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Miroir #2

Je ne me suis pas trompé. Alors que Lise tente de vous apprivoiser, vous me regardez froidement, une colère sourde à fleur de peau. Vous reculez. Vous semblez fuir, comme si vous vouliez à tout prix partir d’ici, tout laisser, tout abandonner. Vous vous figez à nouveau. Je reste silencieux, essayant de vous dire par l’expression de mon seul regard, qu’il ne faut pas, qu’il faut accepter, ne disant pas que ce que je crains plus que tout n’est pas tant que vous me déceviez, mais au contraire que je puisse vous décevoir. Puis votre corps m’échappe. Je n’attends pas plus longtemps, je me lève, m’approche et saisit votre bras. Je ne sais trop quoi faire en cet instant. Dois-je la rassurer ? La mettre en demeure ? Dois-je lui dire combien je tiens à cette rencontre ? Combien je sais qu’elle y trouvera plaisir et épanouissement ? Je demande à Lise de nous laisser. Enfin seul. Vous ne voulez pas me regarder, dans un effort violent j’arrive enfin à trouver mes mots, et devant votre refus d’entendre quoi que ce soit ils explosent.

« Regardez-moi ! » rien… je me reprends, je ne veux pas la perdre, je veux l’apaiser, je ne veux pas la décevoir, Sur un ton sincère et doux cette fois. «  Regardez-moi s’il vous plait » 

Vous me fusillez du regard, colère ! Je relève le défi, vous devez comprendre que je peux être maladroit, mais je ne veux que votre bien, que votre plaisir.

«  Je suis à vous, pas à elle ! Je ne peux pas….pardonnez-moi » me dites vous d’un air abattu. Je dois me dépasser, la rassurer.

« Virginie, ma femme vanille, effectivement vous m’appartenez …Corps et âme. En acceptant de vous donner ainsi à moi, cela signifiait que vous vous abandonniez à mes envies… celle d’aujourd’hui étant de vous offrir à mon amie pour qu’elle vous apprenne le plaisir féminin qui semblait vous attirer…. » J’hésite… je tente l’esbroufe, suite de pique, valet, dame, roi, as, en plein cœur.

« Je vous laisse le choix Mademoiselle….là, maintenant ! Soit vous quittez cet appartement immédiatement mais définitivement, soit vous décidez de vous laisser aller »

Cette fois je sens que votre regard n’ose plus jouer l’affrontement. Des paroles, je passe au geste. Je dépose des baisers sur votre cou, j’insiste, je veux vous reconquérir, vous rappeler comme il est bon de s’abandonner. Je vous mords légèrement, vous frissonnez, je sais que vous aimez ces baisers affamés. 

«  Laissez vous aller, Mademoiselle faites- moi ce plaisir… je sais votre désir de n’être qu’à moi mais ce que je vous offre aujourd’hui je ne pourrais jamais vous l’apprendre par moi-même… laissez moi vous regarder prendre un intense plaisir que seule une femme peut provoquer chez une autre….je serai là, vous ne serez pas seule….votre corps sera à elle pour un moment mais votre âme sera à moi quoiqu’il arrive…. »

Je poursuis mes baisers et joue enfin mon atout. Je dépose nonchalamment mon index sur la base de votre cou, l’ongle sur votre peau et j’entame une descente vers vos enfers, aiguisant votre peau, griffant votre dos. Je vous entends soupirer. A cet instant, je sais la partie gagnée. Pourtant, une petite vague dans votre corps semble me contredire, vous esquissez un geste infime de recul, mais ne vous en laisse pas le temps en glissant un doigt furtif à l’orée votre intimité, juste entre vos lèvres. Je ne bouge plus. Je vous entends soupirer à nouveau. Nous nous allongeons dans le lit. Mes mains parcourent vos courbes, flattent vos sens. Votre corps s’anime, vos mains tentent de répondre à leur tour. Je baise votre peau, trop heureux de vous sentir enfin réceptive. A vrai dire en cet instant, il suffirait d’un mot de votre part, d’une prière, pour que je renonce à vous offrir Lise. Mais je ne vous en dit mots. Nos corps, l’un contre l’autre me font oublier l’objet de cette soirée. Mais Lise n’a pas oublié, je l’aperçois approcher, toute proche. Virginie ne l’a pas encore vue. Il suffit que ses mains se mélangent aux miennes, pour que le corps de ma captive se raidisse à nouveau. Vous tentez même de repousser ses caresses, je saisis vos mains pour vous empêcher de faire une bêtise. Vous êtes en apnée. Je n’ai plus qu’à espérer que les caresses de Lise sur votre peau soient aussi irrésistibles que le souvenir que j’en garde.

