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Peurs

Nous nous sommes vus aujourd'hui. Je t'ai plié à ma volonté et tu ne pouvais protester. Tu aurais pu le voir hier. Evidemment tu as pris soin de me le dire après. Dès fois que... Me l'aurais tu dis s'il était venu finalement ? Tu ne sais pas ! Et cette réponse me met en rogne ! Que me disais tu pas plus tard qu'avant hier ?
Il n'y a que vous, c'est si fort, si intense, je n'arrive pas à dormir sans rêver de vous, je n'arrive pas à travailler sans penser à vous, je brûle de vous, je me caresse en douce à l'idée de notre étreinte, j'imagine votre voix et je me mets à mouiller. Je n'ai jamais ressenti cela pour un autre. Chaque matin mon cœur bat de savoir si vous m'avez laissé quelques messages. C'est si nouveau, si neuf, jamais un homme ne s'est autant investit de moi. Jamais je ne cède à un homme. Mais avec vous je ne peux résister. Je ne peux jouer les garces, je suis incapable de ne pas vous répondre. Les autres je les fais marner, je les fais poireauter, je me joue d'eux. Mais Vous, non ! Vous faites partie de moi, j'ai besoin de vous !
 Tous ces mots n'étaient ils que du vent ! Tu voulais le voir, tu le désirais ! Et oui, tu confirmes. Oui tu voulais baiser avec lui ! Oui ! Et encore Oui ! Tu ne voulais pas laisser passer deux années de lui pour quelques semaines de moi. Deux ans que vous vous tourniez autour l'un et l'autre. Deux années de reculades, deux années de feinte. Deux années à jouer au chat et à la souris ! Et moi ? 2 mois, 3 mois tout au plus ! Il connaît ton visage ! Il connaît ta voix ! Tu lui as donné ton téléphone ! Et moi ? Je n'ai rien de tout cela. J'ai subitement l'impression que tu ne me laisses que des miettes, alors que je veux tout de toi, absolument tout. J'enrage ! Je suis sur qu'il te connais dans les moindres détails. Je suis certain qu'il connaît ta chatte. Je suis certain qu'il l'a déjà vue béante, excitée, inondée. Et moi ?!! Je suis quoi ?
Vous êtes tout pour moi. Je ne veux pas vous perdre. Ecoutez moi, je vous l'ai déjà dit, et c'est vrai, je ne veux pas vous perdre, j'ai trop peur de vous perdre. Jamais un homme n'a autant compté pour moi. Avec vous je revis, s'il vous plait mon cœur.
 Tu me dis que pour moi tu as hésité. Tu veux du sexe, tu cries ton besoin de sexe, tu es en manque et malgré cela parce que je suis là tu me dis que tu avais finalement décidé de ne pas t'offrir à lui. Tu voulais le voir mais pas baiser. Je connais trop les méandres du désir pour savoir que tu n'aurais pas su résister. Je sais trop ce que c'est que de ne pas avoir sa dose pour espérer te croire. Tu insistes, tu as peur, tu ne veux pas me perdre, tu ne veux pas que je m'éloigne.
Restez, je vous en prie.
Silence. Tension. J'accepte, furieux, mais j'accepte. Après tout tu voulais une queue, pas un homme. Mais tu ne t'en tireras pas comme cela. Tu n'as pas su effacer de moi l'idée que d'autres connaissent les affres de ton corps mieux que moi. Je voudrais que tu sois ma vierge. Vierge, absolument vierge, pure de tout autre mâle. Au lieu de ça, tu me blesses, tu me fais souffrir. Veux tu voir comme je ne supporte pas cette idée ?! Cette idée d'autres en toi, d'autres sur toi ! Je vais te plier à ma volonté.
D'un geste brusque, je prends tes poignets dans mes mains. Tu les connais caressantes, cette fois tu n'auras que de la pierre. Je serre. Tu voulais les bras d'un homme, viril, puissant, te voilà servie ! Tu me regardes, un regard qui me trouble, embué presque en larme. Pour un peu je me laisserai fondre. Tu le sais, un mot de toi et je me jette à tes pieds, un mot de toi et je te serre dans mes bras. Mais je sais que ce n'est pas la douleur que je t'inflige qui fait naître ces larmes, c'est la peur de me perdre que je sais couplée au désir qui ronge ta chair depuis si longtemps.
 
