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Dire ou penser "Je t'aime"

Dire "je t'aime", parce que l'on ressent cet élan vers l'autre, cette tendresse, ce bien être.
Dire "je t'aime", parce que l'on souhaite à tout cœur entendre la réciproque.
Dire "je t'aime", parce que c'est devenu une habitude en laquelle on croit ou ne croit plus.
Dire "je t'aime", parce que cela aide à faire grandir nos enfants et qu'on le ressent profondément.
Dire "je t'aime", parce que l'on cherche à manipuler d'une façon ou d'une autre.
Dire "je t'aime", pour dire exactement l'inverse.
Dire "je t'aime", parce que l'on ne veut pas blesser.
Dire "je t'aime", parce que l'on préfère ne pas s'avouer que cette expression là n'a plus beaucoup de sens
Dire "je t'aime" au compte goutte parce qu'il est devenu précieux à force de l'avoir user par tous les bouts.
Dire "je t'aime", parce que l'on veut dire "quoi que tu fasses vis ta vie"
Dire "je t'aime" à des amis pour leur dire la place qu'ils ont dans notre coeur
Dire "je t'aime" et savoir que l'autre saura qu'à cet instant cela n'implique rien d'autre, que l'on n'attend rien en retour.

J'ai sans doute du dire une bonne partie de ces "je t'aime". J'aime beaucoup le dernier, qui ressemble d'ailleurs au premier. Mais avec mes amours buissonnières, je préfère éviter de le dire. Je peux le penser, avoir envie de le dire, le ressentir pleinement, pour autant je préfère ne pas les dire. Je crois que cela implique trop d'impossibles pour pouvoir les dire sereinement, ou peut-être aussi justement trop de possibles. Je préfère ne pas perturber l'équilibre de cette autre, mon équilibre aussi sans doute. Ces mots seront ils bien interprétés ? Suis-je parfaitement conscient de ce qui sous tend ces mots pour moi ? Cette envie de les ressentir, de les dire, de les confier ? Ne suis-je pas en train de me mentir ? de prendre un autre verbe pour le verbe aimer ? J'ai souvent dit ces derniers temps "je suis bien avec vous". Et cela c'était vrai, et cela n'impliquait rien d'autre, et cela c'était aussi une façon d'éviter de dire trop ouvertement. Une forme de pudeur ? Non pas une pudeur à soi, mais pour l'autre je crois. Une forme de maturité peut-être. Où un énième piège de l'inconscient. Allez savoir. En tout cas, j'apprécie intérieurement accepter que le verbe puisse être conjuguer secrètement et vivre parfaitement le fait qu'il ne soit pas énoncé ou imposé à l'autre. Se satisfaire uniquement de ce qui chemine en nous sans chercher à l'exposer. Mais en écrivant cela, j'expose et j'expose possiblement à celles. Ainsi vont les choses, assez librement finalement. Il existe tant de formes d'amour possibles.

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