Au commencement elle a tenté de résister, puis très vite les mots ont produit leur effet. Les faits étaient incontestables, elle s’est laissée guider, emportée par le flux des lettres, noyée par le flot des phrases qui venaient s’échouaient en son centre.
La chaleur s’est accrue, une porte s’est entrouverte et l’inconnu aux mots délicieux est entré dans la pièce. Elle ne l’avait invité qu’à demi mot, mais même à moitié l’invitation ne pouvait être ignorée, il aurait été très impoli de ne pas s’y rendre.
L’inconnu a imprégneré son rythme, là encore elle a tenté de changer les notes, mais la mélodie trop entêtante elle ne pouvait produire de notes discordantes. La musique suivait son chemin.
Elle raisonnait implacablement, aussi sûrement que 1 plus 1 font deux. Mais de deux ils ne feraient qu’un, la partition était déjà toute tracée. Alors elle s’est abandonnée, ambivalente, elle a abandonné son fichu caractère, soumise à ses désirs.
Eprise de musique, comment aurait il pu en être autrement. L’autre ne connaissait que trop les préludes du plaisir pour être sur de ne pas provoquer de fausses notes. D’abord un murmure, dans le creux d’une oreille, puis un souffle sur l’échine, une caresse sur la peau, une griffure dans la chair.
Une mélodie dans son âme, un ordre dans son corps, un frisson impératif, une morsure sur la pointe, un flot entre les cuisses. Aucun doute ce musicien sans visage lui jouait une exquise symphonie.
Il tournoyait autour d’elle, la rendait ivre de sensations, la légèreté du papillon, la détermination du félin, elle était devenue sa chatte, non plus capricieuse mais offerte. Alors il a profité d’elle pour lui faire un présent, une jouissance par les mots, pour fêter une année.
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