En cet instant précis tu me veux plus que tout. Rien d'autre ne peut avoir de sens, tu sais déjà ce qui va se produire, tu sais déjà que je vais te posséder. Je ressens ton désir. Je vais t'investir, t'assaillir, te pénétrer, te déchirer, te faire gémir. Je veux t'entendre crier. Je serre plus fort, un petit cri aigu s'échappe de tes lèvres. Une larme perle sur ta joue. Je la lèche, salée comme ta chatte. Je ne veux te laisser aucun répit, je veux te faire mal comme moi j'ai mal.
 
Tu es à moi et à nul autre, je veux que les autres disparaissent de ton passé, je te veux pour moi, rien que pour moi ! Tu ne ressentiras jamais la douleur que tu viens de m'infliger, mais je vais t'en laisser un aperçu cuisant. Je veux que tu comprennes l'ouragan que tu déchaînes en moi. Je ramène tes bras dans ton dos, mes mains toujours serrées autour de tes poignets. Nos corps se rapprochent, ton souffle se fait court. Je bande. Tu t'es joué de moi et pour le plaisir de ce jeu, je ne suis pas prêt de laisser passer cela. Putain d'excitation ! Je dois me retenir pour ne pas te prendre sur le champ. Cela te plairait, mais j'ai mieux pour toi.
 
Ton corps est tendu comme la corde d'un arc, tu feins de vouloir m'échapper mais ton entrejambe se colle contre le tissu qui cache ma queue dressée. Au fond, toi et moi nous devenons animaux. Animés par un instinct plus fort que tout. Je serre encore plus fort, au maximum, cette fois la douleur a du être bien trop forte pour toi, une plainte s'échappe du fond de ta gorge entrouvrant tes lèvres, je me jette sur elles, vorace. Et tu réponds à mon baiser par un baiser déchaîné. Ta langue cherche à forcer le passage. Tu veux me happer, prendre place en moi, je te mords.
 
Je suis fou de toi, complètement fou, absolument dingue. Mes mains ne lâchent pas leur étreinte, je t'entraîne vers la coiffeuse et te projette face vers le miroir, je te vois de dos, ton cul imposant, et je contemple ton visage, je n'y lis qu'une incantation muette : Baise moi ! Baise MOI ! BAISE MOI ! Je relève rageusement ta robe et te donne une claque bruyante et violente sur ton cul de chienne en chaleur. Surprise ta gorge projette une sonorité rauque, féminine, expression d'une brûlure fulgurante augmentant d'un cran supplémentaire ton désir de débauche. Je ne prends pas la peine d'enlever ta culotte, je l'arrache d'un geste avec une force que je ne me connais pas.
 
Aujourd'hui il n'y aura pas d'obstacle entre nous. Tu romps le silence pour me crier des obscénités. Déchire moi ! Donne moi ta queue, s'il te plait, donne moi ta queue ! Mon excitation est à son comble, je n'ai jamais vécu cela, j'ai l'impression d'être complètement abruti, un homme sans cerveau, un homme complètement possédé. J'ai baissé mon pantalon de toile, sorti ma queue absolument raide de toi. J'ai vu ton regard ahuri, tu m'as crié VIENS ! SALAUD !
 
Et je t'ai pénétré, j'aurais aimé te fendre, te transpercer de part en part. Et je t'ai pourfendu encore ! A chaque va et viens un nouveau mot, putain, catin, pute, chienne, salope, ma délurée, ma dépravée, ma chatte, mon obsédée, ma diablesse, ma sirène, ma fée, mon ange, mon cœur, jusqu'à l'orgasme moi d'abord, toi dans mon sillage. Je t'ai prise dans mes bras nous nous sommes chuchoté des merci sans fin ponctués de baiser sur les lèvres, le front, les yeux. C'était si fort. Je ne t'en veux plus, je me suis vidé de toutes mes peurs. Toi ma diablesse, toi ma lionne, ne m'abandonne pas, donne moi ton corps, offre moi ton cœur.

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Photo : Hexagone

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