Cinq heures vingt cinq
Jour de pluie
encore nuit, pas un bruit
Pas un mot
une voix, synthétique, métallique
ma compagne pour le jour
Je conduis
éveillé
silencieux
le départ bien en ligne, rectiligne,
Petite radio, musicale, flash info, à voix nue
La Source, hôtel de ville
en route
Huit heures trente six
gares
rails des tramways
mots qui filent
Virages
voix sonores, bruit de craie
froissés, mâchouillés
Sous les mains
sous nos pieds
sur la rouille
les ballasts
Voix off, seuls souvent
endormis enfermés
au silence lèvent les voiles.
Seize heures quarante sept
soufflent
chahutent
lycéens libérés
Fin de journée
Mounier, MC2
cris de joie, accrochages, racontages
Loin derrière
loin devant
sur les rails
poursuites
animées
murmurés
Démurés
amoureux,
ça cajole, çà cahote
chantonne, marmonne
en roue libre
Dix neuf heures zéro deux
costumes cravates, cabas, sac à dos,
A craquer
affamés
des bribes entendues, incomprises
attendues
Vendredi, Chavant, j'entends rien
trop de bruits, trop de sons,
Programme télé, menu du soir,
énumérés
pas
à pas
les voix partent
en voyage
Une heure trente quatre
tout s'est tu
marche forcée
son du vide, plus personne
Seul à bord
dans ma bulle
Fontaine, La Poya
voix compagne m'accompagne
De la rame
rien entendu
seulement
vu
ma radio, mes collègues
intérieur étouffé
Ma cabine
toujours nuit, demi-tour
au dépôt
temps des rêves, prononcés
terminus
qu'est ce que je l'ai aimé ce tram. j'ai plein d'histoire dedans, de coeur qui bat en allant à un rdv comme à des crises de larmes après une rupture, d'angoisse pour mes 20 ans, des baisers sous la pluie à côté de l'abri Chavant , des discussions sans fin, le premier du matin très tôt à 6 h pour aller à la gare (c'est vrai que le virage est très sec quand on arrive là bas), les courses à carrouf de grand place avec mes co locataires ... j'ai découvert fontaine La poya plus tard....
RépondreSupprimerC'est ça qui me manque à la campagne. les transports en commun!! on s'est moqué de NKM mais je suis assez d'accord pour dire que les moments de grâce existent et même quand c'est bondé ^^ ( et pourtant c'est une femme qui m’horripile assez vite ).
tu le prends souvent toi le tram?
( ah et puis cette ville a aussi de belles pistes cyclables! j'adorais y aller à la fac comme ça en traversant le parc. et les contre allées...)
Bon maintenant que j'ai fait mon ancienne combattante et que je vous ai bien saoulé ^^ , je pars à la douche.Zou!
Pour moi, ce tram c'est une partie de l'âme de cette ville, on peut au moins reconnaître cela au mandat de Carignon (pour le reste : sans commentaire). Je n'y ai peut-être pas autant de souvenir et d'émotions que toi, mais j'aimais après les cours sur le campus lorsque par petit groupe joyeux nous prenions le tram pour rentrer chez nous. Les discussions y étaient souvent animées. Et puis c'était souvent l'occasion de se rapprocher de celles qui me plaisaient, de dresser quelques ponts.
RépondreSupprimerJe me souviens de l'invitation à déjeuner de celle qui allait devenir ma femme, je ne m'y attendais pas vraiment, sa cuisine improvisée était bluffante (la gourmandise, la cuisine et la gastronomie est à coup sur l'un des terreaux dans lequel se cultive encore notre couple - mais cela ne t'étonnera pas.
Je suis tout à fait en accord avec toi, c'était un très mauvais procès qui a été fait à NKM. Les transports en commun sont une source de voyage, d'émotion et partage inépuisables, les petites œillades, les paysages qui défilent, les conversations que l'on surprend, les sourires ou les regards fermés, peu importe tout cela c'est de la vie qui courent et qui file sur les rails.
L'hiver dernier, dans le cadre la préparation du printemps des poètes, j'ai eu la chance d'assister par hasard à quelques déclamations de poèmes par de très bons lecteur. C'était un instant hors du temps. Qui sait, c'est peut-être ces gens là qui m'on donné envie de franchir le pas quelques mois plus tard et de participer au concours organisé par la TAG. Ce texte en est le fruit, et beau cadeau, il a été élu lauréat de sa catégorie. C'était une belle joie dont je ne savais pas trop quoi faire, en même temps j'avais envie de la clamer sur les toits, en même temps je trouvais que c'était un peu déplacé de le faire.
Et puis je me souviendrai longtemps de ce couple, elle avec une béquille, lui en fauteuil. Ils s'aimaient... ou ils se désiraient, à tel point qu'ils étaient magnifiques de beauté et de sensualité. J'ai réussi à en écrire une histoire en m'inspirant notamment de leur image.
Maginfique poème urbain
RépondreSupprimerMerci pour la douce balade que j'ai faite plusieurs fois.
J'aime aussi les trains, les trams, les villes.
Longue vie à tes amours :)
Là, il est tout contre moi, et c'est tout bien :)
Supprimermerci
puisse mes meilleurs vœux t'accompagner.
C'est amusant comme ça me fait penser à cheminot chemine ;-)...
RépondreSupprimerMagnifique !
Merci pour l'invitation à venir te lire...
Tu devrais écrire plus souvent :-)
Une très belle année à toi et aux tiens,
et préviens si tu passes au pays des châtaigniers :-)
Bises
DDM
C'est quoi cheminot chemine ? connais pas.
SupprimerSi je passe par là-bas, promis (et chez moi une promesse, c'est sacré). Mais depuis quand le pays des châtaigner c'est dans le gard ? (demande l'ardéchois), nan méo ! :)
Tu sais bien qu'écrire ne se commande pas. Mais merci.
Beuh ! et les Cévennes gardoises alors ?
Supprimerfaut pas croire, y pas que des sols calcaires par ici ;-)
(cheminot chemine c'était une allusion à un de tes comms chez moi)...
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