Bande sonore : Todd Wolfe, Same thing - https://youtu.be/AJHeI32WmYk
J'ai l'impression de ne pas avoir écrit depuis des lustres.
Mais c'est faux.
J'ai l'impression de ne pas m'être branlé depuis des semaines et des semaines et des semaines.
Et c'est juste.
Depuis combien de temps ne m'étais je pas laissais allé à mon plaisir, à aller jusqu'au bout des caresses pour sentir pleinement le plaisir ? Depuis trop longtemps ?
Je ne le sais pas même.
Trop longtemps sans trop de désir ? Longtemps en tout cas. Pourtant j'en ai, je le réserve, je le vis. Mais je le fantasme moins. Cela prend moins de temps, moins de place, moins d'espace dans ma tête, dans mon esprit. Mes interstices sont moins de cette matière. Mais alors de quoi sont ils ?
Ce n'est plus une recherche
Ou cela ne l'est plus pendant un temps.
Mais là. J'étais seul. Dès la porte refermée par la petite famille, dans la quelque demie heure qui allait s'offrir à moi, je savais. Je savais.
Et je ne savais pas.
Ce matin, j'aurais pu prendre un café. J'aurais pu. M'installer en terrasse sous le ciel gris, face à la gare, face à l'immeuble où je passerai ma journée. J'aurais simplement apprécier prendre ce temps. Regarder la foule se déverser par grappe sur la grande place au gré des trains venant des alentours. Et savoir que tu étais peut-être dans un de ces trains qui allaient t'amener ici.
J'aurais été bien.
J'aurais pu.
Mais ce n'est pas ce que j'ai fait.
Je suis de ceux qui se caressent. De ceux qui se branlent. De ceux qui se libèrent dans le sexe, de ceux qui s'épanouissent dans la relation, dans le lien qui se crée, se fantasme, s'amplifie, se nourrit. Et ne je le nourris plus, ou moins ce temps.
Vous êtes trop loin.
Est-ce que je me résigne ?
Et ce matin je suis celui-ci.
Celui-là même qui dormait quelque part.
Celui qui te voit te faire branler à t'en faire cracher. Celui qui regarde ton visage tandis que le plaisir t'étouffe. Celui qui cale sa main entre tes cuisses et qui te baise de son regard. Je suis celui qui t'imagine un baillon en bouche et qui de l'aplat de sa main barbouille ton visage de ta bave lubrique. Celui qui frappe ton cul et celui qui tend le sien.
La caresse ou la claque.
Tu choisiras.
Moi ça m'est égal.
Moi, je me branle et ça m'est égal. Elle a tôt fait de se réveiller cette bite. Cette petite queue qui soudain se met à gonfler. Je sens le plaisir là, au bord. Au bord du frein.
Enfin, te voilà.
Me voilà, là, un peu partout.
Je pourrais gicler, là, tout de suite, le sexe même pas bandé. Je pourrais gicler et c'est ta main que je vois. La montée du plaisir en flèche. Il atteint sa cible. C'est toi qui me branle, c'est toi qui tient ma queue. Oui, c'est toi. C'est toi et tu me regardes. Tu attrapes la base de mon sexe, mon sexe plein de savon et tu fais glisser ta main sur mon membre jusqu'à ce qu'elle le lâche.
Et tu recommences.
Parce que tu aimes.
Que j'aime.
Et à chaque fois que tu me lâches, mon corps s'imprègne d'un mouvement, d'un soubresaut, d'un petit son échappé de ma bouche. Comme une surprise. Comme un point de défaillance, juste avant la jouissance.
Alors tu me branles.
Tu me branles.
Tu me branles et tu jouis de cela.
Ma main sent la chaleur. La chaleur m'emporte. Ce n'est que ma peau seule. Mais elle m'emporte. Elle m'emporte dans la tendresse du sexe qui n'est pas encore trop tendu. Ma main me branle comme si c'était ta main. Je reproduis ta main et la guitare du blues me donne le rythme. Je me branle comme cela, cela que je ne fais pas d'habitude.
Je branle ma queue.
Je branle une autre queue.
Cela t'excite petite pute lubrique. Cela m'amuse de branler cette queue. De la serrer fort dans ma main et de voir l'homme tressaillir. Cela me plait de voir que tous les deux, je vous tiens dans ma main et je fais de vous ce que je veux. Branle-toi. Je vois son sexe, rouge, cramoisi, violacé. Il est laid de démesure son sexe et ça me plait de le branler.
Mes yeux sont pourtant clos.
Mais je vois.
Je vois.
Je jouis. Je tressaille. Je me courbe. Mes genoux se plient sous la démesure. Sous le choc et l'emprise. Et toujours le blues. Le blues et le solo de guitare que l'on ne fait plus. C'est lui et toi, et vous, et d'autres, et ces images, et tout cela qui donne le la. Qui m'assaille et fait de mon plaisir, enfin libéré, le joli blues du branleur.
Et maintenant je vais écrire.
Ouai, je vais l'écrire.
Et le dire.
J'’ai adoré ce texte. Intense et beau.
RépondreSupprimer:)
SupprimerMerci pour votre commentaire