Maud,
Vous ne pouvez-vous imaginer l’émoi qui a été le mien tout à
l’heure au dîner. Toute cette après-midi, j’ai eu envie de poser sur vous le
regard d’un homme touché par votre simplicité, votre énergie, ce mélange entre
douceur et force, le regard d’un homme qui au fil des heures passées à vous
écouter parler commençait à s’imaginer pouvoir coller son corps contre votre
peau dénudée. Vous ne pouvez imaginer Maud à quel point, à l’issue de notre
après-midi de travail j’espérais pouvoir rester auprès de vous. J’en étais
fébrile, les collègues me parlaient sans que je ne sois capable d’être attentif
à ce qu’ils me disaient. Vous étiez en retrait du groupe, au téléphone, vous
étiez expressive, totalement à ce que vous faisiez, et pendant que les autres me
parlaient, moi je restais le regard posé sur vous, sur votre visage. Je suis
descendu sur vos seins, ces seins que je devine lourd et doux comme du satin.
Ces seins que j’imagine déjà prendre à pleine bouche pour les téter goulument,
les saisir dans mes mains et vous téter à tirer votre peau douce au fond de ma
bouche. Maud, vous n’imaginerez jamais que mon sexe s’est mis à grossir alors
que j’étais dans ce hall impersonnel assailli par les collègues mais tout à mes
rêveries de vous. Je n’ai rien montré de tout cela, mais avez-vous toutefois
ressenti comme j’avais envie de vous. Non pas uniquement de vous au sens
strictement charnel, mais de vous aussi par l’esprit, vous connaître, vous
apprendre, vous comprendre, vous découvrir, m’émerveiller de la femme que vous
êtes, vous offrir ce qui me porte, les lieux que je côtoie, les paysages qui
m’environnent. Je crois que cela pourrait se résumer en quelques mots qui
disent tout « être à vos côtés ».
Nous avons pris le chemin du restaurant, j’ai dû suivre le groupe,
contraint. Vous vous étiez toujours au téléphone, derrière nous, plus nous
avancions et plus vous preniez du retard. Sonia me tenait la pâte, me parlait
de je ne sais plus quoi. Mon dieu comme j’ai eu envie de la planter là pour
vous attendre. Mais enfin, cela ne se fait pas.
J’espérais au fond de moi que je vous retrouverai en face de moi au
restaurant. Je me prenais même à imaginer qu’il n’y avait pas suffisamment de
place et que nous nous trouvions tous les deux isolés à une table à l’écart.
Scénario guère plausible, je vous l’avoue. Marc est un bon logisticien, il sait
choisir les restaurants et veiller à ce que tous nous puissions y trouver notre
compte. Justement, Marc, lui avait su se faire oublier, parti après nous, je le
voyais maintenant à vos côtés. Marc, tu n’as pas le droit. Maud, imaginez comme
je l’enviais ! Lui, le beau mec, typé méditerranéen, sans doute un corps
finement dessiné, plein d’assurance et moi qui ne savait que faire, comment
faire, qui imaginais toute sorte de possibilité sans oser en saisir une. Je me
retrouvais l’instant d’une pensée devant le sas des toilettes du restaurant, à
genoux sur le sol en train de lécher copieusement votre sexe frémissant. Ou
sentant votre pied appuyer sur le tissu de mon costume de soie, à cet endroit
précis qui irradie mon cerveau et mon corps. Et si je vous suivais aux
toilettes sans que vous ne vous en rendiez compte ? Je griffonnerai mon
numéro de téléphone personnel et le glisserai sous la porte anonymement,
espérant que vous soyez curieuse de découvrir celui qui se cache derrière ce
petit papier. Et si tout simplement, à l’issue du repas je vous proposais de
prendre un verre avec moi, de vous raccompagner à votre hôtel ? Mais
d’autres se grefferaient sans doute à nous, imaginez si vous aviez fait suivre
l’invitation, cette torture que vous m’auriez infligé. Alors j’ai préféré ne
rien faire, me dire qu’il fallait que j’attendre, que cela passerait. Après
tout, ne suis-je pas un peu fou à me laisser aller, à me sentir attirer par une
femme tant par le cœur d’aimer que par le désir de baiser, une femme que je ne
connaissais pas avant ce début d’après-midi ? Oui, je vire midinette, cela
ne devrait pas me correspondre, moi qui aime posséder, prendre mon dû, dominer
les femmes.
Oui, Maud, je ne veux pas me cacher de ce que j’aime. Par
cette lettre vous me découvrez, un peu fou, très, trop peut-être ? Par
cette lettre, je m’offre à vous sans ombre. Vous prendrez peur sans doute. Mais
j’en ai marre de garder pour moi ce qui me touche, je veux rendre et dire ce
qui me touche. Maud, vous me touchez. Vous m’avez touché lorsque vous avez
choisi de vous installer en face de moi, cela n’était sans doute qu’un hasard,
mais je l’espérais tant que mon cœur a fait un bond et mon visage neutre as du
rayonné d’un vaste sourire. Et notre discussion qui ne concernait que nous. Les
autres parlaient de travail, nous participions peu à la conversation, nous
faisions quelques grimaces entendues pour protester ou souligner la parole de
l’un ou de l’autre. Connivence simple, naturelle. Maud, voilà plusieurs
semaines que nous nous écrivons, toujours au sujet du travail, pourtant il y a
toujours un échange sur nos vies respect ives, sur ce que nous sommes. Nous
avons conservé cette simplicité et j’ai envie de vous confier ce désir
irrépressible d’être avec vous. J’y pense fréquemment. J’espère vos messages.
