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Au creux, le soleil

 La nuit est pleine

Le sol est blanc

Dehors le vent souffle et la neige fouette

Dedans la nuit est stupre, la nuit est foutre

Il dort, plongé en profondeur dans ses rêves de soleil et d'amours dociles

Elle, elle baise, elle baise avec l'homme derrière l'écran, elle caresse les songes et sonde les possibles, les possibles qui deviennent innocence

Il lui dit, dis moi de jouir, elle attend, elle se branle

Il fait de même, il ressasse les mots, ils mâche, les mets sous sa langue en vernis sa peau

Il peint un tableau, un paysage qui s'affine, des liens qui se tissent

Il s'en enduit de chaleur douce et furieuse et il se branle, il formate ses rêves, entretient ses chaleurs, les multiplie à l'envie, à l'infini, et plus loin encore lévite vers l'indicible

Elle lui montre la queue en chasteté de l'homme qui dort, lui dit comment parfois elle lui parle

Lui parle de sa petite bite de merde et de sa langue qui lui lèche les pieds tandis qu'elle se fait jouir

Il aime qu'elle puisse être cruelle, inflexible face aux suppliques de l'homme châtié , ce vice qui déborde, ce vice enrobé d'amour et de rudes précautions, ces vices qu'elle partage avec lui nichée au coeur des conversations de tout et de rien.

Elle dit, jouis

Il jouit

Alors vient le sommeil, l'au revoir, à plus tard

Mais avant

Avant elle se glisse au dessus du visage de l'homme qui dort, l'homme encagoulé, emmailloté comme le bébé innocent qui n'en saura rien

Se met au dessus de son visage

Et se branle jusqu'alors inassouvie

Se branle à en jouir

Jusqu'à l'orgasme et enfin

Enfin le sommeil sous la neige, la nuit blanche et au creux, le soleil

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