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L'abandon aux apparitions

Il y a ces traces
Ces traces de doigts
Des traces de foutre
Des traces de mouille
Des hommes qui ont foutu
Des femmes qui foutent
Des femmes qui ont foutu
Des hommes qui foutent
Il y a ces mots
Il y a ce sexe énorme
Ces bites ces vits ces monstrueux appendices
Qui déchirent si délicatement la chair
Qui se prennent de sexe en sexe
Des mains qui se calent dans des cons
Des décharges de foutre et de jus
Gras, lubriques, terriblement excitants
Virant au rouge vermeille
Au pourpre cramoisi
A la nuance des cris de l'extase
Il y a ces traces de doigts sur les pages
Ces doigts qui ont branlé
Pris le jus
Tournés les pages
Ces doigts qui ont pris la chair
Sous l'empire des mots du marquis
Ces doigts d'autres lecteurs lectrices
Qui a leur tour ont choisi ce livre
Sur les étals de la bibliothèque séculaire
Qui a leur tour se sont branlés des mêmes pages
Ces traces d'hommes et de femmes
Réveillés à mon esprit
Mon esprit qui fout
Mon esprit qui bande
Qui branle qui tangue qui langue
Qui fourche qui pieu qui bite qui enconne
Qui enfourche les mots
La queue d'Augustin, la lubrique Madame
Devant la trace de ces doigts, de ces hommes, de ces femmes
Je plonge mon nez dans le parfum des pages
A la recherche du parfum de leur foutre foutoir
Je fouts ma queue comme si j'étais de ces pages
Je masturbe le mas comme si je léchais ces doigts
Je gicle a grand foutre d'encre blanche
Les yeux fermés sur les lettres noires
Le parfum du vieux papier au nez
La vision de toutes ces branleries animales dans mes yeux clos
Jusqu'à l'abandon aux apparitions.

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