Je tisse
avec le temps
l'histoire du rêve et la mémoire de l'attente
maille
mot
mot
maille
je fais patienter la douleur du manque
et l'avidité du corps
j'écoute le récit de mes gazelles et de mes oiseaux
je n'entends pas les tempêtes souffler à l'extérieur
je ne vois pas la neige endormie
dans mon lit
Moi
qui offre
mes entrailles au printemps
et qui fait naître
de mes doigts
l'arc-en-ciel
Et comme si
une voix étouffée me parvenait
vers laquelle mon oreille se tend
comme si quelqu'un pénétrait mes entrailles
elle lui prête l'oreille
et de temps à autre capte l'onde
d'un signal
elle l'habille d'un corps
qui devient voix
d'abord chuchotée
puis s'élève
la saisissent des doigts avides d'un corps à caresser
à cajoler comme des pétales de fleur
ou feuilles de fruit
à palper en tremblant
dans le duvet du ventre
ou sous l'aisselle
pénétrant la mousse veloutée
d'un tendre passage
Maram al-Masri "Par la fontaine de ma bouche", Signe 13 et 10
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