Lise a décidé de sortir le grand jeu, toute concentrée à sa tache, sa langue joue maintenant sur l’intérieur de votre cuisse… Vous résistez…. Elle continue de jouer avec sa langue puis glisse sa main lentement, tendrement, sur votre intimité… elle caresse tout doucement votre peau douce et soyeuse en cet endroit précis…puis vient y déposer un baiser…un de ses doigts glisse vers votre clito…et commence à le titiller, à l’effleurer… Lorsque je vous caresse de la sorte en général vous fondez dans mes bras. Pourvu qu’il en soit ainsi… Je sens que vous vous battez. Vous ne savez plus si vous devez accepter et vivre votre abandon, ou refuser par peur de ce que vous pourriez découvrir. Je sens cette tension en vous, la lutte est toujours incertaine, je ne veux pas entendre de « non », j’étouffe vos lèvres d’un baiser voluptueux. Vos yeux sont clos. Je vous dévêtis lentement, la guêpière et le string pour moi, les bas pour Lise, et nous vous laissons nue, sans défense, totalement offerte.

C’est ce moment que je choisi pour cette fois, entrer de plein pied dans l’offrande que je vous fais. « Laissez-vous aller… votre corps frémit, réagit….acceptez le fait que vous éprouviez du plaisir grâce à elle….n’ignorez pas ce plaisir qui monte en vous….je vais à présent vous laisser, je serai tout près, je ne vous abandonne pas….. » J’ôte mes mains le plus doucement possible de votre corps, laissant traîner ma peau le plus longtemps possible contre la votre, j’effleure délicatement votre poitrine généreuse et murmure mes derniers mots dans le creux de votre oreille.

« Ouvrez-les yeux et regardez-moi ! » cette fois vous êtes conquise, captive de mes mots, vous devenez captive de mon regard. Et votre corps s’ouvre enfin. Quelle beauté. Oui, Virginie, en cet instant, vous ne pouvez vous douter comme la vision que vous m’offrez est des plus magnifiques. Je m’accroupis à quelques dizaines de centimètre de vous. Je vous regarde vous abandonner peu à peu, tout doucement au plaisir qui vous envahit. Je vous vois rougir, je vois vos pupilles se dilater. Et vous ne cesser de communier avec mon regard. Quelle intensité ! J’essaye de deviner ce que vous ressentez, comme j’en suis certain toute à votre plaisir, vous devez malgré tout vous demander ce qu’il en est pour moi. Vous gémissez. Votre corps répond merveilleusement aux charmes de Lise. Lise vous lèche, vous parcourt, elle ne vous laisse aucun répit. Cette fois elle est passée en mode vorace. Elle goute votre intimité, répand votre odeur sur vos seins par des baisers pointilleux. Je la vois caresser doucement votre sein avant d’en prendre le téton et de le pincer pour vous arracher un gémissement de plaisir. Vous enlacez ce corps improbable que vous refusiez tout à l’heure. Une main dans sa chevelure châtain, l’autre sur votre sein, rejoignant sa main pour lui montrer que vous aimez cette caresse douloureuse. Vous tirez à votre tour sur la pointe de vos seins. Invitant Lise à ne pas vous ménager. Vous êtes parfaite ma chère Virginie.

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