Au bord de la mer de Corail, il y a des anniversaires qui ne se sont plus fêtés c'était l'été plein feu la chaleur humide et les nuits étouffantes. C'était aussi l'approche des grands cyclones, ceux que l'on regarde passer en laissant son eau de sel s'écouler comme une petite pluie fine qui répond amèrement au vent qui tempête et à l'eau qui fouette. Deux séries d'anniversaires que chacun tait. J'espérais que je n'y songerais pas, que les jours passeraient identiques sans qu'ils ne viennent chuchoter à ma mémoire ce qui a un jour coulé entre nous. Deux années de douleur pour étouffer au fil de l'eau ce que l'on se doit de mettre fin. Parfois baiser ou peut être encore s'aimer au creux d'une nuit ou d'un après midi qui n'apaise rien et qui au petit matin ou au goûter entaille un peu plus la brèche, parce que c'était la dernière fois peut être que je te faisais l'amour qui n'a plus de nom. C'était au bord de l'eau, nous y avons enterré notre premier baiser, notre première fois, notre union, trois anniversaires qu'au fil de cette eau là nous avons noyés. Noyés les illusions, les mots doux, tus les je t'aime depuis plus longtemps encore. Nous ne fêterons sans doute plus jamais ces anniversaires là, nous ne fêterons pas plus les anniversaires de la mise à mort parce qu'ils ne libèrent pas plus, même si finalement ils nous font être un peu plus, non pas un peu plus fort, non, un peu plus nous, dans l'amertume, la tristesse de ce qui n'est plus, la certitude aussi que c'est par là qu'il faut marcher, malgré le gâchis, malgré la douleur de la perte, malgré tout ce qui fut beau, tout ce qui fut fort, doux, aimant, malgré les enfants. Pourquoi ? Parce que c'est par là, parce que nous n'avons pas pu être bien plus tôt ceux que nous sommes et que nous ne pouvons plus être ensemble, non pas parce que c'est impossible ou incompatible, parce que c'est en fait trop tard. Un mensonge de plus pour expliquer la crue inébranlable de vingt années de vie commune.
Hier, je suis rentré du chemin retrouver les miens. Douze jours loin d'eux. Douze jours sur mon chemin. Cette année, j’ai passé sur le chemin dix jours seul, et j'étais merveilleusement bien. Cette année, j'y ai passé aussi pour la première fois deux belles journées et deux nuits fauves toutes particulières, et c'était naturellement et vicieusement merveilleusement bien, j'étais bien avec elle. J'étais bien avec toi. C’était bien d’Être avec toi. J’ai débuté ce chemin, il y a treize ans après une crise profonde au sein de mon couple. Pendant ces treize ans, je crois pouvoir dire être devenu l’homme que je voulais être. Nous avions à cette époque, douze années de vie commune derrière nous et une petite fille de deux ans. J'avais tellement vécu pour toi et pour les autres que je ne savais pas qui j'étais. Depuis, si ce n’est l'année de naissance de mon fils il y a dix ans, deux années calédoniennes, et deux années sous cloche sanitaire, j’ai arpenté ...
J'entends, je lis.....
RépondreSupprimerQuand par choix, la Vie se conjugue et se réalise au Présent, par le "jeu" des transformations et des libertés trouvées....
Mes plus profondes pensées...
Et Bon retour!