Accéder au contenu principal

Sale

C’est sale ! C’est mal ! Est ce comme cela que tu vois nos caresses ? Est ce comme cela que tu me vois ? Ces mots d’enfants sur ma queue ! Honte ! Rage ! Nous sommes adultes ! Adulte !!!! tu entends ? Aucun compte à rendre, je ne dois qu’à toi. Il n’y a que ton regard et mon regard. Et moi je t’aime. Pourquoi as-tu honte de ce que tu aimes ? Pourquoi as-tu peur de te laisser emporter ? Où as-tu peur d’aller comme cela ? Pourquoi faut il qu’après avoir baiser il te faille me repousser ? Coupable de quoi ? Putain mais je ne suis pas sale, je ne suis pas le mal. Suis-je si laid qu’il me faut me laver pour être ? Pourquoi ne vois tu pas le désir que je ressens pour toi ? Te désirer jour et nuit, mais oui, c’est comme ça, je suis comme ça. Accepte le, accepte moi ! Jouir c’est un gros mot. Jouir c’est sale. C’est un sale mot et ça fait des tâches, des crasses sur les draps ! Et puis quel goût ?!! Abjecte, amer, du sang qui coule, mais enfin ouvre les yeux, c’est moi ! C’est ma sève ! C’est moi qui m’écoule !

Oui mon sexe se dresse à chacun de tes frôlements. Et après ? Pourquoi trouves tu cela si malsain ? Moi je suis prêt, dans l’attente de chacun de tes gestes. J’anticipe chacun de ces possibles. Tu me veux, je suis là. Tu ne me veux pas, je m’efface. Un seul regard, une seule pause, un mot, minuscule, insignifiant et je suis prêt. Trop facile ! Pas normal ! Tu crois que je ne suis qu’une queue ? Mais regarde, regarde au fond de mes yeux ! Bleus, bleu d’amour, bleu de trouille que tu puisses ne pas m’aimer. Mais alors ?si je ne veux pas, pourquoi te sens tu niée ? Est-ce si déroutant que de pouvoir faire naître l’envie de toi en moi ? Ca n’a rien de sale, rien de mal ! Je me caresse, seul, comme si j’étais en chaleur. Toi si tu savais je te dégoûterais. Je me dégoûte. Je fuis, ça s’échappe, sans contrôle, surtout la nuit. La nuit dans mes rêves crasseux. Et moi je me vomis.

 Lave toi les mains ! Evide toi ! Mais lorsque tu me suces, lorsque tu me caresses, lorsque tu me lèches, lorsque tu es chienne… ??? Est-ce le regard que tu portes sur moi après ? Tu n’as pas idée comme cette petite réflexion m’a fait mal. Tu n’as pas idée ! Moi, tu viens de me rejeter. Une greffe infâme ne méritant plus ta sève. Moi je veux me couler dans ton moule, je veux me fondre en toi. Et je ne suis pas sale, je n’ai rien de mal. Jamais rien de ce que tu es ne sera vil à mes yeux. Je t’ai vu, je t’ai percé à jour, je t’ai fait renaître. Ce corps que tu n’aimais pas, je l’ai pris entre mes mains, je lui ai donné sa vie, je t’ai insufflé la vie. J’ai voulu te libérer, j’ai voulu te faire femme. Mais toi ce corps tu n’auras de cesse de le dénigrer ! Moi j’aime mêler ma salive à ta sève. Toi tu trouves cela si sale, si dégoûtant, au point qu’il te faut faire couler l’eau et le savon pour évacuer ton intime. Frotte! vas y frotte ! Les chaires à vif, cela ne change rien ! Moi j’aime ton odeur, j’aime sentir mes doigts après t’avoir fait vibrer. J’aime me laver les mains et sentir encore tes effluves de safran m’envelopper. Mais pour toi c’est sale. Et moi je lutte. Je lutte pour ne pas sombrer. Sale voilà le mot que je posais sur le sexe. Je ne saurais jamais ce que c’est que le sexe, celui qui pue, qui est moite, qui est crade, plein de crasse, d’envie, de violence, d’épines, parce que je suis sale, parce que je suis mal. Condamner à te faire l’amour comme une femme, parce que je ne peut pas être mâle.

foto_patty

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Le chemin et la terra incognita

  Hier, je suis rentré du chemin retrouver les miens. Douze jours loin d'eux. Douze jours sur mon chemin. Cette année, j’ai passé sur le chemin dix jours seul, et j'étais merveilleusement bien. Cette année, j'y ai passé aussi pour la première fois deux belles journées et deux nuits fauves toutes particulières, et c'était naturellement et vicieusement merveilleusement bien, j'étais bien avec elle. J'étais bien avec toi. C’était bien d’Être avec toi. J’ai débuté ce chemin, il y a treize ans après une crise profonde au sein de mon couple. Pendant ces treize ans, je crois pouvoir dire être devenu l’homme que je voulais être. Nous avions à cette époque, douze années de vie commune derrière nous et une petite fille de deux ans. J'avais tellement vécu pour toi et pour les autres que je ne savais pas qui j'étais. Depuis, si ce n’est l'année de naissance de mon fils il y a dix ans, deux années calédoniennes, et deux années sous cloche sanitaire, j’ai arpenté ...

Linoléum

Dans l'ambiance masculine du restaurant, je regarde ses yeux. Ils sont chocolats et me disent ce qui est écrit sur ses boucles d'oreille. A côté de nous, deux hommes et une vieille dame. Je partage avec elle une cervelle de canut et une salade de lentille. Port de moustache autorisé, je me mets à regretter l'ambiance enfumée qui a du accompagner ce lieu si souvent. Pourtant je ne fume pas, je n'ai jamais fumé. Elle parle, bien plus que moi et bien mieux que moi. Je souris. Ces cheveux roux me rappellent sa nuque, l'implantation de ces cheveux dans sa nuque que j'ai trouvée si belle quelques semaines avant. Je ne lui connais pas de collier mais suis certain qu'elle les porterait parfaitement. Soudain, elle m'interrompt, se lève. J'ai l'impression que tout ce que je peux dire de sérieux est terriblement ennuyeux et quelconque. Ça n'est qu'une gêne passagère, je suis bien. Mes yeux se portent sur ses jambes. Je ne distingue pas ses bottes...

Un monde en soi

Chaque chose était vivante. Chaque chose était mémoire. Chaque objet était une part d'elle. Chaque objet était elle. Elle était ces objets. Ils étaient elle, sa propriété, son domaine, son monde à elle. Disposer des choses était une nécessité absolue de sa vie. Les faire siens c'était maîtriser un monde, un univers qui lui était propre, univers secret, inconnu, inabordable pour quiconque n'aurait pas été dans sa peau ou dans sa tête. Qui saurait déchiffrer le sens que prenait pour elle cette large tête sculptée qui trônait fièrement à proximité de son lit ? Travaillée dans un bois de noyer aux teintes ambrées, cette crinière sauvage prenait à ses yeux l'écho d'une chevelure de femme s'ouvrant partiellement sur le front équidé d'un animal aux naseaux puissants et au regard fier, un regard porteur de mythes aux chevauchées et aux combats fantastiques. Qui pouvait comprendre que l'anthracite et le gris de lave des tapis épais qui gisaient en rectangles séq...