J’espère aussi étonnamment vos silences car je sais que même s’ils peuvent être
long, ils seront un jour rompu par vos mots, et que ces mots je les
accueillerai toujours avec espoir. Hier, nous avons fait notre réunion Skype et
votre débardeur m’offrait un merveilleux décolleté. Je me suis retenu de vous
demander de sortir vos seins de votre débardeur, de les caresser, de me montrer
comment vous les caresseriez si vous étiez seule chez vous. Il y avait un
miroir sur le côté de votre étagère et je vous ai imaginé un gode de belle
taille fiché dans votre cul démoniaque, un autre enfoui dans votre chatte
baveuse, vous sur votre lit, au-dessus de votre miroir, vous baisant dans un
rodéo endiablé. Maud, cela ne vous étonnera pas, mais je jouis de vous depuis
des semaines. Certaines nuits me conduisent à jouir dans mes rêves et de
constater dans un demi-sommeil que mon éjaculation était bien réelle. Maud,
tout chez vous me donne envie de vous baiser, de vous aimer, de vous attendrir,
de prendre soin de vous, de vous malmener, de vous prendre. Tout chez vous me
donne envie de me laisser aller, de m’offrir à vous, que vous me baisiez aussi,
profondément. Tout chez vous me fait osciller entre animalité débridée et
tendresse infinie.
Maud, cette lettre sera peut-être sans réponse pour mille
raison. Parce que vous me prendrez pour un fou, un taré, un obsessionnel, un
dépravé, un homme déviant, instable, immature, dangereux, par ce que vous
considèrerez que vous ne ressentez rien de cela, parce que je peux ne pas vous
plaire, parce que je me suis fait tous les films du monde et que je suis rêveur
et naïf, parce que vous êtes mariée, parce que je me trompe de femme, que vous
n’avez aucune envie de vous investir dans une relation que je ne saurais
définir, parce que nous n’habitons pas la même ville, parce que j’entretiens de
nombreuses relations, parce que j’aime l’idée du sexe débridé, l’idée que
l’osmose peut nous conduire à la luxure, à la transgression, parce qu’aimer
c’est aussi savoir explorer à deux les ombres qui gisent en nous, parce que je
suis un homme quelconque, au physique quelconque, aux passions quelconques,
parce que vous vous êtes la vie, la force, la vitalité, l’éros qui enchante le
monde, oui vous pouvez choisir chacune de ses raisons pour ne rien me répondre
ou pour me jeter. Mais je ne veux plus me cacher, je ne veux plus vivre cette
dernière scène du restaurant où je regrette amèrement de ne pas vous avoir
proposé de rester avec moi, où je me retrouve seul comme un con à rentrer chez
moi alors que j’apprendrai le lendemain qu’en rentrant à votre hôtel avec Sonia
vous avez fini par aller faire une belle fiesta dans un club qui avait tous les
airs d’un club libertins.
Maud, j’aimerais pouvoir être à vos côtés. M’endormir nu
contre vous, mon buste contre votre dos, mon sexe contre vos fesses charnues,
une main sur votre poitrine délicieuse, mon visage dans le parfum de votre cou.
Maud, j’aimerais me réveiller, ne serait-ce qu’une nuit en bandant contre vous,
glisser mon sexe entre vos lèvres et vous réveiller ainsi doucement lentement,
croitre de plus en plus en vous, vous emmener du rêve à la réalité, repartir
avec vous dans le rêve.
Maud, soyons à nos côtés.
Bien à vous
Raphaël
Maud apprécie, tellement, si vous saviez.
RépondreSupprimerVous connaissez Maud ? Il faut absolument me la présenter !
RépondreSupprimerVous voulez bien ?
Peut-être que Maud vous répondrais cela http://authentiquestropiques.com/ailleurs-et-vous/ . Mais la réponse écrite avant la lettre, ce serait étrange
RépondreSupprimerC'est un beau prénom Maud.
En chaque homme, il y une Maud sûrement... ou un Marc. Ou plusieurs Maud et plusieurs Marc peut-être. :-)
RépondreSupprimerDu moment qu'il y a aussi un Raphaël... et la je dis : "Maud ! sort de mon corps !!"
SupprimerJe suis pas certain qu'il y ait beaucoup de Marcs (prononcez Marx) en moi, mais des Mauds, c'est possible !
Depuis que j'ai lu ton billet, je n'arrête pas de re fredonner cette chanson de Yelle : https://www.youtube.com/watch?v=UAzgp7CCxMc
RépondreSupprimer:-)
Je savais pas que les poneys ça le faisait grave point de vue drague.
RépondreSupprimerMais pourquoi je n'ai pas d'équidé ?
'ttends, un mec qui me dit " Tu sais que j'ai un poney chez moi...", ça me ferait trop marrer ! Super amorce de discussion. ^^
RépondreSupprimerBon, ben j'ai plus qu'à exaucer les voeux de ma puce, avoir un Poney dans l'appart. A condition qu'elle me le prête bien sûr.
RépondreSupprimer