A la lumière naissante de l'aurore, au bout du bout de la nuit
Je me suis dévêtu pour arpenter enfin nu l'asphalte de la rue
Et franchir la grille de fer forgée qui sépare le monde d'avant
Et celui de ce jour au delà du petit ru
Tu étais là allongée dans la rosée des herbes drues encore noire toute d'humidité vêtue
Je n'ai pas su dire qui de l'homme ou de la femme étais tu encore à cette heure
Mais j'ai su que de mon ventre nu je devais me donner sans cri sans hâte et sans bruit
Alors dans un même geste crue je suis devenu vague caressante
Ondoyant de mon flux ta terre lisse sous ma mue
J'ai frémi le long de mon sexe et j'ai su la jeune pousse sous le fruit mur
Coulant de murmures en murmures tu t'es gorgée à ton tour d'eau et de sucre à l'envie
Fourmillant en ton sein trouvant mon chemin sous l'humus
Tu avais deux sexes celui de l'homme et celui de la femme
Et ma bouche mandibule retenait en un dernier souffle la lumière de la lun
Sous ton croissant nacre suçant ta hampe tendue et léchant ta fente nue
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