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Nos mains

Je te regarde
Je te regarde fumer
Je te regarde fumer l'herbe
Celle de la ferme
Tu fermes
Tu fermes les yeux
Ton visage droit
S'enferme droit dedans
Tu bascules
Ton visage bascule
Sans bouger la bascule
Cherche loin
Loin
De proche en proche
Si proche
Au loin dans le puits
Puis ta main
Ta main qui bascule lentement vers moi
Sur le côté
Sans regard
Sans regard autre que le mien
Sans regard autre que le mien sur ton visage
Tenant le joint
Aucune fumée
Tu gardes
Tu gardes tout
Ma main
Elle touche
Elle touche, la tienne
Elle touche la tienne, ma main, ta main.
Elles se touchent
Nos mains
La fumée
La fumée s'évade
La fumée s'évase
A mon tour je m'évade
Ta main
Ta main touche
Ta main touche ma main
Ta main touche ma main qui désire
Le désir
Le désir de ma bouche
Le désir de ma bouche langue
La langue qui lèche
Ton pied
La langue qui soigne
Ma langue qui panse
La langue qui caresse ton âme
L'envol de l'oiseau
L'envol de l'oiseau vibre dans l'air
Vibre sur ta peau
En lacets
Ma main enlacée
Ma main touche
Ma main touche ta jambe
Ta main
Ta main bouche fumer
Fumée volutes
Ma bouche ma main mes doigts
Mes doigts souche d'encre
Encrent ta peau
Teintes dégradées
Debout
Sur le lourd tapis
Sur le lourd tapis d'hiver
Mon ventre et l'été
Mon ventre ceint ton dos
Et mes mains courent sur toi
En fumée en nuage en petites touches
L'air
L'air chaud
L'air chaud se pare de tes frissons
Loin en nous
Nous sommes loin en nous

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Dans la clarté de la nuit des songes en nuées là la Malemort où je ne sais quoi sort s'étire et s'enchâsse s'enlace jusque sous ta gorge griffant mordant soufflant le chaud et le froid sur la peau fine écarlate prête à geindre en mille éclats de lunes en ta face putasse ta queue branlée tes bourses lourdes mises à mal pour le long voyage la malle poste et ta tête branlante riposte étouffe entre les cuisses la douceur de la peau le tendre abrasé par ta barbe impropre parsemée de l'odeur forte de son con tant de fois baisé sous le lit des pinèdes qui là te font suffoquer ahaner en grande goulée giboulée et bâillon de bave embrassées nage nage petit poisson poisseux visqueuse bite guerre de tranchée perdue avant que la messe ne soit dite car l'avant fut fessé pris engouffré pénétré fouetté mâle mené foutraqué fourré comme jamais quatorze queues putargues avalées pour te voir plus tard t'affaler offert lustré ta sueur suie blanche crasseuse épaisseur criante et ton

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