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Flamme

J’ai vécu une danse
Celle que l’on ne danse qu’une fois
Une envolée éphémère

Une nuit d’hiver la chrysalide se rompt
Le quotidien prend quelques aises
Le papillon fragile prend ses ailes

Une lueur l’a fait naître
Une lueur d’un soir
Dans la nuit la flamme

Elle luit calmement
Lui telle une nuée
Des phalènes se dirigent vers elle

Irrésistiblement attiré
Aimanté par la luminescence
Des ombres dont la flamme se joue
 
La chaleur est douce, enivrante
La lumière est belle, apaisante
Quelques battements et le voilà plus proche encore

La flamme se reflète sur ses ailes
Leur poudre s’irise de reflets chatoyants
C’est lui il n’en revient pas

Son vol s’ornemente désormais d’ondes colorées
Le battement de ses ailes s’imprègne
Sur cette flamme séduisante

Elle ondule, danse, mouvante, envoutante
Or, rouge, blanche en son centre
Appel du ventre, pour une danse hypnotique

Ces ailes le portent
Dessinent des arabesques
S’amusent des volutes de fumée

Le tempo est grisant
A chaque passage, le papillon se rapproche
Imperceptiblement de la source de lumière

La chaleur se fait plus sourde, engourdissante, paralysante
Pulsations de brûlure, des langues incandescentes
Lèchent le mouvement de ses ailes

Impossible de résister
Douleurs, certes, mais plaisirs
Choisir la fuite ou sombrer à jamais

Offert à cette source énigmatique
D’instinct, une décharge le parcours
Fuir, repartir, s’éloigner, un mot d’ordre

Trop tard, trop proche, trop cuisant
Grésillement, rencontre de deux mondes
L’un céleste l’autre réel

Irréversible, l’envol prend fin
Lové au cœur de la flamme
Consumé en son ventre


flamme

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