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Adolescences

Parc Jouvet. C'est la nuit. Il a fallu que je cherche comment y rentrer. Je n'habite pas très loin. Mes parents dorment, je leur ai dit que j'allais au cinéma ce soir avec des amis du lycée. On parle beaucoup de cet endroit. C'est un coin à pédé. J'ai beaucoup de copines, pas beaucoup de copains. Je travailles au Mc Do depuis six mois chaque week-end. Le patron me plaît. Il est beau, il est jeune, sa femme est belle et attentionnée, à son image. Je le regarde beaucoup. Cela fait longtemps que je regarde les hommes. La nuit, souvent je me caresse. Je pense à leurs queues. Leur jolies bouches. Leurs joues mal rasées qui piquent mes cuisses tandis qu'ils me sucent. Plus leur âge est avancé, plus ils me font des saloperies dans mes rêves. Hier c'était mon prof de marketing que je me suis tapé en mode branlette. Il a de belles mains et sa voix est douce, posée, sereine. J'imagine qu'il susurre des mots salaces avec la plus infime douceur. Je me suis parfumé avant de partir. Beaucoup. Ma mère a cuisiné des beignets ce soir, l'odeur est tenace. Je n'aime pas ça. Mon cœur bat fort. Je crois que j'ai trouvé l'entrée. Il m'a suffit d'attendre quelques minutes derrière une voiture, rue de la comète. J'étais bien caché. J'ai vu un homme se faufiler derrière le grillage. J'attends. J'ai froid. Ma tête tourne un peu. J'ai peur, du moins, j'ai cette impression de peur qui me paralyse. Comment faire ? Je suis de nature extravertie, mais là... Plusieurs hommes sont entrés depuis que je suis là. Je fais de même. Il fait sombre dans le parc, les lumières de la ville, comme le bruit sont atténués. Je marche sur l'allée centrale. J'ai lu des graffitis dans les toilettes du parc. Des numéros de téléphone, des dessins de bite. Je m'y suis branlé il y a deux semaines entre deux cours. C'etait comme si tout ces hommes qui avaient écrit leurs saloperies me regardaient et m'encourageaient. Branle-toi salope. Vas-y suce pédale. Montre-moi ton cul que je te la mette. Oh, mais qu'elle est grosse ta queue. Tu mérites une belle fessée mon joli. C'est combien ?

Je sursaute. Quelqu'un vient de me parler. C'est combien répète-t-il ? Combien pour te prendre ? Mon sexe de gonfle. Tout ce que je sais, c'est que je bande. L'homme n'est pas très grand. Il est chauve. Sa voix est posée. Il est tout proche de moi. Il a posé sa main entre mes cuisses. J'ai du mal à respirer. J'ai envie qu'il me prenne. L'envie me terrasse devant sa netteté. Bien profondément. Sa queue poussera-t-elle aussi fort que les carottes avec lesquelles je joue les mercredis après-midi lorsque je suis seul à la maison ? Je ne sais pas combien je dois répondre. Je lui dit sans trop réfléchir, deux cents. Il les sort de sa poche en une liasse bien rangée. Viens me dit il, passe devant. Nous voilà entrant dans un bosquet. Il se colle contre moi, dégrafe mon jean, sort ma queue tendue et me branle lentement en collant son sexe dur contre mon cul. Il continue à me parler doucement. Il commente chacun de ses gestes comme s'il était devant une télé à regarder deux hommes baiser. J'ai aussi fait ça avec des copains. Il y avait David et Abdel nous regardions une cassette que David avait enregistrée un premier samedi du mois. Deux hommes prenaient une femme par le cul à tour de rôle. J'ai joué mon rôle. Abdel m'a demandé si j'étais pédé, j'ai senti de l'attrait mais aussi de la répulsion, de la violence. Ce jour là, je suis parti. C'était mieux comme ça. Est ce que je suis pédé ? Je crois que ce soir, je vais l'être. Cela me plaît. Nous ne sommes pas seuls dans ce bosquet, d'autres hommes se branlent et moi je tripe. Et moi, je me fais enculer. C'est ce que je me dis. Je me fais enculer. C'est ce que je lui dis. Encule-moi. Cela m'envahit. Cela me déchire. Cela m'emporte, le martèle. Encule-moi. Je râle. J'aime ÇA.

