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Christine 3 : Contact

J’imagine ce monde des possibles, je fais passer une par une des perles de nacre dans un fil imaginaire. Chacune de ces perles représente un monde de possibles… Cette fois je l’ai rejoint dans sa boutique, j’arrive, elle est occupée avec une cliente, ce qui me donne le temps de la détailler. Elle est vêtue d’une jupe de lin simple dans les tons ocres, un chemisier sans manche assorti avec un léger décolleté, ses jambes ne sont pas contraintes, une ouverture met en valeur la couleur de sa peau satinée, caressée par un soleil généreux. Des images me reviennent, je sais qu’elle ne porte parfois pas de culotte, je cherche à en juger, oui c’est possible, je ne vois nulle trace en surimpression, l’a-t-elle fait juste pour me provoquer ? Cela ne m’étonnerait pas après tout, en tout cas je l’imagine avec beaucoup de plaisir et mon visage s’illumine d’un sourire discret. Nos regards se croisent à cet instant, je sais qu’elle a deviné qui je suis, elle me répond, ses yeux reflètent une lueur que je crois mutine. La cliente est partie, je me présente, nous engageons la conversation. Finalement le courant passe facilement, les mots viennent naturellement, à peine 10 minutes que nous discutons et déjà les sujets se font plus intimes. Je lui parle de ces textes, des effets qu’ils ont eu sur moi, d’un air faussement détaché sur le ton de la plaisanterie je lui dit que j’ai souvent rêvé caresser son corps, titiller ses anneaux, je lui glisse d’une voix basse qu’il m’est même arriver de désirer la posséder, la fesser ! Silence, elle ne répond pas, je rougis mais ne sais que dire, je la vois se diriger vers la porte du magasin, je comprends que je suis allé un peu trop loin. Mais au lieu d’ouvrir la porte pour me montrer la sortie, elle la ferme à clef en retournant le petit écriteau « fermé ». Je n’ai plus redit un mot depuis ma dernière déclaration, elle se dirige vers moi, passe sur mon côté me regarde déterminée et me glisse au creux de l’oreille « je m’offre à toi, suis moi ».

Nous allons passer de l’autre côté, je rassemble le peu d’assurance qu’il me reste pour tenter de faire bonne figure, je sais être capable de beaucoup, je dois composer un visage, un personnage, je n’ai que quelques secondes pour cela. Mais que vais-je faire ? Certes j’en ai rêvé toute la nuit, mais sans y croire. Ce personnage je ne l’ai jamais joué. Elle marche devant moi, nous nous dirigeons certainement derrière l’arrière boutique, au calme, loin de tout regard. Cette fois je sais qu’elle est nue sous sa jupe, elle m’attendait et elle savait précisément où elle voulait m’emmener dès le début. 

La Salope !

et moi qui depuis plusieurs jours suis complètement englué dans mes atermoiements ! Son cul me saute subitement aux yeux, elle balance ses hanches ostensiblement, féline et absolument féminine voilà ce qu’elle est, une chatte en chaleur et moi un mâle en rut. Je dois me dominer, je vais la dominer. Je prends les choses en main. Je l’appelle, elle se retourne d’un air quelque peu interrogateur, s’arrête, figée. Elle doit penser que j’hésite à la suivre. Elle se trompe, j’ai fait mon choix. Je fais quelques pas, mon visage s’approche du sien, je la regarde intensément, je sens son souffle m’envahir, son parfum m’envelopper, l’intimité s’est faite, ça y est le contact est noué. Je lui fais face, l’une de mes mains se pose sur sa hanche gauche, je vois qu’elle sourit, rassurée sans doute de me voir entreprendre les prémices d’une balade exaltante, je remonte ma main, dépose l’autre à l’opposé, rapproche mes lèvres des siennes. Son rouge à lèvre me toise, il me provoque, tu vas voir… Ma main est désormais dans ses cheveux, je sens sa poitrine contre moi… souvenir… je l’ai vu harnachée, pincée, tiraillée, percée, ornée, qu’elle était belle cette lourde poitrine ainsi torturée, des chaînes, des pinces, des anneaux… ses lèvres laissent passer une langue délicieusement humectée, sa langue est prête à faire les présentations d’usage. Je choisi ce moment pour affirmer ma prise sur sa nuque, je saisis une poignée de sa chevelure châtain foncé, presque brune, stoppant fermement l’élan qui la poussait à unir nos lèvres. Je ne dis toujours rien, j’ai l’impression que le temps est suspendu, je lui souris, elle me répond plus mutine que jamais, cette fois c’est mon visage qui parcoure les quelques centimètres qui séparent nos lèvres, sa langue tente une nouvelle sortie, en vain elle ne peut m’atteindre.

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