Tout prendre, le bon le mauvais, le grain et l'ivraie, l'oeil du cyclone et l'origine du monde, le dernier souffle des soupirs en gerbes d'eaux, le vent dans les feuilles des peupliers, tu ne peux que plier, céder, te laisser emporter, respirer comme tu le peux le sexe profondément ancré, celui qui te dévaste, qui te souffle l'oraison, non loin de la bouche vorace qui te marque goutte à goutte diluant dans ton sang tes pupilles nacrées des vapeurs moites du trouble, il t'expire, t'arrache des murmures, jetée aux ronces d'Arménie, rougie comme sumac de Virginie, te voilà toute à toi, abandonnée, lascive et par l'instant possédée, recouverte d'un automne au pied d'un chêne rouge d'Amérique. Puéraire, chèvrefeuille, genêts, épervières et centaurées, plantes invasives que je sème sous ta peau.