italiens, je m’essaye à parler italien, buena sera. S’ils savaient ce que ces néons roses allaient m’offrir. Je tâche de ramener mes idées vers celle qui se trouve derrière cette porte là. La porte s’ouvre. J’attends comme nous l’avions convenu. J’avais su trouvé quelques mots italiens, je ne me doutais pas que j’aurais du mal à trouver les bons mots dans ma propre langue. Je te découvrais toi. Je me suis senti maladroit, ne sachant trop comment t’approcher. Je t’ai donné mes mains, je te les ai montrées. J’avais l’impression que mon langage des signes n’était pas le tien. Il a fallu que nous nous apprenions, main dans la main. D’une crainte, t’effleurer. D’une crainte, passer aux baisers, des baisers aux caresses et ainsi passer la nuit côte à côte.
Ta langue épaisse et douce contre la mienne, l’envie de l’aspirer toute entière, mais comment te dire, comment te faire savoir ? Il faut trouver le bon rythme, la clef de sol qui nous permettra de trouver l’accord. Passer du « vous » au « tu », du « tu » au « vous » puis repasser au « tu », perdre le sens de nos logiques, se défaire de nos personnages, ou peut être trouver nos personnages. Allongée sur le dos tu résistais à mes caresses, lentement je déchainais de violentes embrassades, alternant douceur et chocs. Douceur et choc. Ma langue arpentant le fruit défendu, creusant mon sillon. Et toi qui dans un souffle m’avoue « vous allez me faire jouir » comme pour me dire que le supplice est trop fort, trop bon, visiblement tu ne voulais pas jouir, avais tu le désir de t’occuper de moi ? Quelle drôle d’idée de se refuser à la jouissance alors que précisément c’était ce que je cherchais à t’offrir. Je crois que tu me diras « Mais il fallait le dire plus tôt », petite plainte rendue presque muette par le plaisir qui cheminait en toi. Dés lors tu as baissé ta garde et t’es laissée envahir par le plaisir. Dès lors nous avons su créer un nouveau lien, plus éphémère que celui égrené au fil des mots précédents, plus vrai, une vérité nue, une vérité sobre, une vérité douce, loin de l’attente, loin des scrupules.
Vint alors la seconde fois, crescendo, comme des souvenirs de plus en plus prégnant. Cette fois je serai assis sur le bord du lit. Toi sur moi, tu m’as offert tes seins, de petits seins naissants, tendres et fermes, pour moi tu es la femme enfant, paradoxe pour toi qui me semble déjà culminer plus que je ne vivrai dans cette vie là. Je me dis encore aujourd’hui que pour moi tu resteras cette femme enfant, différence d’âge ? Evidente réalité ? J’avais encore mon caleçon, toi tu ne devais plus avoir grand-chose. Je ne sais plus où étaient tes bras, je sais où étaient les miens. Mon bras gauche te serrait la taille, mon bras droit remontait le long de ton dos, ma main ayant prise sur ta nuque. Tu t’es ainsi frottée contre moi, cherchant à nouveau la jouissance. Des hauts et des bas mimés pour un éveil de nos sens, aucune pénétration, entre mon sexe dressé fièrement et tes lèvres demandeuses, une fine couche de tissu. Je n’aurais jamais imaginé faire l’amour ainsi, et pourtant c’est ainsi par le frottement de nos sexes empêchés que tu à jouis sur moi une seconde fois. Je fus le spectateur de ta jouissance, suffisamment lucide pour accepter l’offrande que tu me faisais. Tu étais belle ma chère amazone, belle et sauvage. Tu as suivi le chemin de mon sexe érigé et tu as su jouir. De la tension à la chute, j’ai senti ton corps s’affaisser sur moi, c’était un instant que j’ai envie de qualifier d’unique. Te ressentir à ce point. Ressentir les réactions de ton corps, cet évanouissement si doux que tu subis à chacune de tes jouissances, c’est un peu comme si tu me laissais toucher le nuage qui t’enveloppait. Et toi qui t’excusais de perdre ainsi tes moyens. Femme enfant, femme rose de pensées cotonneuses. C’était touchant, c’était beau.
