Ta voix est douce. Ta voix est enveloppe. Ta voix est rivière chaude, limpide et cristalline. Ta voix est la nappe de brouillard qui orne la commissure de ton regard. Ta voix est vapeur suave qui traîne sur ta peau nue après la baise. Ta voix est ce fil d'Ariane où l'on se laisse perdre et sauvé, où l'on se laisse prendre, où l'on se laisse pendre suspendu non pas sur le vide, mais dans la moiteur de ton sexe. Ta voix est la trace qui guide jusqu'à ton con, jusqu'à ta bouche, jusqu'à mon foutre qui se déchaîne sur ton ventre tendre, doux, chaud comme la mie de pain que je sors les mains nues de la touffeur du four. Ta voix est lenteur, exagération de la chair, silence des murmures qui jamais ne tarissent. Ta voix est le râle, la rivière chargée de terre ocre qui drague la vase, la petite mort que je tire par la queue, la queue du diable, la putain traînant sur le fil, au plus loin de la nuit, au plus profond de mon ventre. Ta voix est celle que je baillonera...