Demain c'est mon bac de français. C'est trop facile pour moi et je m'en tape royalement. Ma mère m'oppresse. Elle m'envahit. Elle est toujours derrière mon dos. J'ai cessé d'écrire dans mon journal intime, elle le lisait, j'en suis certain. Nous n'arrêtons pas de nous engueuler. Il y a trois semaines, elle s'est mise à balancer l'assiette qu'elle avait entre ses mains dans ma direction. Elle s'est explosée par terre, à mes pieds. Je lui ai hurlé que je la détestais, qu'elle ne pouvait pas être ma mère, que je n'étais pas sa fille. Je fume beaucoup, je ne m'en cache pas. Cela rend folle ma mère. Je vais souvent le soir au square en bas de chez moi. Au moins, ma mère me fiche la paix. Ben est souvent là, on discute. On se connait du lycée. Il est souvent à la sortie. Il me taxe des clopes. Moi je lui achète de l'herbe. Je le suce aussi, il me fait un bon prix. Il me dit que je suis irrésistible. Je commence à oublier comment ça s'est passé la première fois. Je crois qu'il m'a simplement dit, si tu me suces, c'est moitié prix. C'était un bon deal. Ben est pas si mal pour son âge, il est un peu con, mais il est beau mec et puis, c'était bon de le sucer comme ça. J'ai senti mon sexe devenir chaud quand il m'a proposé de le sucer. Nous ne sommes jamais allés plus loin. J'ai du le sucer une bonne trentaine de fois déjà. J'y prends beaucoup de plaisir. On fait ça là où gamine je jouais à la marchande avec mes voisines. C'est devenu notre petit rituel, on s'amuse. C'est simple. On se prend pas la tête. Il tire des taffes, moi aussi, je suis bien. Cela m'excite. Ce soir, il me dit qu'il a un plan pour moi, un bon coup. Un vieux plein de fric qui a envie de se faire sucer par quelqu'un de douée. Je lui ai parlé de toi, le dit-il. Il propose 50 euros, il doublera le prix si je suis la suceuse qu'il prétend que je suis. Il me dit ça pendant que je le suce et que ma main est en train de caresser mon clito. Ses mots déclenchent une jouissance que je ne vois pas venir. Je le fais jouir dans ma bouche. Je le regarde, je souris, les yeux pétillants et défoncés. Quand ? Demain, devant le numéro 15 de la rue de la comète. Tu dois y être pour 16h.

J'y suis. Le bac de français c'était ce matin. Tranquille. J'ai fumé plusieurs joints cet après midi. Je ne suis pas excitée. Mais je suis au rendez-vous. Je suis curieuse de voir le type qui va me payer. Quelque part, je crois que j'aimerais qu'il soit laid et vieux. Je sais, c'est stupide. Je lui montrerai qu'on peut me payer mais qu'on ne m'achète pas. La phrase me plaît. Et puis ça m'a plu d'imaginer. Alors autant essayer et voir ce que ça fait. Au numéro 15, je fais le poireau. Le garage s'ouvre. Personne n'en sort, je rentre. La porte se ferme. Il y a un homme dans sa voiture. Sa queue est déjà sortie de son pantalon. L'homme est insignifiant. Il porte une cravate bleue. Il y a sur le tableau de bord deux billets de cinquante. L'homme n'est ni beau, ni laid. Il ne dit rien. Je m'agenouille contre le ciment. Ça sent le mazout. Je prends sa queue dans ma bouche. Elle est belle, elle est grosse. Je me mets à jouer avec elle. Son goût me plaît. Je n'oublie pas les deux billets qui attendent. Au vu de ses soupirs, ils sont pour moi, je crois que je mouille plus que jamais. Tout cela me plaît énormément. Demain, j'achèterai une belle bouteille de champagne pour la soirée de fin d'année organisée par Joachim et Alexia, la fête sera belle. J'ai envie d'Alexia, j'aimerais lui montrer comme je suce et lèche si bien.

Commentaires

  1. Un peu étrange ce texte. C'est un garçon... C'est une fille... C'est à la fois l'un et l'autre ? Je pensais que c'était un vrai souvenir mais il semble que non puisque les billets sont en euros. J'ai bien aimé quand même.

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    1. C'est un garçon. C'est une fille. Ce sont deux histoires. Deux temps. Réels. Imaginaires. Imaginés. Une même rue.

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