Tout prendre, le bon le mauvais, le grain et l'ivraie, l'oeil du cyclone et l'origine du monde, le dernier souffle des soupirs en gerbes d'eaux, le vent dans les feuilles des peupliers, tu ne peux que plier, céder, te laisser emporter, respirer comme tu le peux le sexe profondément ancré, celui qui te dévaste, qui te souffle l'oraison, non loin de la bouche vorace qui te marque goutte à goutte diluant dans ton sang tes pupilles nacrées des vapeurs moites du trouble, il t'expire, t'arrache des murmures, jetée aux ronces d'Arménie, rougie comme sumac de Virginie, te voilà toute à toi, abandonnée, lascive et par l'instant possédée, recouverte d'un automne au pied d'un chêne rouge d'Amérique. Puéraire, chèvrefeuille, genêts, épervières et centaurées, plantes invasives que je sème sous ta peau.
Hier, je suis rentré du chemin retrouver les miens. Douze jours loin d'eux. Douze jours sur mon chemin. Cette année, j’ai passé sur le chemin dix jours seul, et j'étais merveilleusement bien. Cette année, j'y ai passé aussi pour la première fois deux belles journées et deux nuits fauves toutes particulières, et c'était naturellement et vicieusement merveilleusement bien, j'étais bien avec elle. J'étais bien avec toi. C’était bien d’Être avec toi. J’ai débuté ce chemin, il y a treize ans après une crise profonde au sein de mon couple. Pendant ces treize ans, je crois pouvoir dire être devenu l’homme que je voulais être. Nous avions à cette époque, douze années de vie commune derrière nous et une petite fille de deux ans. J'avais tellement vécu pour toi et pour les autres que je ne savais pas qui j'étais. Depuis, si ce n’est l'année de naissance de mon fils il y a dix ans, deux années calédoniennes, et deux années sous cloche sanitaire, j’ai arpenté ...
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