Sous la pluie face au vent, face à la mer et là-bas je ne sais quel pays, au pied du fort dans lequel on ne saurait pénétrer, j'ai glissé ma main, tirant la matière élastique pour l'y loger, laissant mes doigts récolter l'iode de ton sexe bénitier. Mes baisers susurrant je ne sais quels murmures lubriques et mes mots salaces et mes gestes d'amour, j'ai craché dans ta bouche et bavé sur tes joues, recueilli ta mouille pour sur ton visage y apposer un masque de luxe. J'ai léché pour te démasquer, tes joues, tes yeux, tes lèvres, le lobe de tes oreilles, leur orée, jusqu'à vouloir boire ces quelques gouttes qui s'épanchaient de ton nez. J'étais l'animal à sang chaud, l'homme animal et l'animal fait homme serrant ton cou de mes mains à me délecter de ton souffle. Souffle qui irise la mer et qui entre deux coureurs de fond écarte les berges pour confier à ma main l'espoir d'être prise, prise par elle, envahie par elle, dévastée par elle. Il était là, le trou béant et ma langue sur tes lèvres. Il était là, le vertige, le vertige du parapet, dessous la ville, au-dedans la chaleur. Il était là, ton ventre espérant mon poing ce matin de février. Et je m'en suis gardé car le fort ne devait pas être pris. Pas cette fois. Je t'en prie.
Hier, je suis rentré du chemin retrouver les miens. Douze jours loin d'eux. Douze jours sur mon chemin. Cette année, j’ai passé sur le chemin dix jours seul, et j'étais merveilleusement bien. Cette année, j'y ai passé aussi pour la première fois deux belles journées et deux nuits fauves toutes particulières, et c'était naturellement et vicieusement merveilleusement bien, j'étais bien avec elle. J'étais bien avec toi. C’était bien d’Être avec toi. J’ai débuté ce chemin, il y a treize ans après une crise profonde au sein de mon couple. Pendant ces treize ans, je crois pouvoir dire être devenu l’homme que je voulais être. Nous avions à cette époque, douze années de vie commune derrière nous et une petite fille de deux ans. J'avais tellement vécu pour toi et pour les autres que je ne savais pas qui j'étais. Depuis, si ce n’est l'année de naissance de mon fils il y a dix ans, deux années calédoniennes, et deux années sous cloche sanitaire, j’ai arpenté ...
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