Tu m'as demandé ce que je ferai de ton corps pour cet anniversaire. J'ai rougis d'abord avant de laisser ma parole prendre place en dehors et s'évaporer comme un mince nuage dans la fraîcheur d'un automne matinal. Je n'avais pas de mots, pas assez fort pour dire tout ce qui se passait derrière la rétine de mes yeux, le long de mon échine et au creux de mon sexe. Je n'avais pas de mots pour cette rivière qui m'irrigue depuis que de ton corps je fais ce que je désire. Alors je me suis installé au bord de l'eau chahuteuse venant des montagnes, de l'Arc, du Drac, de l'Isère elle même, de l'Oisans, du Dévoluy, de la Maurienne et de la Tarentaise. Ça n'était plus un torrent, c'était de l'eau coulant dans ma plume.
Tu m'as demandé ce que je ferai de ton corps, je choisis de te dire que j'écrirais dessus avec toute sorte d'encre et de plume, de l'encre noire, de l'encre de feu, de l'encre d'eau de pluie et de rosée matinale. J'appuierai ma plume pointe métallique argentée gorgée de tout le suc de mes désirs volatiles pour ici enfoncer, là suggérer, ailleurs dessiner ou esquisser quelques fleuves aux circonvolutions secrètes. J'écrirai à même ta peau pour t'aider à châtier le fruit des torrents des forêts pentues, enfoncer en toi les branches dévêtues de leurs feuilles, faire rouler les galets en une pluie chantante sous la surface. Je le ferai dans l'idée que mes mots pénètrent ta chair et se répandent en dedans comme des tâches de papier buvard, tâches baveuses et sinueuses, tâches liquides, glissantes comme l'eau savonneuse qui recouvre ta peau lorsque je te baigne après nos baises, marques éponges qui sèment ça et là des caillou dures comme granit au soleil.
Alors en cet abri chaud et moite, sous l'écho de ton souffle, sous la chaleur de ton ventre, ces mots, lettres, strophes, toute ces ancrés qui s'échouent au plus profond de toi pourraient inventer quelques jeux étranges au dedans, choisir leurs formes, inventer un nouveau langage aux racines de ton être et à la source de tes lèvres pour ici griffer, mordre, brouiller, attiser, tisonner, brûler, cracher, laver, baiser, noyer, couvrir, étouffer, plonger, labourer, effleurer, tapoter, flotter, chuchoter, enivrer, apaiser, boire, tout autre verbe de leur choix pourvu qu'en toi tout tressaille, tout s'inonde, tout submerge et vienne nourrir à la fois le sujet, le verbe et l'objet.
Car de ton corps tout peut être fait, faire corps, prendre à bras le corps, combattre corps à corps, se donner corps et âme, devenir corps céleste, aimer à corps perdu, prendre corps.
Prendre corps avec l'eau, avec la pluie, t'emporter par mille crues subites et désordonnées, t'arracher à ce monde par cents rus immenses et gorgés.
Mais de ton âme, de ton cœur, de l'alliance entre le cœur et le corps, c'est depuis déjà plusieurs années que je te fête en mots qui naissent en chair, en mots que l'émoi sublime le pervers, le vil, le vicieux et le décadent. Alors voilà ce que je ferai de ton corps demain pour notre anniversaire, puisque tu me l'as demandé, je te l'écris ce soir à la tombée de la nuit, au bord de l'eau.
Tu m'as demandé ce que je ferai de ton corps, je choisis de te dire que j'écrirais dessus avec toute sorte d'encre et de plume, de l'encre noire, de l'encre de feu, de l'encre d'eau de pluie et de rosée matinale. J'appuierai ma plume pointe métallique argentée gorgée de tout le suc de mes désirs volatiles pour ici enfoncer, là suggérer, ailleurs dessiner ou esquisser quelques fleuves aux circonvolutions secrètes. J'écrirai à même ta peau pour t'aider à châtier le fruit des torrents des forêts pentues, enfoncer en toi les branches dévêtues de leurs feuilles, faire rouler les galets en une pluie chantante sous la surface. Je le ferai dans l'idée que mes mots pénètrent ta chair et se répandent en dedans comme des tâches de papier buvard, tâches baveuses et sinueuses, tâches liquides, glissantes comme l'eau savonneuse qui recouvre ta peau lorsque je te baigne après nos baises, marques éponges qui sèment ça et là des caillou dures comme granit au soleil.
Alors en cet abri chaud et moite, sous l'écho de ton souffle, sous la chaleur de ton ventre, ces mots, lettres, strophes, toute ces ancrés qui s'échouent au plus profond de toi pourraient inventer quelques jeux étranges au dedans, choisir leurs formes, inventer un nouveau langage aux racines de ton être et à la source de tes lèvres pour ici griffer, mordre, brouiller, attiser, tisonner, brûler, cracher, laver, baiser, noyer, couvrir, étouffer, plonger, labourer, effleurer, tapoter, flotter, chuchoter, enivrer, apaiser, boire, tout autre verbe de leur choix pourvu qu'en toi tout tressaille, tout s'inonde, tout submerge et vienne nourrir à la fois le sujet, le verbe et l'objet.
Car de ton corps tout peut être fait, faire corps, prendre à bras le corps, combattre corps à corps, se donner corps et âme, devenir corps céleste, aimer à corps perdu, prendre corps.
Prendre corps avec l'eau, avec la pluie, t'emporter par mille crues subites et désordonnées, t'arracher à ce monde par cents rus immenses et gorgés.
Mais de ton âme, de ton cœur, de l'alliance entre le cœur et le corps, c'est depuis déjà plusieurs années que je te fête en mots qui naissent en chair, en mots que l'émoi sublime le pervers, le vil, le vicieux et le décadent. Alors voilà ce que je ferai de ton corps demain pour notre anniversaire, puisque tu me l'as demandé, je te l'écris ce soir à la tombée de la nuit, au bord de l'eau.
Déli-Cieux et merveilleusement ciselé comme bijou de Fête....
RépondreSupprimerSur-Réaliste comme un Dali pour l'Épouse du Poète!!!!