A la lumière naissante de l'aurore au bout du bout de la nuit je me suis dévêtu pour arpenter enfin nu l'asphalte de la rue et franchir la grille de fer forgée qui sépare le monde d'avant et celui de ce jour au delà du petit ru tu étais là allongée dans la rosée des herbes drues encore noire toute d'humidité vêtue je n'ai pas su dire qui de l'homme ou de la femme étais tu encore à cette heure mais j'ai su que de mon ventre nu je devais me donner sans cri sans hâte et sans bruit alors dans un même geste crue je suis devenu vague caressante ondoyant de mon flux ta terre lisse sous ma mue j'ai frémi le long de mon sexe et j'ai su la jeune pousse sous le fruit mur coulant de murmures en murmures tu t'es gorgée à ton tour d'eau et de sucre à l'envie fourmillant en ton sein trouvant mon chemin sous l'humus tu avais deux sexes celui de l'homme et celui de la femme et ma bouche mandibule retenait en un dernier souffle la lumière de la lune sous ton croissant nacre suçant ta hampe tendue et léchant ta fente nue.
Hier, je suis rentré du chemin retrouver les miens. Douze jours loin d'eux. Douze jours sur mon chemin. Cette année, j’ai passé sur le chemin dix jours seul, et j'étais merveilleusement bien. Cette année, j'y ai passé aussi pour la première fois deux belles journées et deux nuits fauves toutes particulières, et c'était naturellement et vicieusement merveilleusement bien, j'étais bien avec elle. J'étais bien avec toi. C’était bien d’Être avec toi. J’ai débuté ce chemin, il y a treize ans après une crise profonde au sein de mon couple. Pendant ces treize ans, je crois pouvoir dire être devenu l’homme que je voulais être. Nous avions à cette époque, douze années de vie commune derrière nous et une petite fille de deux ans. J'avais tellement vécu pour toi et pour les autres que je ne savais pas qui j'étais. Depuis, si ce n’est l'année de naissance de mon fils il y a dix ans, deux années calédoniennes, et deux années sous cloche sanitaire, j’ai arpenté ...
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