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Au dernier jour de janvier

Vous qui voulez être

Écoutez soigneusement ce secret

Du dernier jour de janvier

Donnez vous rendez-vous

Auprès de la fontaine aux loups

Là où un matin brumeux de janvier

Seuls les silences se découpent au couteau

Et le givre qui partout se répand

Comme sous vos pas s'épanche en cristaux

Au bord du lac essouflé faites halte lentement

Sous le rayon chaleureux du soleil d'hiver

Prenez chacun une poignée de gravier sertis de terre

Cassez deux branches fines à leur base

Éprouvez l'air tout en songeant l'un et l'autre à un voeux

Arrimés au pied du ponton il est temps

Faites voler les petits cailloux

Au moins dix chargés de voeux en pagaille

Écoutez les bondir sur la surface glacée

C'est son souffle qui vient à s'exhaucer

Un pantalon et un dessous que l'on baisse

Le frottement du tissu sur la peau

Une chemise lâchée à terre au pied d'un manteau blanc

Deux mains sur la balustrade et le regard déjà loin

Deux autres et votre regard sur les hanches

Trente coups ont été convenus

Quinze pour l'un à l'orée du cul

Quinze pour l'autre à l'ombre du pubis

Alternez l'un et l'autre donnant à recevoir

Epousez vos souffles sur les halos de buée

Voyez les volutes exhalés de vos peaux

Chauffez jusqu'au sang s'il le faut

Attisez le désir en chardons rougeoyants

Aux deux quinzaines dévoyées

Dévorez-vous de la bouche et la langue

Confondez-vous de vos griffes et vos dents

Ôtez sauvagement les dernières mues

A vos pieds voici vos anciens oripeaux


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