Accéder au contenu principal

Ma délicatesse

Je ne suis pas convaincu par le titre, une idée de titre pour ce texte ("Cocaïne" étant déjà pris) ?
Je suis debout, face à la glace. Le pantalon de mon costume tombé en vrac sur mes chevilles. Une masse de coton et soie couleur moka contrastant avec le cuir noir de mes chaussures italiennes. Le slip baissé légèrement de façon à laisser sortir mon sexe tendu et chaud. Le haut tranche avec l'urgence du bas. Veste identique au pantalon, chemise blanche, cravate élégante teintes jaunes, chocolat et entre-fils bleutés. C'est moi. Le parfait chief officer. En apparence lisse. En réalité parfaitement défroqué. Nous sommes un peu tordus tu me diras. Je ne sais pas, moi j'aime nous faire plaisir. J'aime lorsque nous jouissons l'un et l'autre à l'imprévu, en parallèle en décalage ou de concert.

Juste quelques mots qui nous font vite basculer. J'entends derrière la porte le va et viens de collègues en uniforme. Ils ne savent pas, et c'est tant mieux. Je ne saurais pas dire ce que voit mon regard en cet instant. C'est un regard intérieur qui voit en moi et en toi. Je me vois comme filmé de côté, toi devant moi, la robe remontée sur tes hanches, ton cul rebondi criant haut et fort qu'il veut se faire prendre et bien foutre. Une main posée sur le rebord du plan de travail gris, l'autre posée sur le miroir. Au grès de mes assauts, tes ongles longs forment de petits sons lorsqu'ils se mettent en musique contre la matière dure de la glace au grès de mes assauts. C'est ce que nous voulons l'un et l'autre, un instant partagé entre deux débauchés, deux camés de la bite, du cul et de la chatte.

Cocaïne, cela ferait un joli prénom à ta chatte si je devais la prénommer. Il n'y a aucun tissu en dessous de ta robe. Tu es venu comme cela à moi, venue fureter sur mon téléphone pour m'aguicher avec deux photos lumineuses, ton sein lourd caressé par l'eau projetée par le pommeau luisant de la douche, ta chatte fouettée par le même jet. Et l'envie de démonter le pommeau pour t'enfiler la masse froide, dure et luisante du pommeau au plus profond de tes entrailles afin de remplir ton corps de mes désirs et fantasmes barrés. Voilà ce qui me vient à l'esprit, là tout de suite. Je me sens d'humeur pantagruélique, et si ce n'était le costume que je porte je m'imaginerai volontiers ogre te dévorant, pressant le jus de tes sucs pour arroser la chair exposée à l'air moite de cette petite pièce de faïence blanche.

Ton con, Cocaïne. Ma bite, héroïnomane. Oui, j'ai les idées fixes, un peu tordues et déviantes, pourtant elles poussent drues, vite et fort. Elles poussent, elles écartent, elles pénètrent jusqu'à la source de nos hypophyses comme un poison espéré. Mes doigts fourmillent sur mon sexe, il est chaud, il est doux, tendu. Il m'enveloppe de ces charmes langoureux. La base de mon gland est comme une petite barrière que vient lécher un amas de chair en guise de frein. J'aime y poser en étai mon index en tapotant mon sexe.

Je suis camé jusqu'à l'os, c'est là maintenant tout de suite que je veux lâcher mon foutre dans ton corps, peu importe où. Et pourtant je tâche de résister. Ecarte ton cul que je vienne y glisser ma langue animale, écarte l'orifice que je vienne m'y pourlécher honteusement, gouter à ton intérieur et te dévorer une fois de plus.

Ma queue est tendue au possible, je ne la caresse plus, ma main est simplement posée, l'enserrant doucement, je sais qu'il ne me faudra qu'une minuscule pression pour me mettre à gicler. Retournes-toi. Regardes-moi comme je suis ailleurs. Dépêches-toi, il y a urgence, je ne suis plus en capacité d'attendre, me voilà au sommet de la courbe, la zone de non retour. Vite, je tapote mon frein. Mes pensées se font plus précises, je veux que tu puisses me voir gicler, je veux que tu plonges en mon antre, que tu te rassasies de moi. J'appuie. Comme un flash, une déflagration. Ma queue éructe de petites décharges venant mourir sur mon ventre, sous mon nombril. Ma queue est belle, dure et douce. Les veines y sont gorgées de ce poison de toi, le pourtour du gland se met à gonfler comme une légère boursouflure et c'est en pleine lumière que je t'imagine venir lécher mon foutre pour sans attendre venir investir ma bouche de ta langue cajoleuse.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Le chemin et la terra incognita

  Hier, je suis rentré du chemin retrouver les miens. Douze jours loin d'eux. Douze jours sur mon chemin. Cette année, j’ai passé sur le chemin dix jours seul, et j'étais merveilleusement bien. Cette année, j'y ai passé aussi pour la première fois deux belles journées et deux nuits fauves toutes particulières, et c'était naturellement et vicieusement merveilleusement bien, j'étais bien avec elle. J'étais bien avec toi. C’était bien d’Être avec toi. J’ai débuté ce chemin, il y a treize ans après une crise profonde au sein de mon couple. Pendant ces treize ans, je crois pouvoir dire être devenu l’homme que je voulais être. Nous avions à cette époque, douze années de vie commune derrière nous et une petite fille de deux ans. J'avais tellement vécu pour toi et pour les autres que je ne savais pas qui j'étais. Depuis, si ce n’est l'année de naissance de mon fils il y a dix ans, deux années calédoniennes, et deux années sous cloche sanitaire, j’ai arpenté ...

Linoléum

Dans l'ambiance masculine du restaurant, je regarde ses yeux. Ils sont chocolats et me disent ce qui est écrit sur ses boucles d'oreille. A côté de nous, deux hommes et une vieille dame. Je partage avec elle une cervelle de canut et une salade de lentille. Port de moustache autorisé, je me mets à regretter l'ambiance enfumée qui a du accompagner ce lieu si souvent. Pourtant je ne fume pas, je n'ai jamais fumé. Elle parle, bien plus que moi et bien mieux que moi. Je souris. Ces cheveux roux me rappellent sa nuque, l'implantation de ces cheveux dans sa nuque que j'ai trouvée si belle quelques semaines avant. Je ne lui connais pas de collier mais suis certain qu'elle les porterait parfaitement. Soudain, elle m'interrompt, se lève. J'ai l'impression que tout ce que je peux dire de sérieux est terriblement ennuyeux et quelconque. Ça n'est qu'une gêne passagère, je suis bien. Mes yeux se portent sur ses jambes. Je ne distingue pas ses bottes...

Un monde en soi

Chaque chose était vivante. Chaque chose était mémoire. Chaque objet était une part d'elle. Chaque objet était elle. Elle était ces objets. Ils étaient elle, sa propriété, son domaine, son monde à elle. Disposer des choses était une nécessité absolue de sa vie. Les faire siens c'était maîtriser un monde, un univers qui lui était propre, univers secret, inconnu, inabordable pour quiconque n'aurait pas été dans sa peau ou dans sa tête. Qui saurait déchiffrer le sens que prenait pour elle cette large tête sculptée qui trônait fièrement à proximité de son lit ? Travaillée dans un bois de noyer aux teintes ambrées, cette crinière sauvage prenait à ses yeux l'écho d'une chevelure de femme s'ouvrant partiellement sur le front équidé d'un animal aux naseaux puissants et au regard fier, un regard porteur de mythes aux chevauchées et aux combats fantastiques. Qui pouvait comprendre que l'anthracite et le gris de lave des tapis épais qui gisaient en rectangles séq...