Un
mois d'août comme autant de petits bonheurs quotidiens. Des petits
riens et de belles choses. Le bonheur c'est tout simple, il suffit
d'ouvrir son coeur, d'ouvrir la porte. Le bonheur ça a la forme d'un
bel arbre un beau tilleul, ici et ailleurs. Le bonheur ce sont des mots
offerts au quotidien, des pensées secrètes, intimes, des souvenirs. Le
partage de nos musiques, la découverte de vos musiques. Le hasard de
toucher en plein coeur. Le bonheur de se coucher le soir en étreingnant
quelque chose d'impalpable mais de présent, c'est comme serrer contre
soi une pensée. Sentir une présence permanente, se dire avant même
qu'il ne se passe quelque chose qu'il se passe quelque chose. Se
réveiller tôt le matin et tout de suite la caresser d'images. Le
bonheur c'est ne pas arriver à dormir car une présence nous manque. Le
bonheur c'est une suite de chiffres et de hasards qui n'en sont plus.
C'est hésiter entre le rouge et le violet, pour finalement recevoir un
carré violet proche de l'allée des violettes. C'est choisir con todas
palabras comme première chanson et devenir magicien. C'est envisager
une seconde chanson... Joga en version instrumentale... et de lire que
j'aurais là encore toucher en plein coeur sans qu'elle ne le sache.
C'est caler Cali dans un amour parfait, prendre sa bicyclette un
dimanche matin, remonter le Drac et se rendre au un. Etre heureux de
l'effort que je lui offre. Enfourcher mon vélo pour m'y éreinter
dessus, suer pour elle, se dire qu'elle aimerait me lécher ainsi,
recueillir le sel des pensées sécrétées. Faire la connaissance d'un
petit chat noir et blanc, deviner un regard espiègle et curieux,
chercher dans l'ombre d'une porte fenêtre entrouverte si la maîtresse
du chat ne se cache pas. Se demander s'il s'agit de l'un d'entre eux.
Premier étage ? Deuxième ? Ceuillir une feuille de tilleul, la déposer
dans une boite à lettre, lui offrir ce marque page d'un livre à écrire.
Le bonheur, c'est distinguer dans les cheveux d'une petite femme une
étole de tissu colorée. Premier étage. Se poster à l'angle des
violettes et escalader de ses yeux la pente du toit qui me mènera à son
balcon. L'épier secrètement, voir son visage a demi caché baigné d'un
beau soleil matinal. Hésiter à me servir d'un téléphone, pour lui dire
juste quelques mots "je suis là". Finalement ne rien faire et se dire
que peut être, à cet instant précis, 9h38, ses pensées s'extraient de
ces gestes automatiques pour s'envoler vers mois, se demander si elle
sent ma présence en cet instant, plus qu'en n'importe quel autre
instant. La voir quitter précipitament la terrasse et espérer la voir
surgir à nouveau. Le bonheur, c'est l'attendre alors qu'elle ne
reviendra pas. Voir le temps défiler, se dire qu'il va falloir partir.
Le bonheur c'est la quitter en se disant que bientôt, mon regard se
posera à nouveau sur elle, longuement, lentement, doucement. Passer une
passerelle de bois, se retrouver à serpenter dans les passages secrets
d'un lotissement, de l'autre côté du ruisseau, se sentir envahir par un
souvenir de préadolescence, quant à 12 ans il faisait la course à vélo
avec son ami dans des allées similaires. Le bonheur, c'est sentir
naître sur son propre visage un bouquet de sourire, irrépressible et
bienfaisant. Le bonheur c'est se dire qu'elle lira tous ces mots et
qu'elle se précipitera dans sa boite aux lettres pour se dire non je ne
rêve pas, il est là, le bonheur.
Hier, je suis rentré du chemin retrouver les miens. Douze jours loin d'eux. Douze jours sur mon chemin. Cette année, j’ai passé sur le chemin dix jours seul, et j'étais merveilleusement bien. Cette année, j'y ai passé aussi pour la première fois deux belles journées et deux nuits fauves toutes particulières, et c'était naturellement et vicieusement merveilleusement bien, j'étais bien avec elle. J'étais bien avec toi. C’était bien d’Être avec toi. J’ai débuté ce chemin, il y a treize ans après une crise profonde au sein de mon couple. Pendant ces treize ans, je crois pouvoir dire être devenu l’homme que je voulais être. Nous avions à cette époque, douze années de vie commune derrière nous et une petite fille de deux ans. J'avais tellement vécu pour toi et pour les autres que je ne savais pas qui j'étais. Depuis, si ce n’est l'année de naissance de mon fils il y a dix ans, deux années calédoniennes, et deux années sous cloche sanitaire, j’ai arpenté ...
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