Sous la lumière du matin, il y a le thé que tu as pris dans tes mains. La chaleur d'un soleil qui te berce comme le refuge d'une respiration. La caresse de la brise qui là haut au sommet de la montagne nous accorde sa douceur. Le silence du vallon dans le désert des chartreux et mon sexe qui respire sous l'écorce des arbres. Le sommeil dans l'herbe en terrasse face à la vieille ville millénaire, toi à côté quelque part dans tes pensées. Les lumières de la ville qui donnent la teinte orangée à la soirée que nous passons sous l'épais brouillard des perceptions multipliées. La blancheur de ta peau et tes souffles heureux qui fourmillent d'émotion sous le phrasé de mes doigts. La fraîcheur bienvenue des rues presque désertes qui nous offre la halte d'un citron qui s'ancrera dans nos mémoires longtemps. Les routes entre col, vallées et plaines et la journée que l'on allonge sans fin, sans se presser, prendre le temps sans baiser, sans étreinte, laissant à la nuit les frissons, la profondeur sans fin. Tu finiras par partir, l'hiver arrivera et c'est cette nuit que j'ai hâte de retrouver une fin d'été. Pour sentir à nouveau la lumière du matin sur la terrasse. La caresse de la brise des sommets. Le silence de la terre. La douceur des vallons. La quiétude de la nuit. L'acidité délicate du café de France. La fraîcheur des rues calmes. M'ancrer dans tes pas, dans les contrastes de ta lumière.
Hier, je suis rentré du chemin retrouver les miens. Douze jours loin d'eux. Douze jours sur mon chemin. Cette année, j’ai passé sur le chemin dix jours seul, et j'étais merveilleusement bien. Cette année, j'y ai passé aussi pour la première fois deux belles journées et deux nuits fauves toutes particulières, et c'était naturellement et vicieusement merveilleusement bien, j'étais bien avec elle. J'étais bien avec toi. C’était bien d’Être avec toi. J’ai débuté ce chemin, il y a treize ans après une crise profonde au sein de mon couple. Pendant ces treize ans, je crois pouvoir dire être devenu l’homme que je voulais être. Nous avions à cette époque, douze années de vie commune derrière nous et une petite fille de deux ans. J'avais tellement vécu pour toi et pour les autres que je ne savais pas qui j'étais. Depuis, si ce n’est l'année de naissance de mon fils il y a dix ans, deux années calédoniennes, et deux années sous cloche sanitaire, j’ai arpenté ...
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