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Elle, lui, moi

Pourquoi ? Il n’y a pas de réponse. Il y en a beaucoup trop. Pourquoi ? Je ne sais pas. Je ne veux pas savoir. Un désir. Un souhait. Une aspiration. Une chose, VIVRE ! Pleinement, vivre intensément ce qui m’est offert à cet instant. Décadence des sens, insensée décadence. Sophie est là. Romain est là. Je suis là. Des dizaines d’hommes et de femmes sont là dans ce spa libertin. Je suis à la fois spectateur et acteur. Je ne maîtrise pas ce jeu. Je ne décide pas, nullement, je me laisse porter. Tout est flou autour de moi. Je flotte, irréel, plus aucune prise sur rien, je n’ai plus cette force de comprendre, je respire lourdement, je suis. Mode instinctif. Je regarde, nu. Je regarde ces nudités qui nous regardent, ces hommes qui se branlent, ces femmes aux regards lubriques, ces couples qui s’enlacent sans aucun voile, ces corps indisciplinés, ses âmes en quête de ce tout, de ce grand tout, la jouissance. Jouir. Jouir. Encore. Encore. Sans fin. Sans arrêt. Sans répit. Des fantômes, ils errent, je suis l’un d’eux. Vaste confrérie secrète réunie le temps d’une nuit. Des fantômes qui disparaitront au soleil levant. Ils passent de spectacle en spectacle, de pièce en pièce, de corps en corps. Vampires, lubriques, assoiffés. S’en mettre plein Les yeux, plein la vue, plein la bite, plein la peau. Sentir. Voir. Exhiber. Partager. Donner. Prendre. Baiser. Baiser. Baiser. Et encore BAISER. A en déborder, jusqu’à la nausée, jusqu’à l’effacement complet, jusqu’à la rémission. Totale, inconditionnelle, dévastatrice.

Je fais partie du tableau. Nu. Bandant. Tendu. Dur comme le plus solide des métaux. Sophie est à genoux. Le visage contre le sol, dévastée. Les cheveux en tout sens. Le regard ailleurs, transportée de jouissance. Les mains liées dans le dos. Romain la possède, la pénètre, la prend. Brut. Sans détour. Animal. Glisse. Son cul. Sa chatte. Son cul. Sa chatte. Chaude, luisante, humide, affolante. A mon tour. Je la prends. Griffe sa peau. Frappe son cul, des claques, des traces, rouges, pourpres, brulantes. Elle crie. Encore. Veut ma queue. Veut être chienne. Je me jette en elle. Chevauche de toutes mes forces. Elle gémit, pas pour moi, pas pour Romain, pour tous ces fantômes qui nous hantent, qui nous observent, nous encouragent, nous encerclent, se caressent. Romain la fait taire. Son sexe disparaissant dans sa bouche très largement ouverte. Je force, je donne, énergie impie, parcours de la chair, de mon corps à son cul, vers son ventre, ses épaules, son visage, sa queue. De moi à lui, en passant par elle. Trait d’union entre deux hommes. Minotaures, monstrueux, éphémères, sensationnels. J’explose. Trop vite, trop tôt, trop fort. Les idées éparses, l’esprit anéanti. Petite mort disent certains, grande vie pour d’autres. Romain libère Sophie. Lui glisse quelques mots. Je ne vois que leurs lèvres. Je ne comprends pas. Absorbé. Drogué. État second.

Deuxième acte. Sophie s’approche. Vision décalée, stroboscopique, décomposée. Me lèche. Me nettoie. Mon sperme. Sa salive. Sa propre odeur. Des traces d’elles. Des traces de moi. Se redresse. Une main sur ma nuque, caresse mes cheveux. J’en veux. Encore. Oui. Encore. Je sens son emprise sur moi. Position inversée. Du dominant, me voilà dominé. Ses mains sur ma peau. Pinces. Griffes. Elle pince, la pointe de mes tétons. La tire. La mord. Cela me rend fou. J’aime. J’en redemande. Mes mains ont besoin de la prendre, pétrir son corps, pénétrer ses chairs à nouveaux. Mais rien de cela. Je me laisse envahir. A nouveau tendu, droit, à m’en déchirer. Je veux la déchirer, la faire hurler de plaisir, l’entendre gémir mon prénom. Romain nous observe, silencieux, souriant. Troublant, le regard d’un homme sur nous, comme si j’étais une femme. Trouble. Érection. Instantanée. Sophie m’oblige. Je prends la posture de son choix. Le cul relevé, haut, bien haut. Elle lèche à nouveau, autre chose, plus enfouie, plus cachée. C’est bon. Surprenant. Oh mon dieu. Délice insensé. Me pénètre, de sa langue, de ses mots, de ses doigts. Je deviens une chose. Une chose affamée. J’ai faim. Faim de sexe, de dépravation, de vice. Elle branle mon cul, pas d’autres mots. Une vraie salope. Elle ou moi ? Salope, et c’est bon. Point barre. Bien raide, gonflé, écartelé. Putain. Enfer délicieux, ravissant, submergeant. Sophie cesse sa prise.

Me libère. Reste captif. Sophie glisse sa langue entre mes lèvres, elle joue, m’allume, chaude, incendiaire. Elle joue. Je joue. Il joue. Romain est là debout. Face à nous deux. Un sexe érectile. Je le trouve beau, je trouve que sa queue est belle. Première fois. Une évidence. Pourquoi ? Pourquoi pas ? Sophie m’embrasse. Saisi ce sexe qui l’a tant de fois possédée. Continue ses baisers. Astique, le branle. Enfin le suce. Sa queue est toute proche. En suis-je capable ? Elle le suce, plus que jamais chienne. Se place légèrement de côté. Ses lèvres en haut, en bas. Ce sexe traversant, avant, arrière, rythme lent, d’avant en arrière. Sophie me regarde. Je me rapproche. Un baiser particulier. Entre nous, ce sexe d’homme. Je l’embrasse. Elle comme lui. Puis de ses lèvres, à sa langue, de la femme, à l’homme, sa chair d’homme. Surprenant. C’est doux et chaud. Dur mais tendre. Il ne bouge pas. Se laisse faire. J’y prends goût. Je l’engloutis. Joue. Entraîné par mon initiatrice. Elle, lui, moi. Je me sens chienne, salope, complètement fou, fou de jouissance, je n’en ai jamais assez, toujours plus. Et je le prends en moi, et je l’accueille. Sophie, Romain, moi. Elle prend ma queue, me suce. J’ai son sexe entre mes lèvres, je n’ai pas à m’appliquer. D’instinct. Je reproduis ce qu’elle me fait. Prise. Profonde. Virile. Douce. Une boule énorme m’envahit. Elle monte en intensité. Graduellement. Exponentielle. Orgasme. Démultiplié. Ravageur. J’explose en elle. Épileptique. Soubresauts. Incontrôlable frisson. Elle me libère. Se met à genoux. Position d’offrande. Son maître pollinise son visage. Je regarde. Hébété. Là. Et ailleurs. C’est beau. C’est tout. Elle recueille ce foutre comme une offrande à sa décadence. Conclue le sacrifice en m’embrassant, langoureusement, impudique, fière, maîtresse d’elle-même, maîtresse de nous, malgré tout. Elle, lui, moi.

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