J’ai réclamé un peu de ma part, et après t’avoir une fois de plus goûté, cette fois ce sont tes lèvres à toi qui se sont déposées entre mes cuisses. Une histoire de regard, dans tes yeux il n’y avait plus de rose, que du noir, du noir sombre, du noir incisif, du noir tranchant. Je n’avais plus la femme enfant trop gâtée par mes lèvres sur les tiennes, je n’avais plus la rose au parfum frais et discret. C’était une autre toi, tu voulais quelque chose, tu l’as pris. Un regard inversé, un regard qui m’opposait un noir sans fond. A quoi pensais-tu ? Je te voyais carnassière, instinctive. Un instinct de femme, prenant ce qu’elle voulait, un instinct que je ne voulais pas arrêter. J’ai eu la sensation de disparaître à tes yeux, de n’être plus qu’une proie à consommer tant que la chaire est fraiche. Je me suis laissé consumer.
Vinrent d’autres mots, lus et prononcés, une cigarette à la fenêtre auréolé du rose des néons. J’ai eu en cet instant envie de te prendre à la fenêtre. J’avais envie de te malmener un peu, de te prendre alors que quiconque noctambule pourrait te voir ainsi baisée ouvertement. Je me serais nourri du rose comme de la clarté de la nuit pour te baiser copieusement. Mais l’inconnu que j’étais n’a pas osé. Je n’ai pas osé essuyer un refus. Après réflexion, je n’aurais pas du hésiter, j’aurais du te prendre lorsque j’en avais envie. Pensée égoïste. Je n’ai pas su être véritablement moi. Je ne sais pas être véritablement moi. Il était tard déjà et ta nuisette te disposait au sommeil. Du moins, c’est le prétexte que je me trouvais pour enterrer mes pensées noires pour retrouver ce rose tendre.
Tu t’es endormie dans mes bras, moi je n’ai pas fermé l’œil, je ne laisserais pas filer le temps. Je t’ai caressé. J’ai laissé mes doigts suivre tes courbes, passant ma main dans tes cheveux épars, suivant les traits de ton visage de femme enfant, essayant d’enregistrer tactilement ton corps, façon d’immobiliser le temps. En vain, l’heure tournait, tu dormais paisiblement. Plus les minutes se faisaient sablier et plus j’avais envie de te faire l’amour à nouveau. J’avais envie de ton sexe. Je t’ai découverte, mes mains voyageaient toujours sur ta peau câline, petite princesse. Entre tes cuisses le passage n’était pas aisé, pourtant je l’ai emprunté. Rêvais-tu de ce qui se passait ? Ressentais-tu la volonté de mes caresses ? A quel moment as-tu émergé de ton sommeil ? A quel moment le rêve a-t-il cédé sa place à la réalité ? Je n’aurais jamais de réponse à ces questions, mais c’est une nouvelle première fois que tu m’as offerte, je n’avais jamais réveillé une femme par mes caresses, privilège délectable.
Je me souviens de ta croupe qui s’écartait et se relevait lentement au fil de mes caresses, de ma langue parcourant une fois de plus les plis de tes reins jusqu’à la naissance de tes lèvres. J’avais faim. J’avais faim de toi. Tu m’as à nouveau vouvoyé avant de balbutier des excuses sur le mode « tu », je retrouvais ma rose, femme et enfant. Et une fois de plus tu t’es laissée faire pour t’allonger une dernière fois dans ton nuage mâtiné de la rosée du petit matin. Cette fois je pénètrerai enfin en toi, n’ayant que faire de tes protestations vaporeuses si tôt remplacées par des gémissements attendrissants. Les néons roses s’éteignirent avec le jour nouveau et c’est foulant la rosée matinale que je m’éloignais vers l’ombre qui m’avait guettée les jours passés.
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